Les banques font leur métier en permettant aux acteurs du commerce et de l’industrie de se couvrir contre les fluctuations du marché. Il y d’une part ceux qui désirent prévenir certains risques, et d’autre part ceux qui veulent bien prendre ces mêmes risques moyennant un prix fixé par l’offre et la demande. Ce mécanisme est indispensable au bon fonctionnement de l’économie, parce qu’il permet de faire circuler des liquidités plus rapidement que s’il fallait attendre les échanges physiques de marchandises ou de services.
Le problème que cela pose est que la dîme prélevée par les institutions financières ne peut ni être contrôlée ni moralisée, parce que le système est aveugle, obéit à sa propre logique, et cherche à atteindre à la plus grande efficacité sans que personne y soit pour quelque chose. Ces bénéfices sont générés dans tous les cas de figure, que le marché baisse ou monte, parce qu’à toute perte il y à contrepartie positive.
Au fil d’une crise financière majeure qui a secoué le monde entier, il a suffit d’un coup de pouce sous la forme de crédits d’urgence ouvert par la Banque Centrale américaine pour que les grands financiers de Wall Street renouent avec une profitabilité plus grande que jamais, ceci alors que l’économie globale peine à se ressaisir.
Ce processus est inhérent au système, et n’a pas grand-chose à voir avec de la fraude. Faute de pouvoir le réguler il me semble que les banques dont c’est le métier de parier sur l’activité économique devraient être nationalisées. Ainsi le produit de ces paris tomberaient dans les caisses de l’Etat et pourraient venir au secours du commerce été de l’industrie le cas échéant.
J’ignore si ce point de vue est réaliste, mais laisser le système bancaire engranger des bénéfices monstrueux tout en risquant l’argent de la collectivité ne me paraît pas acceptable du point de vue même du libéralisme. S’il est vrai chacun doit est libre de parier avec son propre argent, il est déraisonnable que certains aient le privilège de le faire avec l’argent des épargnants et celui de l’Etat tout en ne prenant qu’un risque à sens unique, consistant à empocher le profit quand il existe, et à être renfloué quand la mise est perdue, le tout sans jamais y aller de sa poche. C’est ce cercle vicieux qui abouti à ce que les grandes banques d’affaires gagnent souvent et ne perdent jamais, puisque qu’elles ne font jamais que perdre l’argent des autres. Ce procédé semble plus proche de celui de la Nomenklatura ex-soviétique que du capitalisme bien compris.