La Diaspora et la politique d’Israël

La « Loi du Retour » de l’Etat d’Israël garantit à tout Juif le droit d’immigrer en Israël à tout moment et de devenir citoyen à part entière sur simple demande. Un des amendements de cette loi stipule que « L’État déploiera des efforts pour garantir la sécurité des membres du Peuple Juif et de ses citoyens se trouvant en détresse ou emprisonnés en raison de leur Judéité ou de leur citoyenneté ».

Il y a quelques années, 400 Juifs britanniques ont envoyé une lettre ouverte à l’Ambassade d’Israël de Londres pour lui signifier qu’ils rejetaient à titre définitif tout recours à la « Loi du Retour ». Ils ont déclaré ne pas se sentir concernés par cette loi, ni concrètement ni symboliquement, ni pour eux-mêmes ni pour leurs descendants, ni maintenant ni plus tard. Ils ont donc le droit de critiquer Israël et même de lui être hostile en vertu de la liberté d’expression.

Quant aux Juifs à travers le monde qui estiment être partie prenante de la « Loi du Retour », concrètement ou symboliquement, pour eux-mêmes ou pour leurs descendants,  maintenant ou plus tard, ils ont une obligation de réserve envers Israël, qui s’engage de son côté à accueillir les Juifs de la Diaspora en temps de paix comme en temps de crise.

C’est ainsi que ces Juifs qui tiennent à  la « Loi du Retour », mais qui sont en même temps critiques par rapport à telle ou telle politique d’Israël, ils n’ont qu’un seul devoir :  celui de se taire.

Belle du Seigneur

« Belle du Seigneur » d’Albert Cohen est un roman qui raconte l’absence d’amour chez les amoureux.

C’est l’histoire de Solal et d’Ariane. Solal est un homme de pouvoir, libre, beau et riche. Ariane en tombe amoureuse parce qu’il lui renvoie une image qui la valorise. Elle en devient dépendante comme ces femmes qui ne s’examinent que dans des miroirs amincissants. Mais Solal n’aime pas Ariane plus que Don Juan n’aime les femmes qu’il séduit.

Ariane est mariée à un sous-fifre qui travaille sous l’autorité de Solal. Celui-ci l’envoie en mission afin d’avoir le champ libre pour coucher en toute quiétude avec Ariane. Il y a peut-être là une allusion à ce passage de la Bible où le grand Roi David envoie le mari de Bethsabée se faire tuer au front.

Mais plus tard Solal est limogé de son poste, perd son statut, son argent et sa superbe. Il finit par s’emmurer avec Ariane dans un palace de la Côte d’Azur où tous deux versent dans l’ennui au lieu d’être transportés par la passion, après quoi ils meurent sans jamais s’être parlé vrai.

« Belle du Seigneur » est un roman à la fois noir et joyeux. C’est une ode au monde réel. C’est un texte sublime qui proclame la mort du roman d’amour.

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