Le Monothéïsme juif est un rationalisme

Il faut un grand effort pour conceptualiser une abstraction aussi intégrale que celle du monothéisme juif. C’est pour cette raison que le judaïsme de terrain est pragmatique, et tolère que l’on puisse se représenter Dieu comme une espèce de Roi du monde, une superpuissance à l’échelle de l’Univers. C’est le chemin que parcourt l’enfant quand il croit au Père Noël et qu’un fois adulte il comprend que c’est un concept  et non pas une personne véritable. Ce principe s’applique à la compréhension du monothéisme juif, qui n’est pas un dogme mais une quête.

L’étude approfondie de la Thora ne met pas en scène un Roi du Monde, même s’il est vrai que le style métaphorique du texte biblique peut prêter à confusion. La vérité est que le Dieu de la Thora n’a rien d’anthropomorphique. Il y a de nombreux penseurs juifs qui admettent même – quoique dans des cercles restreints – qu’ils n’ont pas la foi,  mais qui sont convaincus que le judaïsme est un mode de vie tellement remarquable que la question de Dieu en devient secondaire. En même temps ils estiment qu’il est préférable de ne pas exhiber ce point de vue de manière trop ostentatoire afin d’éviter  de semer le trouble.

La question de l’existence de Dieu est problématique  parce que du point du juif cette question n’a de sens que si l’on détermine d’abord à ce qu’on entend par là. S’il s’agit d’un être formidable qui règne sur l’Univers tout entier, alors on fait fausse route. Ce n’est qu’une projection humaine, qui tout comme l’homme lui-même, est limitée. Quand bien même il y aurait un être tellement  grand et puissant qu’il serait capable de créer  et de gérer le monde entier, il faudrait encore et toujours poser la question de savoir d’où Il vient, depuis quand il existe, pourquoi il existe, et comment il se fait qu’Il existe. La vraie question est là.

Le Dieu du judaïsme n’est pas un être, mais une référence à l’existence à l’état pur. Vu sous cet angle Dieu existe, tout comme l’existence existe, étant entendu que ce n’est pas une substance mais un état que tout le monde peut constater.

L’intellect ne peut appréhender ni l’infini du passé ni celui de l’avenir. Reste la perception de la nature dont le judaïsme tente dégager un sens. La Nature a ses lois, et ne saurait être surnaturelle. Si les objets se mettaient à flotter en l’air ce serait qu’ils obéiraient encore à une loi de la nature. C’est ainsi que l’assertion  que Dieu est bon n’est pas une appréciation morale mais exprime qu’il ne pourrait, par définition, en être autrement. Le principe qui sous-tend cela est que le mal n’est qu’absence de bien, tout comme l’obscurité n’est qu’absence de lumière, tout comme le froid n’est qu’absence de chaleur.

Donc ni l’obscurité ni le froid ni le mal n’existent en eux-mêmes. C’est à partir de cette idée simple et naturelle,  mais infiniment profonde, que l’essentiel de l’éthique juive s’est construite.

L’intervention de Dieu dans la Nature ou dans l’Histoire, la notion de récompense ou de punition en rapport avec le bien ou le mal sont des représentations pédagogiques qui ne peuvent en aucun cas être pris à la lettre dans le judaïsme.

Le judaïsme est prophétique dans ce sens que le monde est imparfait, et que l’homme dispose à la fois de l’intelligence et du pouvoir pour l’améliorer. C’est dans ce sens que le messianisme est consubstantiel à la Création et appelle à un futur où le monde serait réparé. Mais pour que cela soit possible tout se passe comme si Dieu s’était retiré du Monde après la Création.

Ce qui donne de l’épaisseur au rôle de l’homme c’est justement que Dieu n’est plus là. En d’autres mots, que l’homme est libre.

Gideon Levy ou le droit de critiquer Israël

Gideon Levy est un chroniqueur  du  journal israélien Haaretz, où il dit régulièrement son rejet de l’establishment de son pays tout en reconnaissant volontiers qu’il y jouit d’une liberté d’expression totale. Il fait indéniablement preuve de courage en affichant ses opinions en Israël, mais est en même temps conforté par une audience de par le monde, puisque ses positions sont répercutées dans des organes irréductiblement hostiles à Israël. Alors qu’il revendique son attachement à Israël, il sert d’alibi à ceux-là mêmes qui sont déterminés  à liquider son pays, avec ou sans occupation.

Bien qu’à mon avis que Gideon Levy fasse fausse route du point de vue de la pensée, force m’est de reconnaître qu’elle est d’une grande cohérence, et que son inquiétude pour Israël parait sincère. Cette contestation s’inscrit d’ailleurs dans la tradition juive de par ses accents divinatoires. Il est tellement pénétré par ses analyses que plus il est isolé, plus il raidit  sa posture, tel le prophète Jérémie prédisant la chute de Jérusalem.  Il  est doué d’une espèce de force tranquille qui fait qu’il ne doute jamais de rien. Quant à ses contradicteurs, tout se passe comme s’il mesurait la justesse de ses idées à l’aune de l’irritation de ses adversaires.

Gideon Levy dit que l’occupation israélienne est illégale – comme si lui savait avec précision où se trouvaient les frontières d’Israël – mais omet de tenir compte de ceux qui donnent le ton dans l’autre camp – Hezbollah, Hamas, Iran -, qui estiment eux que Tel-Aviv et Haifa sont également en territoire occupé.

Israël s’est retiré de Gaza et du Sud-Liban avec le résultat que l’on sait. Gideon Levy pense néanmoins qu’Israël n’a pas à poser de conditions pour mettre fin à l’occupation. Pourtant cela tombe sous le sens qu’Israël craint de se retrouver dans la situation d’avant 1967, où il n’y avait pas d’occupation, mais où le pays était néanmoins harcelé par des voisins armés jusqu’aux dents.

Gideon Levy emboîte le pas à des  nations qui condamnent  Tsahal, alors que ces mêmes nations sont d’une barbarie sans nom chaque fois qu’ils se trouvent dans des situations analogues. L’Allemagne et le japon sont encore aujourd’hui subordonnés à des conditions imposées par les Alliés en 1945. Quand ceux-ci ont mis un terme à la guerre ils l’ont fait dans des conditions épouvantables pour les civils allemands et japonais. Pourtant personne de sensé ne doute aujourd’hui que les Alliés défendaient une juste cause. Ils ont occupé l’Allemagne pendant des décennies, et n’ont mis fin à cette occupation qu’après avoir acquis la certitude que l’Allemagne ne constituait plus un danger.

Gideon Levy suggère que la paix soit imposée de l’extérieur alors que cette doctrine s’avère d’une inefficacité patente, particulièrement ces temps-ci. Pour ma part j’ai la conviction qu’Israël fera le moment venu les concessions qui s’imposeront. Non pas sous la pression de puissances étrangères ni sous l’impulsion d’un homme providentiel, mais poussé par le bon sens du peuple israélien.

La dialectique de Gideon Levy est d’une simplicité biblique : quand les palestiniens commettent des crimes c’est parce qu’Israël les y accule. Ils ne sont donc jamais coupables de rien, tout comme l’enfant qui assassine ses parents et puis en appelle à la clémence du juge en tant qu’orphelin . Gideon Levy absoud le camp palestinien de tout, puisque la cause est toujours bonne dès lors que l’on est sous occupation. Il omet de rappeler que le monde arabo-musulman est pour quelque chose dans l’enlisement de cette occupation, et surtout des évènements 1967 qui en sont l’origine.

Gideon Levy est pris d’autisme lorsqu’il est reçu et acclamé de par le monde par des ennemis d’Israël qui camouflent à peine leur antisémitisme, rebaptisé antisionisme pour la circonstance. Il est vrai qu’il ne sympathise pas avec les islamistes, mais il n’en reste pas moins que sa dialectique les sert abondamment dans leur acharnement contre Israël.

Mon propos n’est pas de faire changer d’avis Gideon Levy, mais bien d’attirer l’attention de ceux qui l’écoutent sur le caractère unilatéral de sa critique. Il le reconnait d’ailleurs lui-même d’une certaine manière, parce que quand on lui reproche son peu d’empathie pour ses concitoyens qui souffrent, il répond qu’il y a bien assez de monde pour s’en soucier, et que pour sa part il préfère se pencher sur le sort de l’autre camp. La démocratie israélienne, c’est aussi ça.

Elle court tous les jours

Elle court
Tous les jours
Sur les dunes
Mais aussi
Le bitume

Elle est jolie
Cette  fille
Que j’ai vue
Entrevue
Et voulue
De mes mains
Ce matin

Son corps
Si menu
Presque  nu
Si agile
Élancé
Si fragile
Si musclé
S’est lancé
Sur les prés

Elle observe
Amusée
Mon air
Médusé
Joliesse
Refusée
A mon corps
Usagé

Rue du Tapin

Pavés humides
Abris sordides
Secrètes bâtisses
Fleurant la pisse

Port immense,
Quais en transes
Frêles grues
Aux ombres nues

Tant de belles
En recel
Cruel tapin
Leur seul chemin

Criards clients
Impatients
Ni nubiles
Ni dociles

Pauvres hères
En galère
Piètre clan
Si rebutant

Visite guidée
Factice musée
Muses fanées
Filles fatiguées

Leste affaire
Pour pas si cher
Sept minutes
Et droit au but

Prompte passe
Dans l’impasse
Sans nulle trace
De la face

Jambes moulues
Et corps rompus
Humeur   giclée
Ejaculée

L’attentat

Il pleut sans pluie
Une pluie de pleurs
Morne rumeur
D’un cri du cœur

Qui se meurt

C’était un passant
Qui passait
Par hasard
Tout à l’heure
Mais trop tard
C’était son heure
Ou trop tôt
C’est selon
Le Démon

Le passant
Démuni
Est fait

Stupéfait
Il vacille

Et Vas-y
Divine
Palestine
Ô terroir
De Terreur
Assassine

J’ai dormi

J’ai dormi
Sans mon cœur
Mais aussi
Sans bonheur

J’ai dormi
Aux quat’ vents
Sans roulis
Sans grand vent

J’ai dormi
Au Levant
Me couchant
Hors du Temps

J’ai dormi
Sans voler
Marauder
Chaparder

J’ai dormi
Bien aussi
Séquestré
A ses pieds

J’ai dormi
Sans la voir
Sans miroir
Sans espoir

J’ai dormi
Les yeux durs
Face au mur
Quelle torture

J’ai dormi
à l’envi
Mais aussi
sans envie

J’ai dormi
dans ma chambre
tout ravi
de l’entendre

J’ai dormi
Sur les  pierres
C’était hier
En hiver

J’ai dormi
En repli
En ivresse
En détresse

J’ai dormi
Sur la neige
Si légère
Ephémère

J’ai  dormi
Dans son nid
Sans caresse
Sur ses fesses

J’ai dormi
Sans souci
Dans cette ville
Si tranquille

J’ai dormi
Sans la  peur
Que s’en aille
La douleur

J’ai dormi
En folie
Tout à l’antre
Du bas-ventre

J’ai dormi
En ses cuisses
maléfice
Orifice

J’ai dormi
Tout réjoui
Avec l’autre
Qui se vautre

J’ai dormi
Sans conscience
De ma mie
En souffrance

J’ai dormi
Affaibli
Sans mes armes
Et en larmes

J’ai dormi
Tout petit
En délit
Dans mon lit

J’ai dormi
Toute ma vie
Mais maintenant
C’est fini

Israël prêt à payer le prix fort pour la paix

Il y a, en particulier dans l’opinion publique européenne, une confusion entre les effets de l’occupation israélienne et ses causes. Dans l’esprit de beaucoup d’observateurs il suffirait qu’Israël évacue la Cisjordanie pour que le conflit soit réglé. Or le conflit existait Bien avant l’occupation. Ce qu’on oppose généralement c’est que la guerre de 1948 a produit un exode qui a transformé des centaines de milliers de palestiniens en réfugiés. Mais en réalité cet exode ne fut jamais que la conséquence du refus arabe d’accepter le plan de partage de l’Onu en deux états souverains après le départ de l’occupant britannique. Sans ce refus il n’y aurait eu ni exode ni réfugiés palestiniens. Sans ce refus il y aurait peut-être aujourd’hui à côté d’Israël une Palestine moderne, laïque et prospère.

Si on considère que l’Etat d’Israël est illégitime alors aucun arrangement n’est possible. Les israéliens ne se laisseront jamais convaincre qu’ils ne sont pas chez eux. Mais aux sympathisants sincères de la cause palestinienne (il y en a beaucoup même parmi les juifs) qui pensent qu’Israël à autant le droit d’exister que la Palestine, à ceux qui souhaitent sérieusement la paix, je suggère qu’ils se tournent vers les ennemis d’Israël pour les adjurer d’accepter l’Etat juif de manière convaincante et définitive. Pour le moment c’est loin d’être le cas. Ceux qui donnent le ton du côté palestinien sont déterminés à lutter jusqu’a ce que l’Etat juif soit liquidé. Rien de moins. Ce sont eux qui le disent.

On peut être en désaccord avec la politique israélienne, et on doit condamner les dérives de l’occupation pour autant qu’elles existent. Mais je pense que sur le fond du problème la balle est du côté palestinien, or tout se passe comme si ceux-ci craignaient d’aboutir. Les tergiversations dont ils font preuve se retournent contre eux-mêmes. Quand ils conditionnent les pourparlers à l’arrêt de la colonisation cela n’a aucune retombée positive pour eux, et ils prolongent l’occupation alors que l’objectif du processus de paix consiste à y mettre fin. L’argument comme quoi les israéliens pratiquent le fait accompli sur le terrain ne tient pas, parce que chaque fois qu’il a fallu d’évacuer des territoires en échange de la paix, Israël l’a fait.

Israël s’est construit dans des conditions difficiles sur un territoire ingrat grand comme trois départements français. La Diaspora ainsi que des nations amies ont contribué à l’édification du pays, mais cette aide est sans commune mesure avec celle qu’ont déversée les pays arabes et l’URSS. Quand on pense aux milliards affectés par les rois du pétrole l’Iran et le monde communiste dans le seul but de liquider Israël, cela donne le vertige. Au lieu de construire une nation palestinienne, ces fortunes ont été englouties en ne fabriquant que de la rancœur, alors qu’aujourd’hui Israël est aujourd’hui un membre de l’OCDE, un Etat solvable et une économie en pleine croissance.

Les Alliés ont occupé l’Allemagne bien des années après la chute des nazis. Ils n’ont fini par partir qu’après avoir acquis la certitude que l’Allemagne ne constituait plus un danger pour la paix. Dans le même ordre d’idées Israël aspire à mettre fin au conflit et est prêt à payer le prix fort pour vivre en paix avec ses voisins.

A bon entendeur Salam.

Israël entre à l’OCDE

Il y a eu cette semaine un évènement d’importance majeure en Israël. Cela a fait peu de bruit, mais constitue néanmoins une dimension historique.

Après de longs et laborieux débats, Israël fait enfin partie de l’OCDE. Plusieurs pays membres y faisaient obstruction, mais ils n’ont finalement pu que s’incliner devant les faits.

Il y aura des répercussions économiques favorables pour Israël, mais cette nouvelle envoie aussi un signal fort au monde entier. L’accession d’Israël à l’OCDE, c’est la reconnaissance que ce pays aride, sans ressources naturelles, construit par des pionniers famélique mais déterminés, est sorti du sous-développement pour se joindre aux pays développés, ceci sur base de rigoureux critères économiques, politiques, sociaux et éthiques.

Israël et ses quelque sept millions d’habitants constituent une aujourd’hui démocratie moderne et prospère après avoir déjoué toutes les tentatives de liquidation, de délégitimation et de désinformation tout au long de ses 62 ans d’existence. C’est l’aboutissement de l’improbable rêve sioniste suite au vote de l’ONU de 1947 appelant à deux États pour deux peuples en Palestine.

Malgré l’anéantissement presque total du judaïsme européen au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les foyers spirituels, culturels et scientifiques juifs se sont reconstitués en Israël. Aujourd’hui, les universités israéliennes sont à la pointe dans les disciplines les plus diverses, de l’irrigation à la médecine, de l’éducation à l’informatique, de la nanotechnologie à la recherche spatiale, de l’archéologie à la physique nucléaire, de la littérature comparée à l’histoire de l’Art.

Conformément à la tradition juive qui est de partager le savoir, cette formidable vitalité est un facteur de progrès non seulement pour Israël, mais pour le monde entier.

C’est un grand jour. C’est une victoire sans larmes ni sang, et qui pourrait profiter à l’ensemble du Moyen-Orient.

Nationaliser le système bancaire (sans point d’interrogation)

L’activité bancaire devrait relever du service public, même au prix de perdre de son efficacité. Il y a quelques décennies, le téléphone, l’électricité, le gaz, la radio, la télévision, les compagnies aériennes et d’autres services appartenaient au service public. On n’était pas dans une économie étatisé pour autant. Plus tard on a fini par trouver qu’il fallait ouvrir ces activités au secteur privé en invoquant le principe de la concurrence, censée profiter au consommateur. Aux États-Unis les chemins de fer, les prisons, et même une partie de l’armée sont privatisés. Cela a pour résultat que les trains ne desservent que des routes rentables, que les prisons aspirent à un maximum d’embastillés, et que les mercenaires veulent un maximum de guerres. En Israël la Knesset a récemment torpillé de justesse un programme de prison privée, et c’est très bien ainsi. Je ne suis pas convaincu qu’il faille tout livrer à la concurrence dans un souci d’efficacité, sans quoi l’Etat ne servirait plus à rien. Pour revenir aux banques, je pense que la course à l’efficacité, contrairement à d’autres secteurs de l’entreprise, nuit à l’économie au lieu de l’aider, les profits qu’elles engrangent ne profitant pas à la collectivité.

Je pense que chacun est libre de risquer son argent, ce qui implique aussi que quand on s’en remet à des tiers il est du devoir de ces tiers d’informer leurs mandataires des risques qu’ils encourent. Mais le problème que je soulève concernant le système bancaire n’est pas celui de la fraude ni de l’abus de confiance, qui, cela va de soi, doivent être sanctionnés. Il s’agit de quelque chose de plus fondamental, qui fait que même quand les banques pratiquent la transparence, sont de bonne foi et s’entourent de précautions, le simple fait qu’il y ait des flux colossaux d’argent qui passent par leurs canaux entraîne qu’ils prélèvent une dîme qui à mon avis ne leur revient dans aucun cas de figure, parce l’État ne peut pas les laisser à leur sort, sauf exception (Lehmann Brothers, mais ce fut catastrophique).

Pour illustrer mon propos, il suffit de penser au Lotto. Il y aura toujours des gens pour y jouer, et il n’y a rien de mal à cela. Mais cela DOIT fonctionner comme une caisse appartenant à la collectivité. Il est anormal et immoral que le secteur privé en bénéficie. C’est pour cela que dans beaucoup de pays les Casinos sont interdits, et que dans ceux où ils sont autorisés c’est l’État qui prend la part du lion. Dans le même ordre d’idée, c’est dans ce sens-là que je pense que les banques ne méritent JAMAIS les bénéfices qu’ils font en pariant sur l’économie. Le système bancaire doit donc à mon avis être l’affaire de l’État parce que ce sont des entreprises qui jouissent d’un privilège régalien que rien ne justifie.

Le sionisme est un humanisme

Une partie importante du monde arabo-musulman aspire à la destruction de l’Etat d’Israël en tant que tel, et non pas à la rectification de ses frontières. Pourtant l’Etat d’Israël est reconnu par la communauté internationale comme une démocratie moderne dont la légitimité relève du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Le sionisme a permis aux juifs, que ce soit  sous domination turque ou britannique, l’édification d’un pays  sur des terroirs ingrats ou des régions domaniales, ou achetées au prix fort à des propriétaires indifférents. Aucune de ces terres ne furent jamais prises par la force. Aucune armée ne vint jamais les conquérir. La sécurité sociale, les syndicats ouvriers, le système de transport, la police, l’université, la langue hébraïque, l’agriculture, le système politique, la culture, tout cela était  bien en place dès le début du vingtième siècle.

Le monde arabe s’est opposé au vote de l’ONU de 1947 qui recommandait le départ de l’occupant britannique et le partage de la Palestine en deux Etats souverains, l’un juif et l’autre arabe. Il est tragique que les arabes de Palestine n’aient pas su mettre à profit le départ des britanniques pour créer un Etat moderne, prospère et démocratique comme Israël.

Le conflit israélo-arabe n’a jamais été un problème territorial, mais est la conséquence de la négation arabe de l’autre, le prochain, le voisin, le juif. La Nakba ne commémore pas la création de l’Etat d’Israël du 14 mai 1948, mais l’attaque concertée du lendemain – le 15 mai 1948 – avec pour objectif de  liquider Israël.

Le monde arabo-musulman s’est embarqué dès 1948 dans une aventure épouvantable afin de chasser les juifs de Palestine. Ce fut la première guerre israélo-arabe. La rhétorique des deux camps fit fuir des centaines de milliers de palestiniens en attendant qu’Israël soit liquidé. Les nations arabes du Moyen-Orient et de la méditerranée expulsèrent, spolièrent et contraignirent à l’exil près d’un million de juifs qui y étaient depuis des temps immémoriaux, souvent avant les arabes eux-mêmes. Ces juifs victimes d’un nettoyage ethnique refirent leur vie ailleurs, mais les centaines de milliers de réfugiés palestiniens devinrent au fil des générations des apatrides qu’aucun pays ne voulut jamais intégrer. Soixante-deux ans se sont écoulés depuis, mais on en est toujours là.

L’Organisation de la Libération de la Palestine fut créée en 1964, à une époque où la Cisjordanie et Gaza étaient sous contrôle jordanien et égyptien. Au lieu de leur permettre de créer un Etat palestinien, l’Egypte, la Jordanie et la Syrie, soutenus par l’ensemble du monde arabe, attaquèrent Israël en 1967 en vociférant qu’ils jetteraient les juifs à la mer. Ce fut la Guerre des Six-Jours. Les troupes israéliennes repoussèrent l’offensive de manière tellement radicale que dans leur élan ils investirent la Cisjordanie, Gaza, le Golan et le Sinaï. Ensuite ce fut les tristement fameux « NON » de Khartoum : NON à l’existence d’Israël, NON à la paix, NON à la négociation.

Pourtant la déclaration d’indépendance d’Israël de 1948 disait: « Nous tendons la main de l’amitié, de la paix et du bon voisinage à tous les Etats qui nous entourent et à leurs peuples. Nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous. L’Etat d’Israël est prêt à contribuer au progrès de l’ensemble du Moyen Orient. »

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