Stéphane Hessel, ancien résistant et auteur d’«Indignez-vous», sympathise avec le Hamas, ce frère jumeau de l’assassin de Toulouse et de Montauban. Jean-Luc Mélenchon, candidat à la Présidence de la République, admire Hugo Chavez, dictateur proche d’Ahmadinejad et de Kadhafi. Il y a ainsi des personnalités de la France politiquement correcte qui n’ont rien retenu du processus qui a emmené un jour le peuple de Voltaire à faire allégeance à Pétain.
Noyer les tueries de Toulouse et de Montauban dans une vague indignation contre le racisme est une forme de déni de quelque chose de grave et de criant, qui est l’islamisme radical. L’auteur des massacres de Toulouse a beau être français, ses motivations relèvent d’une tradition liée au nazisme. Déjà dans les années trente le Grand Mufti de Jérusalem avait vendu son âme à Hitler.
Le racisme existe depuis toujours et n’est pas près d’être éradiqué, mais l’antisémitisme est une variante qui a trouvé sa solution sous la forme politique que constitue l’Etat d’Israël. Nul doute que la France fait ce qu’elle peut pour lutter contre l’antisémitisme, mais il est temps qu’elle revienne à sa politique des années soixante consistant à reconnaître que la véritable réponse à l’antisémitisme ne relève pas de l’humanitaire mais du politique, et donc d’un soutien franc et massif à Israël.
Il y a encore trop de gens dans l’opinion publique française qui pensent qu’ils peuvent être en empathie avec les juifs tout en étant antisionistes. C’est une erreur tragique qui résulte de décennies de propagande anti-israélienne initiée par de Gaulle, position à la fois immorale et contreproductive à terme.
Philippe Karsenty, candidat favori à la 8eme circonscription (français de la Méditerranée) aux législatives, dénonce depuis des années la désinformation concernant Israël. Son combat autour de l’affaire Al-Durah (vidéo d’un homme et de son fils pris dans un feu croisé à Gaza), consiste à enrayer la machine de propagande islamiste radicale qui empoisonne les médias français, propagande qui vise non seulement Israël mais l’ensemble du monde occidental, et en fin de compte la France elle-même.
Les attentats de Toulouse et de Montauban ont ravagé des familles juives, musulmanes et chrétiennes. Mais si l’Europe ne prend pas la mesure de l’islamisme radical, les choses n’en resteront pas là. Les terroristes ont compris la facilité avec laquelle ils peuvent opérer en démocratie. Dans ces conditions, toute nation civilisée se doit de décréter une forme d’état d’urgence tout en s’efforçant de préserver l’Etat de droit.
Les tragédies de Toulouse et de Montauban pourraient avoir des répercussions sur la campagne électorale en cours en France, mais il faut espérer qu’aucun des candidats ne se trompe d’ennemi en stigmatisant telle ou telle catégorie de population. Il faudrait en revanche qu’ils intègrent que les ennemis d’Israël et ceux qui ont inspiré l’assassin de Toulouse et de Montauban sont les mêmes. Qu’ils n’appartiennent à aucune ethnie ni nationalité particulière, mais qu’ils sont atteints d’une même maladie de l’esprit, transmissible mais pas imparable.
Bertolt Brecht, poète allemand du siècle passé, disait à propos du fascisme que “le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde”.