Des antisémites à la Marche Blanche ?

Jean-Luc Mélenchon a été accusé d’antisémitisme il y a quelques années suite à des propos concernant Pierre Moscovici, alors Ministre juif de l’Economie ou Juif Ministre de l’Economie, on ne sait plus très bien. Par ailleurs Mélenchon vouait une admiration béate à l’antisémite Hugo Chavez, Président du Venezuela décédé depuis.

Clémentine Autain, Danièle Obono, Muriel Ressiguier et Michel Larive, tous députés du mouvement « La France Insoumise »  de Mélenchon, ont récemment témoigné de leur soutien à l’assassin Marouane Barghouti, terroriste emprisonné pour avoir commis plusieurs meurtres de Juifs du seul fait qu’ils étaient juifs.

Quant au « Front National » c’est un parti d’extrême-droite au lourd passé raciste qui a certes évolué dans son discours, mais peut-être pas assez pour mériter sa place dans une manifestation contre l’antisémitisme. C’est d’ailleurs pour cette raison que Marine Le Pen n’est pas la bienvenue en Israël.

Francis Kalifat, le Président du CRIF, a appelé à une « Marche Blanche » contre l’antisémitisme. Il a cependant précisé que ni la « France Insoumise » ni le « Front National » n’étaient les bienvenus compte tenu de la surreprésentation d’antisémites dans leurs rangs.

On ne peut dénier à Kalifat le droit moral de stigmatiser ces organisations. Si pas maintenant, quand ? Au nom de quoi faire l’impasse, justement à cette occasion, des penchants  antisémites de l’extrême droite comme de l’extrême-gauche ?

Kalifat a aussi dit que la rue n’appartenait à personne, n’a pas appelé à la violence et n’a pas exigé d’interdire à qui que ce soit de se joindre à la manifestation.  Tout ce qu’il a dit était que « La France Insoumise » et le « Front National » n’étaient pas les bienvenus. C’est son sentiment, or c’est ce qui s’appelle exercer sa liberté d’expression.

A ceux qui estiment que cette marche devait être ouverte à tout le monde, qu’auraient-ils pensé si « Les Indigènes de la République » ou les « Frères Musulmans » avaient envoyé une délégation ?

Non, cette manifestation ouverte à tout le monde n’était pas ouverte aux antisémites.

 

Bertrand Cantat ou l’indécence d’un criminel

Dans le contexte juridique actuel le chanteur Bertrand Cantat a le droit d’exercer son métier, et il pourrait même trainer en justice quiconque tenterait de l’en empêcher. Mais d’un autre côté il s’agit d’un personnage public, or le public au sens large (les médias, les réseaux sociaux, etc.) a aussi des droits, notamment celui de manifester. Une des fonctions de la liberté d’expression est de susciter un débat visant à légiférer. C’est comme cela que l’avortement a été dépénalisé et que peut-être le sera aussi un jour la vente de cannabis.

L’argument en faveur du retour sur scène de Cantat est qu’ayant payé sa dette à la société il a le droit de travailler. Cependant il existe des cas où ce droit est limité. Par exemple, l’exercice de certaines professions est subordonné à la présentation d’un casier judiciaire vierge. Il existe donc bel et bien des cas où, bien qu’ayant purgé sa peine, un condamné ne peut plus exercer son métier une fois sorti de prison. Par ailleurs, certaines peines sont assorties de contraintes supplémentaires, comme par exemple des pédophiles ayant l’interdiction de pratiquer des activités au contact d’enfants, ou des politiciens frappés d’inéligibilité.

Dans le cas de Cantat il s’agirait pour la Justice de prendre en compte les traumatismes des proches qui souffrent d’être confrontés à la vie publique du criminel, comme par exemple quand il fait la une des magazines où quand il passe à la télévision. Nadine Trintignant, la mère de la victime, trouve que Cantat devrait raser les murs. Au législateur de traduire cela en droit, par exemple en incluant dans le code pénal une interdiction de vie publique pour une période déterminée.

Translate »