Günther Grass, prix Nobel de littérature et intellectuel de premier plan, vient de faire tomber un tabou. Désormais un ancien de la Waffen SS peut se répandre dans les médias pour accuser les juifs de menacer le monde. Pour mémoire, la Waffen SS dont Günther Grass fit naguère partie était un corps d’armée dont le principal critère de sélection consistait à être dévoué corps et âme à l’idéal nazi.
Günther Grass nous apprend sous la forme d’un poème de son crû que les juifs veulent éradiquer le peuple iranien. Cela a de quoi surprendre, parce que d’une part il ne nous communique pas ses sources, et que d’autre part on a surtout entendu jusqu’à présent que le président Ahmadinejad et l’ayatollah Khamenei, les deux principaux leaders d’Iran, appelaient à la liquidation d’Israël.
Il faut savoir que l’Iran ne se limite pas à une logorrhée antisioniste, mais agresse quotidiennement Israël par le biais du Hezbollah et du Hamas, deux organisations criminelles qui se spécialisent dans l’assassinat de civils juifs.
Par ailleurs le régime iranien professe un négationnisme de la Shoah et entretient une propagande antisémite tous azimuts. Cela doit ranimer de la nostalgie chez Günther Grass. On peut en effet imaginer qu’il ne se remet pas de ce que grâce à Israël les juifs ne sont plus la vermine que la Waffen SS exterminait. L’Etat Juif a même l’outrecuidance de le déclarer « persona no grata », ce qui est quand même un comble pour quelqu’un qui a adoré Hitler.
Mais aucune réaction, aucune pétition, aucune protestation ne peut avoir un effet aussi décisif que la lettre que Günther Grass a reçue du vice-ministre de la Culture iranien, qui lui rend hommage pour avoir « dit la vérité », en espérant que cela « réveillera la conscience occidentale endormie ». Cette lettre, rendue publique par les médias iraniens bien connus pour leur indépendance, est la punition la plus terrible que l’on puisse imaginer pour un intellectuel qui se dit de gauche. Ceci parce qu’un compliment provenant du régime iranien est en soi une injure à l’intelligence, et devrait constituer un signal d’alarme pour quiconque dispose d’un minimum de bon sens.
La faute de Günther Grass consiste a s’être trompé en confondant la dictature iranienne et la démocratie israélienne. Cependant il ne viendrait à l’idée de personne de douter de son quotient intellectuel ou de sa culture. Ce n’est donc pas de ce côté-là qu’on trouvera l’explication de sa poétique insulte à l’Etat juif. Une hypothèse plus vraisemblable est que Günther Grass est resté attaché ses racines idéologiques, et que l’idée que les juifs disposent d’une force de dissuasion est insupportable pour cet érudit allemand qui a tout vu, tout lu, tout appris, mais rien compris.