Blanche Gardin est une comédienne de talent qui a remporté deux années de suite un Molière. Lors d’une de ses représentations récentes, elle a déclaré qu’elle était antisémite depuis le 7 octobre. Ce cri du cœur s’inscrit dans la libération actuelle de la parole judéophobe sous couvert d’antisionisme – code pénal oblige. En réalité, l’antisémitisme de Blanche Gardin ne date pas du 7 octobre, puisqu’elle est fille de parents communistes, antisémites par nature conformément à l’Évangile selon Saint Marx. Son coming out sur le mode antisioniste surfe sur une haine redevenue socialement acceptable, comme au bon vieux temps de Staline, lorsque les communistes flirtaient avec les nazis et leur transmettaient l’art de construire des camps de concentration. A ce propos, le philosophe Michel Onfray publie ces jours-ci «L’autre collaboration», ouvrage qui analyse les sources intellectuelles de l’antisémitisme de la gauche radicale.
On pourrait penser que l’antisémitisme qu’affiche Blanche Gardin sur scène n’est qu’un procédé pour faire recette, et qu’une fois le rideau baissé elle passe à autre chose. Mais un tour sur sa page Facebook permet d’y voir plus clair. Elle fait partie de cette gauche qui estime sérieusement que le monde serait meilleur sans les Juifs, et que s’en débarrasser serait donc une bonne chose.
L’obsession de Blanche Gardin relève d’une conviction profonde et assumée. Elle ne se contente pas d’entretenir un ressentiment : elle le théorise, l’alimente, le partage et le propage. Elle ne se revendique pas de Dieudonné, trop basique à son goût, et semble plutôt s’inspirer de Roger Garaudy, négationniste, antisémite viscéral et communiste converti à l’islam. La passion antisémite de Blanche Gardin l’amène à se ranger du côté des massacreurs de Juifs qui tuent au nom du Prophète .
Certains voudraient faire taire Blanche Gardin, mais ce serait une erreur. Il faut au contraire défendre la liberté d’expression, que ce soit dans la presse ou au théâtre. On aurait donc tort d’empêcher Blanche Gardin de se produire, car sans cela on ne saurait pas qu’elle est une nostalgique de la Shoah.
Un Juif prévenu en vaut six millions.