Il est difficile de comprendre la sidération collective en réaction à la déclaration de Trump concernant Jérusalem, alors que ce n’est ni plus ni moins que la réalisation d’une de ses promesses électorales. Il semble que les opinions publiques soient tellement habituées à ce que les promesses électorales soient violées que pour une fois qu’elles ne le sont pas il y a comme un réflexe pavlovien pour s’en étonner.
Quant au plaisir que cela fait aux israéliens, là encore, pourquoi s’en étonner ? La quasi-totalité de l’échiquier politique s’en est réjouie. Est-on extrémiste parce que l’on se réjouit de ce que la première puissance au monde, qui en plus se considère comme allié privilégié d’Israël, reconnaisse que Jérusalem en est la capitale ? Depuis les origines du sionisme, Israël a veillé à s’assurer de la légitimité internationale. La Déclaration Balfour, la Conférence de San-Remo, la Commission Peel, la Résolution de des Nations-Unies appelant à la partition de la Palestine, la Proclamation de l’Indépendance et l’admission à l’ONU témoignent d’une incontestable continuité, même si celle-ci est contestée malgré tout par de mauvais coucheurs que le succès d’Israël indispose.
Les Etats-Unis d’Amérique viennent de franchir un pas de plus dans cette direction. Par ailleurs cela ne compromet en rien le processus de paix, parce que Trump n’a pas indiqué où serait installée l’ambassade. Il est d’ailleurs dommage qu’il n’ait pas choisi de le faire à Jérusalem – Ouest, parce qu’on aurait vu à ce moment-là que les Palestiniens ne l’auraient pas admis non plus, pas plus qu’ils n’admettent que Tel-Aviv se trouve dans une Etat juif.