Philippe Karsenty favori de la 8ème conscription des Français de l’étranger

Les prochaines élections législatives comprennent 11 circonscriptions représentant les Français de l’étranger. Philippe Karsenty est candidat à la 8ème, celle qui comprend Chypre, la Grèce, Israël, l’Italie, Malte, Saint-Marin, le Saint-Siège et la Turquie.

Après avoir fait carrière dans la finance, Philippe Karsenty a fondé Media-Ratings, agence de Notation des médias dont l’objectif est d’évaluer leur fiabilité. Depuis mars 2008, il est maire-adjoint de Neuilly-sur-Seine en charge des nouvelles technologies.

Philippe Karsenty est un libéral de centre-droit, mais en tant que candidat libre il est indépendant des appareils politiques. Bien que ne bénéficiant pas de leur infrastructure, il soulève un grand espoir parmi les Français du pourtour méditerranéen, en particulier ceux d’Israël, d’Italie et de Grèce, où se trouve la grande majorité des électeurs potentiels. Philippe Karsenty est considéré comme grand favori parce qu’il a démontré son indépendance et sa pugnacité quand il s’agissait de défendre une cause importante. C’est notamment le cas de l’Affaire al-Dura, qui au delà de la lutte contre le corporatisme des médias, est emblématique d’une cause à laquelle Philippe Karsenty est particulièrement attaché, celle de la vérité.

L’Affaire al-Dura a démarré en septembre 2000 lorsque France 2 a diffusé un reportage filmé par un cameraman palestinien semblant montrer deux civils, Jamal al-Dura et son fils Mohamed, pris sous un tir croisé à Gaza. Charles Enderlin, le correspondant de France 2, absent au moment des faits, a repris à son compte le récit de son caméraman. Il avait affirmé – sans pouvoir le prouver – que l’homme et l’enfant avaient été visés par l’armée israélienne, et que l’enfant avait succombé à ses blessures.

De nombreux observateurs contestent l’authenticité du reportage, et aussi la manière dont France 2 l’a commenté. Philippe Karsenty est entré dans la controverse en 2002, avançant qu’il n’y avait pas de preuve du décès de Mohamed al Dura, et que la vidéo était une fabrication du caméraman de France 2. Il fut poursuivi pour diffamation, mais après une saga juridique riche en rebondissements, il fut relaxé par la Cour d’Appel de Paris.

Philippe Karsenty s’emploie depuis près d’une décennie à étayer et faire reconnaître la thèse d’une manipulation médiatique diffusée par France 2. Il a révélé, après avoir visionné la vidéo, que l’enfant supposé mort lève la jambe et tourne sa tête vers la caméra. Un chirurgien témoigne que les cicatrices de son père sont antérieures à l’incident. Par ailleurs la fusillade aurait duré 45 minutes, mais il n’y a que quelques impacts, et pas de sang qui s’écoule alors que l’enfant est censé être blessé au ventre. Enfin il n’y a aucune image qui étaye son agonie. Cela, et bien d’autres éléments suscite des interrogations et jette d’après Philippe Karsenty une lumière singulière sur la légèreté avec laquelle France 2, chaîne du service public, s’est permis d’accuser Israël et de désinformer son audience au lieu de l’informer.

A la suite de la diffusion de ce reportage, les affrontements entre Palestiniens et Israéliens s’intensifient et provoquent une vague d’antisémitisme d’une rare intensité à travers le monde. Les stéréotypes les plus éculés de crime rituel juif réapparaissent un peu partout dans les médias. Les images de l’enfant-martyr suscitent une hostilité anti-juive aux effets durables. Ceci alors qu’à cette même époque, d’autres images de mort et de désolation – incontestables quant à elles – d’attentats en Israël contre des civils ne suscitent rien de comparables.

Le mythe al-Dura s’est cristallisé depuis, et l’effigie du petit Mohamed est devenue une marque qui sert à lancer timbres, vêtements, à inaugurer des monuments ou à nommer des rues. Ce mythe alimente la diabolisation d’Israël, plus particulièrement en France, où France 2, chaîne du service public, a cautionné ce reportage plus que douteux.

Les Français d’Israël tiennent beaucoup à préserver leurs liens avec leur patrie d’origine et à chasser les nuages qui pèsent sur les relations Franco-israéliennes. Philippe Karsenty est sans doute le candidat le mieux placé pour y contribuer, mais au delà d’Israël, sa compétence économique d’ancien financier, et son expérience politique d’élu municipal le rendent particulièrement apte à répondre d’une façon réaliste et pratique aux besoins spécifiques des Français confrontés à la crise économique européenne.

Son discours témoigne d’une réelle compréhension de l’identité de cette circonscription du bassin méditerranéen et colle de près à que doit être la voix française en provenance de ces lieux tellement chargés d’Histoire que sont Jérusalem, Athènes, Rome et Constantinople, ces quatre villes qui sont le berceau de notre civilisation occidentale.

Israel et la laïcité

Yaïr Lapid est journaliste, chroniqueur, écrivain et animateur d’un magazine télévisé très prisé en Israël. C’est un surdoué de la communication, charismatique et consensuel, qui jouit d’une grande popularité et qui est suivi à la trace par les médias depuis son plus jeune âge, puisqu’il est fils d’une écrivaine et d’un politicien flamboyant. 

Yaïr Lapid vient de  démissionner de la chaine israélienne où il officiait pour annoncer qu’il allait désormais se consacrer à la politique. Les sondages le créditent déjà d’un grand nombre de mandats sur foi de son seul nom. Bien qu’il n’ait pas encore annoncé son programme, il est probable qu’il se réclamera du Centre, du libéralisme et de la laïcité, or cette vison du monde  coïncide avec celle d’une grande partie de l’électorat israélien, dont la classe moyenne. 

Le positionnement résolument laïc et sioniste de Yaïr Lapid est particulièrement intéressant, parce que si cet homme est emmené à jouer un jour un rôle important sur la scène politique, le renforcement de la laïcité en Israël pourrait être déterminant pour l’avenir du pays, non seulement au plan spirituel et socio-économique, mais aussi à celui du conflit israélo-palestinien. Electron libre, il est improbable que Yaïr Lapid se laisse intimider par les extrémistes de quel bord que ce soit. 

L’Etat Juif tel que le voyaient les fondateurs du sionisme  était essentiellement laïc. La laïcité était pour eux une synthèse entre l’humanisme et le judaïsme. Quant à la pratique religieuse, le mouvement sioniste des origines la considérait comme faisant partie du patrimoine culturel, mais pas comme une condition essentielle de la judéité. L’on assiste d’ailleurs en Israël au paradoxe qui fait que  beaucoup d’immigrants peuvent faire appel à la Loi du Retour en invoquant qu’ils sont juifs, bien qu’ils ne soient pas considérés comme tels du point de vue religieux.

La laïcité, en Israël comme ailleurs, pose que dans une démocratie les lois ne sauraient découler d’autre chose que de décisions humaines. Elle intègre et reconnaît certes le fait culturel de la Tora, pour autant que cela soit compatible avec la modernité. C’est le cas des fêtes juives, qui sont devenues des fêtes nationales, un peu comme les fêtes chrétiennes en France qui font partie du paysage culturel malgré la stricte laïcité de la République.

Il y a depuis trois siècles  de nombreux courants dans le judaïsme, or ce pluralisme constitue sa richesse. De nos jours la plupart des juifs en Israël ne sont pas pratiquants, mais leur judaïsme se manifeste néanmoins par l’attachement aux traditions, au calendrier juif, à la littérature et à la langue hébraïque, et à l’immense corpus littéraire associé à la Thora qui n’en finit pas de croitre. 

Les laïcs démontrent en Israël qu’il existe un judaïsme vivant mais dissocié de la pratique religieuse. Le siècle des Lumières a imprimé un tournant décisif au judaïsme, qui de  Spinoza à Levinas, en passant par Freud et Kafka, s’est autorisé une lecture renouvellée des sources juives. C’est sous ce signe qu’Israël est entré dans l’histoire contemporaine, mais sans renier son long passé. Par exemple, il est courant que les jugements émis par les tribunaux israéliens fassent référence dans leurs attendus à la fois à la loi anglo-saxonne  et au Talmud.

La religion, tout  comme l’art, est une affaire qui relève de l’imagination, et non de la raison. Cependant  il n’y a ni opposition ni incompatibilité entre l’imagination et la raison, parce qu’aucun cerveau humain ne saurait fonctionner sans la combinaison de l’une et de l’autre. Mais dès lors qu’il est établi que le sentiment religieux relève de l’imagination, il est impératif que chacun en conçoive les limites et la subjectivité.

En conséquence, seule la raison est susceptible de mettre les hommes d’accord autour d’un minimum de dénominateurs communs. Cependant la raison ne suffit pas pour forger un consensus. Il faut aussi une morale, or le Talmud dit explicitement que la morale précède la Thora, ce qui signifie que la morale est une condition préalable à la pratique religieuse, et non l’inverse.

La laïcité, c’est cela.

Newt Gingrich et l’invention du peuple palestinien

L’ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich est l’un des favoris à l’investiture du parti républicain pour les prochaines élections présidentielles américaines. La politique intérieure fait l’objet de débats houleux sur fond de crise économique, mais la politique étrangère est parfois aussi un sujet qui fâche aux Etats-Unis. Lors d’une interview récemment accordée à une chaîne communautaire juive, Gingrich a qualifié les Palestiniens de peuple inventé. Cela n’a pas manqué de susciter la colère des leaders palestiniens et de leurs soutiens.

En réalité tous les peuples sont inventés, parce qu’il n’existe dans l’espèce humaine que des individus. Or chaque individu étant différent, rien ne lui confère une appartenance innée à telle ou telle civilisation, culture ou groupe humain quel qu’il soit. La marque d’un peuple relève d’un sentiment arbitraire, et ne saurait être déterminée par d’autres que ses propres membres.

La Palestine a toujours été habitée par des juifs, des arabes et d’autres ethnies qui considéraient qu’ils y avaient leurs racines. Il y a plus d’un siècle l’immigration juive s’est intensifiée sous la poussée du mouvement sioniste, tant et si bien que les juifs ont fini par réunir en 1948 tous les attributs d’un peuple apte à se constituer en nation indépendante. Ils l’ont donc fait, et auraient d’ailleurs pu le faire dix ans plus tôt sans l’opposition du monde arabe à l’idée même d’un Etat juif.

Quant au peuple palestinien tel qu’il s’identifie aujourd’hui, il n’a pris conscience de lui-même que suite à la Guerre des Six-Jours de 1967, après qu’une coalition arabe ait tenté de rayer Israël de la carte. Avant cela il y avait identité quasi-totale entre arabes de Cisjordanie et Gaza d’une part, et arabes de Jordanie d’autre part. Au fil du temps ces populations ont chacune développé une spécificité, et se confondent aujourd’hui moins que précédemment.

Les commentaires du candidat Gingrich peuvent être considérés comme provocateurs, mais en réalité ils sont l’effet de l’irritation grandissante de l’opinion américaine face à une déligitimation d’Israël qui s’exprime de manière de plus en plus ouverte à travers le monde. C’est une manière peu diplomatique et agacée de dire une vérité pourtant criante, mais Gingrich a pris les palestiniens au piège de leur propagande. En effet, si les palestiniens contestent le droit au peuple juif de vivre en Israël, ils s’exposent à leur tour à ce que l’on s’interroge sur la notion de peuple palestinien, dont on réalise bien vite que personne n’en avait entendu parler il n’y a pas si longtemps.

La conclusion que l’on peut tirer de l’exaspération de Gingrich, c’est qu’invention pour invention, une chose est établie: quel que soit l’angle sous lequel l’on envisage la chose, le peuple juif a sans aucun doute possible été inventé avant le peuple palestinien. On pourrait se demander dans ces conditions pourquoi l’Etat d’Israël envisage néanmoins la solution de deux Etats pour deux peuples, mais l’explication est simple: c’est qu’Israël aspire à la fin du conflit.

Les expatriés français et l’Assemblée Nationale de 2012

Léon-Maurice Nordman, grand résistant fusillé en 1942 par les nazis eut ce mot terrible eu égard au régime de Vichy: « Entre la France et les juifs, c’est une histoire d’amour qui a mal tourné ».Trois ans après la Libération l’Etat d’Israël voyait le jour, et les juifs qui avaient choisi d’en faire partie eurent à cœur de tourner la page et de promouvoir les liens entre l’Etat Juif et la France. Ils y parvinrent, et L’Histoire retient que lors de la Guerre des Six-jours, alors que le monde arabe s’apprêtait à rayer Israël de la carte, l’aviation israélienne gagna dès les premières heures la maîtrise du ciel à bord de chasseurs « Mirage » fournis par la France. Il semble par ailleurs que bien qu’Israël ne s’exprime pas à propos de la force de frappe qu’on lui prête, il est probable que le partenariat avec la France lui a ouvert à cette époque l’accès à la technologie nucléaire.

Secoué par la victoire d’Israël, de Gaulle décide après la Guerre des Six-jours d’imprimer un virage radical à sa diplomatie en lui donnant une orientation qui demeure jusqu’à nos jours ce qu’on appelle la politique arabe de la France. En gros, une realpolitik consistant à tourner le dos à Israël en échange de pétrole. En guise d’échappatoire et armé de sa seule mauvaise foi, De Gaulle stigmatise alors le peuple juif comme étant « sûr de lui-même et dominateur », comme si l’histoire bimillénaire de la Diaspora juive ne témoignait pas très précisément du contraire.

La France et Israël ont cependant continué à entretenir des relations normales, mais souvent troublées par une désinformation rampante. Peut-être les choses vont-elles changer maintenant à l’occasion des élections législatives de 2012, qui prévoient 11 nouvelles circonscriptions expressément créées à l’intention des français établis à l’étranger. Cette initiative est innovante parce qu’elle permettra aux électeurs non seulement d’exercer leur droit de vote, mais aussi d’élire des députés qui les représenteront en connaissance de cause, et seront à même de promouvoir les échanges entre ces terres d’adoption et la France.

La 8e circonscription comprend Chypre, la Grèce, Israël , l’Italie, Malte, Saint-Marin, le Saint-Siège et la Turquie. Environ la moitié de cet électorat réside en Israël. L’attachement des français à la culture et à la langue de leur patrie d’origine ainsi que les liens qu’ils entretiennent avec elle sont notoires. Même s’ils ne seront pas assez nombreux pour choisir le futur député, ce sont probablement les français d’Israël qui donneront le ton en ce qui concerne le futur député de la 8e circonscription à l’Assemblée Nationale.
Cinq candidats font déjà campagne. Les voici par ordre alphabétique:

Edward Amiach. C’est le candidat de l’UPJF, l’Union des Patrons Juifs de France, dont il fut le président. Il a effectué sa carrière dans la grande distribution.
Valérie Hoffenberg. Ancienne représentante de l’American Jewish Committee à Paris, elle est élue à Paris. C’est la candidate officielle de l’UMP.
Philippe Karsenty. Ancien financier, il est actuellement adjoint au maire (de centre droit) de Neuilly. Parallèlement à cette campagne électorale dans laquelle il se présente en indépendant «divers droite», il mène un combat médiatique et judiciaire dans l’affaire Al-Dura (Charles Enderlin-France 2).
Daphna Poznanski, qui habite en Israël depuis 31 ans, est la candidate officielle du Parti Socialiste. Elle est vice-présidente de l’Assemblée des Français de l’Etranger.
Gil Taïeb est membre du Consistoire de Paris ainsi que de nombreuses autres institutions communautaires juives françaises. Proche de la gauche française par sa femme qui est élue du Parti Socialiste à Paris, il est aussi soutenu en Israël par de nombreuses personnalités de la gauche israélienne.

La confusion entre identité et religion juive

Pour ceux qui s’étonnent qu’Israël se définisse comme Etat Juif il est parfois problématique de concilier cela avec la notion de modernité dans la mesure où cette définition est comprise dans son acception religieuse. Cela peut conduire – à tort – à assimiler Israël à une théocratie comme par exemple l’Iran ou l’Arabie Saoudite. Israël est au contraire une démocratie de type occidental, même si la religion y bénéficie d’un statut officiel. Mais l’Angleterre, la Norvège, le Danemark, l’Argentine ou la Grèce ont eux également une religion officielle, particularité qui tout comme en Israël a des origines historiques. La France quant à elle s’est dotée en 1905 d’une loi imposant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais la plupart des jours fériés demeurent néanmoins chrétiens, à commencer par le dimanche, et en Alsace-Moselle les religions ont un statut officiel. Les prêtres, les pasteurs et les rabbins y reçoivent leurs salaires de l’Etat, et les évêques sont nommés par le Président de la République. Cela ne fait cependant pas de la France une théocratie.

La pratique de la religion juive et l’appartenance au peuple juif sont donc deux choses distinctes. Le peuple juif a une histoire particulière eu égard à son exil bimillénaire, durant lequel l’absence de terroir ou d’autonomie politique la religion assurait la continuité du peuple. Mais depuis le siècle de Lumières beaucoup de juifs revendiquent leur appartenance tout en se détournant de la religion. C’était d’ailleurs le cas de la plupart des pères fondateurs du sionisme, qui revendiquaient d’autant plus leur identité juive et leur attachement à l’héritage culturel du peuple juif.

Baruch Spinoza, grand penseur de la modernité, pensait que bien que l’Ancien Testament fût le texte fondateur du peuple juif, il y avait lieu de distinguer entre sa portée métaphysique et son propos politique. Spinoza relevait d’ailleurs que la Torah, et à fortiori le Talmud, consacrait infiniment plus de place aux questions des relations entre les hommes que celles avec Dieu. Il trouvait en conséquence que les juifs avaient tort de s’être résignés à l’exil en attendant l’ère messianique au lieu d’agir concrètement pour recouvrer une existence nationale. Il estimait d’une manière générale que seul un Etat laïque pouvait assurer la liberté politique, intellectuelle et religieuse pour tous. C’est pour cette raison que Ben Gourion et d’autres pionniers de l’Etat d’Israël estimaient que Spinoza avait été un sioniste de la première heure, et méritait qu’on lui rendît sa place dans le panthéon du judaïsme avoir été excommunié de la communauté juive d’Amsterdam.

Ni la Renaissance, ni le Siècle des Lumières, ni la Révolution Française ni le Socialisme n’ont éradiqué l’identité juive. La modernité a même eu un effet inverse, et jamais les juifs n’ont été autant persécutés que depuis leur émancipation, avec un pic absolu d’horreur au vingtième siècle. La rapidité avec laquelle les juifs ont rallié l’élite intellectuelle, artistique, scientifique et politique européenne après en avoir été écartés pendant des siècles a semé un trouble durable dans les opinions publiques, et l’antisémitisme est loin d’avoir disparu.

Ceci dit le fait d’être juif ou d’ascendance juive ne pose aucune obligation à s’identifier à la communauté juive ou à avoir des liens privilégiés avec Israël. Il n’y a en tout et pour tout que treize millions de juifs qui s’identifient comme tels à travers le monde, ce qui indique que beaucoup doivent s’être assimilés au fil de l’Histoire.

Il n’en reste pas moins qu’une grande partie des treize millions restants estiment faire partie du peuple juif, et que près de la moitié d’entre eux sont aujourd’hui des citoyens d’Israël, l’Etat Juif.

Antisionisme et antisémitisme

Certains observateurs de la politique israélienne déclarent de bonne foi être antisionistes, tout en se défendant d’être antisémites. A ceux qui leur disent que l’antisionisme n’est qu’un antisémitisme recyclé, ils opposent qu’il est injustifié de taxer ainsi une opinion qui ne fait somme toute que récuser le sionisme en tant que projet politique. Ils estiment donc que l’antisionisme relève de la liberté d’expression.

Je ne suis pas du tout de cet avis.

Tout un chacun peut critiquer ou prendre ses distances avec Israël, mais il faut se garder de confondre l’antisionisme avec le droit de s’opposer à la politique israélienne.

Il s’agit de mesurer le poids des mots. Exprimer son opposition à Israël en se disant antisioniste est une dérive sémantique qui a de graves implications, parce que l’antisionisme est une transgression morale au même titre que l’antisémitisme, et devrait être proscrite.

Etre antisioniste, c’est désavouer le sionisme en tant que mouvement de libération nationale, remarquable entreprise humaine qui a débouché sur un Etat moderne dans une région qui n’avait pas été souveraine depuis des siècles et n’avait jamais connu de démocratie.

Etre antisioniste c’est contribuer à la déligitimation d’Israël et contester le droit du peuple juif à disposer de lui-même. C’est nier les implications d’une impressionnante série de dispositions juridiques relevant Droit International telles que la Déclaration Balfour, la Conférence de San Remo, la Commission Peel, la Résolution 181 et 242 de l’ONU, qui toutes ont concouru à ce que la Communauté Internationale reconnaisse de manière irrévocable le droit au peuple juif de vivre en Israël en paix dans des frontières sûres et reconnues.

Etre antisioniste ce n’est donc pas critiquer tel ou tel aspect de la politique israélienne, mais dénier à Israël le droit d’exister. C’est également s’associer à la dictature islamiste iranienne et à ses filiales terroristes installés aux frontières d’Israël, qui appellent sans ambiguïté à la destruction de ce qu’ils appellent l’Entité Sioniste.

La proclamation de l’Indépendance d’Israël en 1948 constitue l’aboutissement de la longue marche du peuple juif pour recouvrer son indépendance en tant que nation, mouvement dont les acteurs ont à chacune des étapes scrupuleusement veillé à s’assurer de la légitimité de leur démarche.

Les 400.000 juifs qui s’apprêtaient à créer l’Etat d’Israël avant même la Deuxième Guerre Mondiale étaient munis de passeports de Palestine frappés du sceau de la Couronne Britannique, tout comme les arabes. Les juifs qui n’étaient pas nés en Palestine y étaient venus avec des visas d’immigration en bonne et due forme, là aussi comme de nombreux arabes venus de pays limitrophes attirés par une prospérité relative.

Aux antisionistes qui estiment que l’Angleterre en tant que puissance coloniale avait disposé d’une terre qui n’était pas la sienne en permettant aux juifs de s’y établir, il faut suggérer de s’en prendre aux anglais, et pas aux juifs. Ceux-ci n’ont fait que proclamer un Etat Juif parfaitement légitime sur un sol qui leur appartenait.

L’antisionisme est un déguisement cousu de fil blanc.

Israël et le problème iranien

Le   problème que pose la course à l’arme nucléaire existe depuis que les Etats-Unis s’en sont servis en 1945 pour mettre un terme à la guerre avec le Japon. La décision des américains était basée sur une comptabilité macabre, à savoir qu’il y aurait moins de morts en frappant le Japon par la Bombe qu’en poursuivant une guerre conventionnelle. Le problème que cela posait eu égard aux lois de la guerre  n’était  pas spécifique au nucléaire, les considérations humanitaires ayant déjà été ignorées par les Alliés lors de bombardements indiscriminés de populations civiles allemandes.

Dans un premier temps la perception courante fut que la Bombe constituait certes l’arme la plus redoutable jamais conçue, mais qu’il était somme toute logique que le progrès de l’industrie de  l’armement aille de pair avec celui des autres technologies caractérisant le vingtième siècle.

Ce n’est que quelques années plus tard que le monde a commencé à prendre conscience d’un corollaire inattendu de l’avènement de la Bombe: c’est que pour la première fois dans l’Histoire il apparaissait que quel que fût le premier qui tirerait, tous les protagonistes seraient anéantis, de telle sorte qu’il ne pouvait plus y avoir de vainqueur.

C’est basé sur cette notion que s’est développée la doctrine de l’Equilibre de la Terreur durant la Guerre Froide. C’est ce qui a fait que ni le bloc soviétique ni le bloc occidental ne se sont jamais servi de l’arme nucléaire, tout en développant un potentiel de destruction monstrueux.

La dissémination nucléaire est en marche de par la volonté des nations qui en ont résolu ainsi. En attendant une décision universelle et crédible pouvant déboucher sur un désarmement, on n’a pas d’autre choix que de se fier à un nouvel Equilibre de la Terreur, et de veiller à ce que les Bombes demeurent dans des mains supposées responsables.

L’Iran est soupçonné de développer une bombe atomique. Il faut le déplorer, mais il est illusoire de penser que quelle technologie que soit puisse indéfiniment rester dans les mains d’une poignée d’initiés. L’Iran dispose d’assez de ressources pour acquérir le savoir-faire nucléaire, et les combustibles en rapport ne connaissent pas de frontières quand il s’agit de fournir des clients disposés à payer le prix.

L’Iran fait preuve depuis un  certain temps déjà d’un antisionisme déchaîné. Le Président Ahmadinejad déclare de manière répétée vouloir rayer Israël de la carte. Pour ceux qui estiment encore que l’antisionisme n’est pas forcement de l’antisémitisme, Ahmadinejad les éclaire en faisant preuve d’une remarquable pédagogie. Il promeut une propagande anti-juive au moyen des Protocoles des Sages de Sion, du négationnisme de la Shoah, de concours de caricatures et de créations mettant en évidence la conspiration juive visant à dominer le monde.

L’Iran s’attaque aux juifs parce que c’est un moyen qui a fait ses preuves et qui a l’avantage de rallier les masses avant d’entreprendre quoi que ce soit. L’Inquisition, le nazisme, le stalinisme et l’islamisme s’inscrivent de ce point de vue-là dans une remarquable continuité.

Cependant la bombe atomique iranienne n’est en réalité pas conçue dans le but de détruire Israël. Les iraniens savent d’ailleurs qu’une agression signifierait son propre arrêt de mort, puisque de nombreuses sources dignes de foi affirment qu’Israël est pourvu d’un arsenal nucléaire autrement plus important.  Les véritables cibles sont les champs pétrolifères du Moyen-Orient, dont les détenteurs seraient eux incapables de riposter, n’ayant pas de force de dissuasion nucléaire. L’Arabie Saoudite est la première visée, et l’Amérique l’est indirectement aussi, puisque cela la priverait  de son approvisionnement en pétrole.

La diplomatie israélienne se déploie en ce moment non seulement pour soi-même, mais aussi pour faire prendre conscience au monde que l’Iran se sert de sa détestation d’Israël comme manœuvre de diversion. Cela s’est déjà produit lors de l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, quand il a envoyé une pluie de missiles sur Israël sans que cela ait quel lien que ce soit avec le conflit.

On peut retarder la construction de la Bombe iranienne au moyen de sanctions ou en détruisant les sites nucléaires, mais la menace ne peut être écartée durablement que par un changement de régime en Iran. C’est à cela que l’Occident doit s’employer avant qu’il ne soit trop tard. Pas forcement par la violence, mais en assistant de manière efficace et massive l’opposition iranienne qui s’est déjà manifestée avec force à plusieurs reprises, mais sans succès.

L’Etat d’Israël doit être vigilant parce que comme l’Histoire passé l’a démontré depuis sa création, il ne peut pas se permettre de perdre une seule guerre, au risque de disparaître. En ce qui concerne l’Iran cette règle est plus vraie que jamais, mais cela ne signifie pas qu’Israël doit prendre sur soi une responsabilité qui incombe d’abord à ses voisins, et ensuite au monde libre.

Israël et les colons de Cisjordanie

L’occupation de la Cisjordanie constitue une impasse éthique et politique pour Israël parce qu’il y a là une population de plusieurs millions d’habitants qui ne sont ni israéliens ni étrangers, mais dont Israël est néanmoins responsable, à la fois moralement et juridiquement.

Israël se veut un Etat Juif et démocratique, or si la Cisjordanie reste indéfiniment sous contrôle israélien cela posera à terme un dilemme lancinant: soit les palestiniens deviennent citoyens israéliens, et alors c’en est fini de l’Etat Juif, soit ils ne le deviennent pas, et alors c’en est fini de l’Etat démocratique.

Israël devra donc finir par se délester de la responsabilité d’administrer le peuple palestinien, et devra convenir avec lui de frontières sûres et reconnues. Ni le caractère juif ni le caractère démocratique de l’Etat d’Israël ne sont pensables sans cette sécurité élémentaire à laquelle tout Etat souverain a droit.

C’est sur base du refus arabe de reconnaître le droit d’Israël à l’existence que fut mise en œuvre la colonisation de la Cisjordanie. Cette politique, initiée par la gauche israélienne et endossée par la droite nationaliste avait pour objectif de modeler Israël de manière à ce que ses frontières fassent sens, celles prévalant avant la Guerre des Six-jours de 1967 n’étant qu’une ligne d’armistice pour contenir les tentatives arabes de rayer Israël de la carte.

Beaucoup d’observateurs, parmi lesquels des amis d’Israël, s’inquiètent de la colonisation rampante de la Cisjordanie et craignent que les faits accomplis sur le terrain ne compromettent les chances d’un règlement. A cela on ne peut qu’opposer que l’Etat d’Israël a démontré à de multiples reprises qu’il était prêt à se replier quand il s’agissait de parier sur l’avenir. Contrairement aux idées reçues, Israël n’a cessé de rétrécir depuis des décennies. Les retraits du Sinaï, du Liban et de Gaza en témoignent.

Quand les responsables politiques israéliens déclarent au plus haut niveau qu’ils sont prêts à faire des concessions douloureuses en échange de la paix, ce n’est pas un vain mot. Leur main tendue ne se résume pas à des discours à la Knesset, au Congrès américain ou à l’ONU.

Il y a plus de dix ans le vice-premier ministre israélien Haïm Ramon avait proposé une loi d’indemnisation visant à rapatrier 80.000 juifs établis au cœur de la Cisjordanie, soit dix fois le nombre que le gouvernement israélien a expulsé de Gaza en 2005. Le plan Ramon consistait aussi à convertir la barrière de séparation entre Israël et la Cisjordanie en frontière définitive avec la Palestine. Les 250.000 colons établis sur 5% du territoire de Cisjordanie à l’Est de la frontière de 1967 seraient intégrés à Israël en échange de l’équivalent en territoires israéliens inhabités. La plupart des quartiers arabes de Jérusalem comptant 200.000 habitants iraient à la Palestine, avec des arrangements spéciaux concernant les lieux saints. Quant aux réfugiés arabes de 1948 et leurs descendants, ils pourraient recommencer une nouvelle vie en Palestine.

Au lieu de cela les leaders palestiniens actuels exigent comme condition préalable aux négociations une évacuation de toutes les colonies de Cisjordanie, sans jamais concéder que celles-ci sont un effet du conflit, et non pas sa cause. Pourtant personne ne peut nier que si les arabes n’avaient pas tenté de liquider Israël il n’y aurait jamais eu la moindre colonie en territoire palestinien.

En conclusion, l’état des lieux de la Palestine s’établit comme suit: un mini-Etat islamique à Gaza sous la botte d’une organisation terroriste, et une Autorité Palestinienne en Cisjordanie qui se dit modérée mais qui ne veut pas entendre parler d’un Etat Juif, et refuse de négocier.

Le partage de la Palestine et la Commission Peel

En 1937 la Palestine était occupée par les britanniques, qui suite au démantèlement de l’Empire Ottoman avait reçu mandat de la Communauté Internationale d’administrer le pays jusqu’à ce qu’il se dote d’institutions qui le rende capable d’accéder à l’indépendance.

Il y avait en Palestine à cette époque quatre cent mille juifs et un million d’arabes. Sous la pression d’une flambée de violence entre les deux communautés, les britanniques formèrent une commission présidée par Lord William Peel, personnalité politique expérimentée, pour la charger d’examiner le conflit et faire des recommandations. Les conclusions de la Commission Peel furent déposées quelques mois plus tard, préconisant le partage de la Palestine en deux Etats, l’un juif et l’autre arabe. Ci-dessous la synthèse de quelques unes des idées maîtresses formulées par la Commission Peel en juillet 1937:

La Communauté Juive de Palestine est une réalité sur le terrain. Cette population a engendré des développements politiques, sociaux et économiques considérables et a permis l’émergence de centres urbains et industriels en Palestine. Les terres cultivées par les juifs étaient essentiellement des dunes ou des marais avant d’être mises en valeur par eux.

Le contraste entre le caractère démocratique et occidental de la Communauté Juive de Palestine comparé à celui de la communauté arabe est frappant. Il ne peut en aucun cas être question de fusion ou d’assimilation entre ces deux cultures. L’écart est énorme de tous points de vue, et continuera à grandir quoi que l’on fasse.

Les systèmes d’éducation juifs et arabes sont très différents. Les juifs ont une Université de grande qualité et les arabes n’en ont pas du tout.

Un conflit incoercible existe entre les deux communautés. Leurs aspirations sont incompatibles. Les arabes rêvent de revivre leur Age d’Or, et les juifs désirent déployer leur savoir-faire dans le cadre d’une souveraineté nationale.

Le Mandat Britannique consistant à administrer concurremment les deux communautés est devenu impossible. Sa mission ne peut être menée à bonne fin tant que le conflit entre juifs et arabes n’est pas réglé.

Les arabes de Palestine pourraient évoluer vers un gouvernement sur le modèle de l’Iraq ou de la Syrie. Les juifs quant à eux sont capables de se gouverner comme n’importe quelle société européenne avancée. Maintenir sous statut de colonie une société démocratique et éduquée telle que la Communauté Juive de Palestine serait irresponsable et malsain.

Le mal est si profond que le seul espoir de pacification entre juifs et arabes repose sur une intervention chirurgicale, c’est-à-dire une partition de la Palestine. Le problème ne peut être résolu en donnant à la fois aux juifs et aux arabes tout ce qu’ils désirent. Chaque communauté devra se satisfaire d’une partie de la Palestine parce qu’il serait injuste d’exiger que les uns soient soumis aux autres.

Le principe de la partition devra être basé sur la réalité démographique du moment. Dans certains cas il sera nécessaire de faire des échanges de territoires, et peut-être des échanges de population.

La partition signifie que chaque côté obtiendra ce qu’il considère comme le plus important, de telle sorte que les uns et les autres pourront se développer conformément à leurs aspirations et traditions. Les arabes pourront interagir d’égal à égal avec leurs pairs du Moyen Orient, et les juifs auront un Etat qui réalisera les espoirs du sionisme.

On ne peut qu’être atterré en constatant à quel point les éléments du conflit israélo-palestinien et ses solutions étaient déjà présents en 1937. Le rapport de la Commission Peel démontre en outre que l’avènement de l’Etat d’Israël est sans rapport avec la Shoah, mais que la Deuxième Guerre Mondiale a au contraire retardé l’avènement de l’Etat d’Israël, dont les institutions étaient prêtes depuis longtemps. Les années 1940-1945 furent un cataclysme qui a mis l’Histoire entre parenthèses, après quoi elle s’est remise en marche.

Les solutions proposées par la Commission Peel étaient toutes proportions gardées proches de celles auxquelles aspire Israël depuis les origines du projet sioniste. Il est terrible de se dire que sans l’intransigeance arabe non seulement le conflit israélo-palestinien aurait pu s’éteindre en 1937, mais qu’Israéliens et palestiniens vivraient aujourd’hui en bonne entente, et que des millions de juifs dont personne ne voulait en Europe auraient échappé aux nazis.

Le rapport Peel n’a rien perdu de son actualité sur le fond. Il n’est pas trop tard pour les principaux intéressés de le lire.

Le peuple juif et le chiffre 1027

Le professeur Dellapergola de l’Université hébraïque de Jérusalem est un chercheur qui étudie depuis de nombreuses années la démographie du peuple juif et sa répartition dans le monde. D’après ses travaux il y aurait à peu près 13.3 millions de juifs, dont six millions en Israël.

Le professeur Dellapergola jouit d’un prestige international. Il s’appuie sur une immense érudition et de nombreuses années de recherches. Nul ne peut contester le sérieux de ce rigoureux universitaire.
Mais comme tout scientifique digne de ce nom, le professeur Dellapergola va peut-être devoir remettre en question ses travaux à la lumière de l’échange de prisonniers récemment effectué entre le Hamas et Israël.

Cette affaire a consisté à libérer au bout de cinq ans de tractations l’otage israélien Guilad Shalit, ceci contre 1027 criminels appartenant à divers groupes terroristes. De nombreuses personnalités à travers le monde se sont félicitées de ce dénouement, jugeant que malgré le déséquilibre apparent de la transaction, Israël aussi bien que le Hamas y trouvait son compte.

La logique de ce compte n’apparait pas de prime abord aux esprits non-avertis, mais il suffit d’y consacrer un peu de réflexion pour y voir plus clair. Au départ du raisonnement il faut poser que la vie de Guilad Shalit vaut selon ses geôliers celle de 1027 protégés du Hamas ou d’autres organisations du même acabit. Il faut donc actualiser le chiffre de 13.3 millions de juifs recensés par le professeur Dellapergola en le multipliant par 1027, ce qui donne 13.659.100.000 âmes. Même en arrondissant vers le bas pour anticiper une marge d’erreur toujours possible, on arrive néanmoins au chiffre impressionnant de treize milliards de juifs à travers le monde.

Partant de la démographie on peut étendre ce raisonnement à la géographie. Strictement parlant la superficie d’Israël équivaut à trois départements français, mais en multipliant cela par 1027 on arrive à 22.667.944 kilomètres carrés, ce qui en fait le plus grand pays de la planète.

Riche de l’enseignement de l’affaire Shalit et au moyen du paramètre emblématique que constitue désormais le chiffre 1027, nous disposons maintenant d’un puissant outil de référence à opposer aux négationnistes impénitents qui campent sur leur incrédulité. Il suffit de leur expliquer que les six millions de victimes juives de la Shoah ne représentaient qu’une infime partie du peuple juif, et qu’il convient donc de remettre les choses en perspective pour comprendre comment un massacre de cette ampleur a été possible.

C’est aussi à la lumière de l’affaire Shalit et du paramètre 1027 que l’on comprend comment il se fait que près d’un prix Nobel sur trois soit attribué à des juifs. En réalité c’est bien la moindre des choses que l’on peut attendre de treize milliards de cerveaux.

Après tout il n’y a rien d’étonnant à ce que le plus ancien peuple du monde soit aussi le plus grand. La question juive, autrefois si énigmatique, est devenue simple à démêler: il suffit à l’avenir de penser à Guilad Shalit et au chiffre 1027.

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