Le professeur Dellapergola de l’Université hébraïque de Jérusalem est un chercheur qui étudie depuis de nombreuses années la démographie du peuple juif et sa répartition dans le monde. D’après ses travaux il y aurait à peu près 13.3 millions de juifs, dont six millions en Israël.
Le professeur Dellapergola jouit d’un prestige international. Il s’appuie sur une immense érudition et de nombreuses années de recherches. Nul ne peut contester le sérieux de ce rigoureux universitaire.
Mais comme tout scientifique digne de ce nom, le professeur Dellapergola va peut-être devoir remettre en question ses travaux à la lumière de l’échange de prisonniers récemment effectué entre le Hamas et Israël.
Cette affaire a consisté à libérer au bout de cinq ans de tractations l’otage israélien Guilad Shalit, ceci contre 1027 criminels appartenant à divers groupes terroristes. De nombreuses personnalités à travers le monde se sont félicitées de ce dénouement, jugeant que malgré le déséquilibre apparent de la transaction, Israël aussi bien que le Hamas y trouvait son compte.
La logique de ce compte n’apparait pas de prime abord aux esprits non-avertis, mais il suffit d’y consacrer un peu de réflexion pour y voir plus clair. Au départ du raisonnement il faut poser que la vie de Guilad Shalit vaut selon ses geôliers celle de 1027 protégés du Hamas ou d’autres organisations du même acabit. Il faut donc actualiser le chiffre de 13.3 millions de juifs recensés par le professeur Dellapergola en le multipliant par 1027, ce qui donne 13.659.100.000 âmes. Même en arrondissant vers le bas pour anticiper une marge d’erreur toujours possible, on arrive néanmoins au chiffre impressionnant de treize milliards de juifs à travers le monde.
Partant de la démographie on peut étendre ce raisonnement à la géographie. Strictement parlant la superficie d’Israël équivaut à trois départements français, mais en multipliant cela par 1027 on arrive à 22.667.944 kilomètres carrés, ce qui en fait le plus grand pays de la planète.
Riche de l’enseignement de l’affaire Shalit et au moyen du paramètre emblématique que constitue désormais le chiffre 1027, nous disposons maintenant d’un puissant outil de référence à opposer aux négationnistes impénitents qui campent sur leur incrédulité. Il suffit de leur expliquer que les six millions de victimes juives de la Shoah ne représentaient qu’une infime partie du peuple juif, et qu’il convient donc de remettre les choses en perspective pour comprendre comment un massacre de cette ampleur a été possible.
C’est aussi à la lumière de l’affaire Shalit et du paramètre 1027 que l’on comprend comment il se fait que près d’un prix Nobel sur trois soit attribué à des juifs. En réalité c’est bien la moindre des choses que l’on peut attendre de treize milliards de cerveaux.
Après tout il n’y a rien d’étonnant à ce que le plus ancien peuple du monde soit aussi le plus grand. La question juive, autrefois si énigmatique, est devenue simple à démêler: il suffit à l’avenir de penser à Guilad Shalit et au chiffre 1027.