Il y a une certaine hypocrisie à vouloir à la fois le progrès et la préservation de l’environnement. L’Homme a commencé par brûler du bois pour produire de l’énergie, ensuite du charbon, ensuite des hydrocarbures. Maintenant il en est au nucléaire, parce qu’il a compris que les autres ressources étaient limitées.
Le piège du progrès humain c’est qu’en plus de ravager la planète, il libère des énergies qui ne peuvent déboucher sur des catastrophes. Toutes les initiatives écologiques, aussi louables soient-elles, ne font que retarder l’échéance ou déplacer le problème. Il y d’ailleurs quelque chose de comique à constater que l’environnementalisme a lui-même suscité une industrie, une de plus.
L’Humanisme comme doctrine universelle est le moteur idéologique de la modernité. Cela consiste à mettre l’homme au centre des préoccupations. Le problème c’est que dans une perspective humaniste, l’homme se construit contre la nature. Toutes les valeurs qui font notre civilisation l’en éloigne, ce qui accule l’humanisme dans une impasse. Si notre civilisation se renie elle retourne à la loi de la jungle, mais si elle s’assume elle se détruit par un effet mécanique. Il semble donc que le monde, j’entends notre humaine planète, va à sa perte. Il est difficile d’estimer combien de temps elle pourrait durer, mais l’homme étant ennemi de la nature, tout se passe comme si de mutation en mutation celle-ci avait trouvé le moyen de se ruiner en aboutissant à l’Homo Sapiens.
C’est peut-être cela le sens profond du mythe de l’Arbre de la Connaissance, présenté dans la Thora comme une calamité parce qu’incompatible avec le Jardin d’Éden, qui n’est, au fond, rien d’autre qu’une nature sans humanité.