Lucy Aharish ou la pasionaria d’Israël

Lucy Aharish est un symbole de première importance pour Israël. Diplômée de sciences politiques et de journalisme, cette jeune intellectuelle est charismatique, éloquente, courageuse et intelligente. Elle mène une brillante carrière de chroniqueuse dans plusieurs médias, dont I24 News. Ses interventions prennent les téléspectateurs aux tripes et nous apprend souvent plus sur la réalité israélienne que cette presse versatile où journalistes de tous bords se font concurrence à coups de slogans.

Quand on lui demande de définir son identité elle répond qu’elle est israélienne, femme, arabe et musulmane, « dans cet ordre », précise-t-elle. Mais quand on la pousse dans ces retranchements, elle finit par s’écrier qu’elle « n’est ni arabe ni juive ni chrétienne ni musulmane ni druze ni bouddhiste ni circassienne ni de gauche ni de droite. Qu’elle en a assez de voir des enfants enlevés, assassinés ou brûlés vifs. Qu’elle ne veux plus entendre hurler des sirènes ni voir des missiles déchirer le ciel. Qu’il faut prendre conscience de cette rage et de cette haine qui est en train de nous détruire. »

Aharish a un ton, une fraîcheur et une intensité sans précédent dans le monde médiatique israélien. Malgré les préjugés qui auraient pu entraver son ascension, elle a réussi à s’imposer à force de persévérance. Lors de ses émissions elle interpelle avec un naturel désarmant et incisif aussi bien des représentants du Hamas que des fondamentalistes juifs que des personnalités américaines, le tout dans leurs langues respectives, qu’elle maitrise à la perfection.

Aharish prend soin de ne représenter qu’elle-même. C’est une arabe musulmane mais elle refuse de se laisser enfermer dans des clichés. D’une part elle ne craint pas de critiquer la politique des dirigeants palestiniens, dont elle estime qu’elle ne mène à rien, et d’autre part elle fustige la discrimination que subissent les arabes d’Israël.

Israël est la maison de cette femme sans peur et sans reproche, tout comme celle de ses millions de concitoyens arabes ou juifs. Mais Aharish n’est ni suicidaire ni donquichottesque. Elle évolue avec panache dans l’espace public israélien, mais c’est quelqu’un de talentueux et de brillant qui ne se laissera pas consumer si son combat mène à l’impasse.

Elle constitue un atout unique pour la société israélienne, or ce serait un immense gâchis si d’aventure elle choisissait de s’expatrier pour échapper à l’hostilité de certains milieux. Elle est en effet la cible à la fois d’un certaine droite, d’une certaine gauche et de beaucoup d’arabes toutes tendances confondues.

Cela n’empêche pas de nombreux israéliens d’être subjugués lors de ses interventions publiques. Si un jour elle décidait de partir sous d’autres cieux ce serait très mauvais signe pour Israël. Cette femme ambitieuse est loin d’avoir déployé tout son potentiel, alors si malgré tout elle éprouvait le désir de s’éloigner alors ce serait peut-être une bonne idée de lui proposer le poste d’ambassadeur d’Israël à l’ONU.

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