Lors de la visite récente du Président des Etats-Unis en Israël, la chanteuse Yuval Dayan a chanté en son honneur au cours d’une cérémonie officielle. Le Président a été ému par sa performance, et a voulu lui serrer la main. Elle est restée les bras croisés, et a ostensiblement refusé la main tendue sous prétexte que sa religion lui interdisait tout contact avec des hommes. Joe Biden, d’un naturel accommodant, ne s’en est pas formalisé. Il n’en reste pas moins que duplicité de Dayan et son manque de savoir-vivre a déclenché une vive polémique.
La foi de Dayan semble être à géométrie variable. Il faut savoir que le judaïsme orthodoxe interdit non seulement aux femmes de serrer la main des hommes, mais aussi de chanter devant eux. Maïmonide, autorité majeure de la Loi juive, était hostile à la musique en général, excepté dans le cadre strict de la religion. Quant à Ovadia Yosef, grand-rabbin d’Israël et décisionnaire de premier plan, il interdisait aux femmes de chanter à la radio, à la télévision, et de se faire enregistrer.
Pourtant la députée Tzipi Hotovely, juive orthodoxe elle aussi, déclarait quand elle était Ministre qu’elle serrait la main des hommes parce que la Loi juive commande d’être courtois avec des dignitaires étrangers. Mais peut-être Dayan a-t-elle créé une nouvelle secte, dont la pratique consiste à vouloir le beurre et l’argent du beurre.