« Avoda », le Parti israélien membre de l’Internationale socialiste fut la maison idéologique de nombreux hommes politiques de gauche, dont Ben Gourion et Itzhak Rabin. De nos jours c’est Itzhak Herzog qui est le dirigeant de cette formation, ce qui fait de lui également le chef de l’opposition au Parlement.
C’est à ce titre que Herzog a récemment fait une visite officielle en France, où il a été reçu par le président François Hollande. A propos du conflit israélo-palestinien il a fait la déclaration suivante: « La tentative de créer un Etat palestinien aujourd’hui est irréaliste. Un Etat palestinien ne peut être édifié maintenant, car les Palestiniens ne disposent pas actuellement d’un leadership qui contrôle l’ensemble de leurs territoires et qui pourrait suivre une telle démarche ».
Cette mise au point est intéressante pour quiconque serait tenté de croire qu’il existe une divergence de fond entre le chef de l’opposition et le gouvernement en place concernant l’avenir des territoires occupés. En réalité Herzog a la même analyse que Benjamin Netanyahu, à savoir que Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité Palestinienne, n’a aucune intention d’aboutir à un accord avec Israël. Au lieu de cela il se cantonne dans un immobilisme prudent tout en comptant sur l’Iran, le Hamas, le Hezbollah, Al Qaeda ou Daesh pour venir à bout d’Israël.
Il est avéré depuis longtemps que l’opinion publique israélienne est majoritairement en faveur d’une fin de l’occupation en échange de frontières sûres et reconnues. L’occupation de la Cisjordanie est exigeante, pèse sur l’économie, pose un problème moral et est un facteur de tension au sein de la société israélienne elle-même.
Mais bien que le gouvernement d’Israël tout comme la gauche travailliste soient favorables à la création d’un Etat palestinien, ils sont d’accord pour estimer que les leaders palestiniens n’en ont ni la vision, ni la volonté ni le courage politique, ce qui rend la chose irréaliste dans la situation actuelle.
Il faut comprendre que quand la France fait pression sur Israël pour promouvoir la solution de « deux Etats pour deux peuples », il y a un de ces peuples qui n’en veut pas, or ce n’est pas celui que l’on croit.
Que ce soit la volonté des Palestiniens ou celle de ses leaders que de refuser de partager la Palestine avec les Juifs depuis 1947, le fait est qu’ils ne veulent pas s’asseoir autour d’une table pour négocier leur propre indépendance. Ils préfèrent courir le monde pour promouvoir la fiction d’une Palestine de papier et perpétuer le conflit plutôt que d’assumer les droits et les devoirs d’une Palestine réelle vivant en paix à côté d’Israël.