Blanche Gardin antisémite

Blanche Gardin est une comédienne de talent qui a remporté deux années de suite un Molière. Lors d’une de ses représentations récentes, elle a déclaré qu’elle était antisémite depuis le 7 octobre. Ce cri du cœur  s’inscrit dans la libération actuelle  de la parole judéophobe sous couvert d’antisionisme – code pénal oblige. En réalité, l’antisémitisme de Blanche Gardin ne date pas du 7 octobre, puisqu’elle est fille de parents communistes, antisémites par nature conformément à l’Évangile selon Saint Marx. Son coming out sur le mode antisioniste surfe sur une haine redevenue socialement acceptable, comme au bon vieux temps de Staline, lorsque les communistes flirtaient avec les nazis et leur transmettaient l’art de construire des camps de concentration. A ce propos, le philosophe Michel Onfray publie ces jours-ci «L’autre collaboration», ouvrage qui analyse les sources intellectuelles de l’antisémitisme de la gauche radicale.

On pourrait penser que l’antisémitisme qu’affiche Blanche Gardin sur scène n’est qu’un procédé pour faire recette, et qu’une fois le rideau baissé elle passe à autre chose. Mais un tour sur sa page Facebook permet d’y voir plus clair. Elle fait partie de cette gauche qui estime sérieusement que le monde serait meilleur sans les Juifs, et que s’en débarrasser serait donc une bonne chose.

L’obsession de Blanche Gardin relève d’une conviction profonde et assumée. Elle ne se contente pas d’entretenir un ressentiment : elle le théorise, l’alimente, le partage et le propage. Elle ne se revendique pas de Dieudonné, trop basique à son goût, et semble plutôt s’inspirer de Roger Garaudy, négationniste, antisémite viscéral et communiste converti à l’islam. La passion antisémite de Blanche Gardin l’amène à se ranger du côté des massacreurs de Juifs qui tuent au nom du Prophète .

Certains voudraient faire taire Blanche Gardin, mais ce serait une erreur. Il faut au contraire défendre la liberté d’expression, que ce soit dans la presse ou au théâtre. On aurait donc tort d’empêcher Blanche Gardin de se produire, car sans cela on ne saurait pas qu’elle est une nostalgique de la Shoah.

Un Juif prévenu en vaut six millions.

Jacques Weber est un gros dégueulasse

Jacques Weber est un acteur et réalisateur réputé pour son talent, mais aussi pour sa connerie. Il y a une dizaine d’années, le magazine Causeur publiait à son propos un article intitulé : « L’obsession anti-israélienne de Jacques Weber ».

Weber est un communiste de type stalinien. Il soutient depuis de nombreuses années La France Insoumise et admire le Führer Jean-Luc Mélenchon. Tout comme ce dernier, Weber a un don pour le fascisme et une détestation pour les Juifs. Quand il exprime ses idées, on a l’impression qu’il tire au canon.

Dernièrement, Weber était l’invité du Journal inattendu sur RTL. Il y a lancé un appel au meurtre en bonne et due forme contre le président des États-Unis. Il a déclaré : « Je suis sidéré, estomaqué par l’aphasie autour de Trump. Les gens acceptent, mais il y a une feuille de cigarette entre le nazisme et lui. Trump est une ordure absolue, un danger non seulement pour son pays, mais pour le monde entier. Il faut descendre dans la rue pour le sortir. C’est un gros dégueulasse qu’il faut supprimer littéralement. »

C’est au moyen de cette rhétorique élégante que ce crétin nous fait connaître son engagement politique.

Aujourd’hui, c’est jour de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz. Les organisateurs français n’ont rien trouvé de mieux que de confier à Weber la tâche de lire la lettre d’un déporté, retrouvée dans une bouteille longtemps après la Shoah.

Cherchez l’intrus.

L’âme de Jean-Marie Le Pen

La mort de Jean-Marie Le Pen suscite des velléités de réhabilitation de cette figure de l’extrême-droite française. Sa clairvoyance à certains sujets, dont l’immigration de masse, ne saurait faire oublier l’ignominie du personnage et de la mouvance dont il fut l’un des dirigeants les plus tonitruants. Il faut s’opposer à tout blanchiment de Le Pen, même partiel, qui minorerait sa pensée et son action politique.
Son antisémitisme ne relevait pas de simples provocations, mais traduisait une vision politique cohérente, héritière d’un passé lourd de conséquences. Ses prises de position étaient nourries de racisme, et tout au long de sa carrière il s’entoura d’anciens collaborateurs, de négationnistes et de néonazis. Sous sa direction, les discours et publications internes du Front National regorgeaient de références liées à une supposée domination juive dans les médias, la finance et la politique internationale.
Sa fille Marine Le Pen n’est ni raciste ni antisémite, et a imprimé une nouvelle direction au mouvement créé par son père et des anciens de la Waffen-SS. Le Rassemblement National est aujourd’hui un parti politique respectable, mais ce n’est pas lui rendre service que de tenter de sauver l’âme de Jean-Marie Le Pen.

Worthalter ou le faux courage

L’excellent Arieh Worthalter, lauréat 2024 du César du meilleur acteur, a de nouveau frappé. Après avoir condamné la riposte d’Israël contre le Hamas suite à ce qu’il appelle « l’événement » du 7 octobre, cet impénitent tartuffe vient de signer avec plus de 500 artistes belges un appel au boycott des institutions culturelles israéliennes. Mais contrairement à beaucoup de signataires, Worthalter n’a pas pour lui l’excuse de l’ignorance, étant donné qu’il  a grandi dans la tradition juive au sein d’une famille sioniste notoire.

Le concept de « haine de soi » a été théorisé en 1930 par le philosophe autrichien Theodor Lessing dans Der jüdische Selbsthass (La Haine de soi juive). Il utilisait ce terme pour décrire l’attitude de certains juifs, qui en réaction à l’antisémitisme rejetaient leur  identité en adoptant un discours proche de celui des antisémites. C’est ce que font aujourd’hui les Juifs qui expriment une hostilité à l’égard d’Israël sous la pression du conformisme ambiant.

Il y a encore toujours des Juifs qui ont honte des éléments constitutifs de leur identité et qui souhaitent se rendre indistincts dans la grisaille de l’air du temps. Ces Juifs-là sont atteints d’un désir pathologique d’assimilation et adoptent des postures antisémites dans le but de se faire admettre là où le soutien à Israël constitue un obstacle pour leur avancement.

Ces Juifs sont sujets a une crainte atavique des stigmates associés à l’identité juive au cours de l’Histoire. Ils présentent leur rejet comme une forme de courage alors que ce n’est en réalité qu’une sujétion au contexte sociétal.  Ils s’associent ainsi à l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme dans l’espoir de se rendre acceptables. Mais aux yeux de ceux-là mêmes qu’ils veulent séduire, ils n’arrivent souvent qu’à apparaitre comme méprisables. Il est vrai que de nos jours le vrai courage consiste plutôt à prendre la défense d’Israël que de joindre sa voix à celle d’une populace islamogauchiste décérébrée.

Le ralliement de Juifs à l’antisionisme relève d’une quête de reconnaissance sociale. En prenant une position hostile à Israël ils cherchent à se distancier de stéréotypes négatifs associés à leur identité et à faire partie de milieux où un antisionisme revendiqué est un gage de bonnes mœurs.

Il est vrai que la haine de soi a  parfois pour origine une souffrance personnelle qui pousse ces Juifs à renier leur identité, vécue comme encombrante. Mais comme cela a pour conséquence de délégitimer Israël et d’inciter à l’antisémitisme, il faut choisir entre les plaindre et les condamner.

Démocratie ou dictature des minorités

La démocratie repose sur un équilibre précaire entre État et libertés fondamentales. Ces dernières peuvent être compromises par une gouvernance molle qui laisse des factions imposer leur loi dans l’espace public.

Il y a quelque temps, un match de football Belgique – Israël a été annulé par les autorités belges au motif que les tensions liées au conflit israélo-palestinien risquaient de dégénérer en affrontement lors de la rencontre. Cette mesure soulève la question de savoir sur base de quels critères le pouvoir peut légitimement s’opposer à un événement populaire, pacifique et apolitique au nom de l’ordre public. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’en annulant cette compétition sportive les autorités ont commis un déni de démocratie sous la pression d’agitateurs antisémites qui n’ont que faire de l’État de droit. Un pouvoir qui se laisse ainsi intimider par une populace fanatique et déchainée mais minoritaire ouvre la voie à l’anarchie. Le match en question a du être reprogrammé en Hongrie, Etat dont les  bien-pensants pensent qu’il n’est pas démocratique. Cherchez l’erreur.

Une conférence devait se tenir  à la Fnac en région bruxelloise à l’occasion de la sortie d’un ouvrage intitulé Allah n’a rien à faire dans ma classe. Des islamogauchistes ont menacé les auteurs de l’ouvrage et le personnel du magasin. Les responsables de la Fnac ont choisi d’annuler l’événement, et on peut les comprendre, car ni les autorités ni la classe politique ne sont intervenues pour garantir de pied ferme la sécurité des auteurs et la tenue en bon ordre de la conférence. Il s’avère donc qu’une nébuleuse d’islamistes liés à la gauche radicale peut impunément s’ériger en arbitre de ce qui peut ou ne peut pas être exprimé sur la place publique.

En Australie, l’ancienne ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked s’est vue refuser sa demande de visa pour l’Australie en raison de ses idées concernant un éventuel État palestinien. La décision du gouvernement d’exclure cette personnalité, en tous points respectable, sur base de ses opinions, témoigne d’une dérive d’un pouvoir qui a perdu sa colonne vertébrale face à l’islamogauchisme conquérant. Le ministère en charge de l’affaire a estimé « qu’après étude approfondie, la demande de visa de Ayelet Shaked était rejetée au motif que cette dernière aurait pu « diffamer » une partie de la société australienne et « alimenter un conflit » au sein de la communauté ». On se demande quelle peut bien être cette « partie de la société australienne ».

Il y a une semaine la cheffe de la police de Berlin a recommandé aux Juifs, aux homosexuels et aux cyclistes de faire preuve de prudence dans les quartiers où vivent de nombreux Arabes sympathisants du terrorisme qui braillent un antisémitisme décomplexé. Les autorités jugent donc plus pratique d’écarter les victimes que d’enfermer les délinquants.

Les exemples se multiplient, et à chaque fois il s’en dégage un relent inquiétant pour les démocraties occidentales. Si elles ne se ressaisissent  pas à bref délai elles risquent de perdre leur âme. L’espace public ne saurait être abandonné à une dictature de minorités liberticides qui aspirent à instaurer un ordre wokiste.

Trump Prix Nobel de la Paix 2026

Dans un communiqué inattendu de l’Académie Nobel, Donald Trump, président des États-Unis, vient d’être désigné lauréat du Prix Nobel de la Paix 2026.

« L’approche audacieuse et inédite du président Trump pour résoudre les conflits au Moyen-Orient et en Europe de l’Est a ouvert des perspectives nouvelles pour la paix mondiale », a déclaré un membre du Comité Nobel à Oslo après l’annonce.

Revenu au pouvoir en 2025 après un mandat d’interruption, Trump avait repris les rênes d’une Amérique divisée, d’un monde polarisé et d’une diplomatie embourbée. Deux ans plus tard, il a orchestré des avancées historiques dans des conflits apparemment insolubles, marquant ainsi un tournant dans la diplomatie à l’échelle du monde entier.

Un État palestinien démilitarisé a vu le jour en Cisjordanie et à Gaza, tandis qu’Israël a intégré à l’intérieur de ses frontières les principaux blocs d’implantations de Judée-Samarie. Le statut de réfugié palestinien a été abrogé, et une nouvelle élite palestinienne a acté la fin d’un siècle de violences. La normalisation des relations entre Israël et le monde arabe s’est généralisée. En Iran, la chute du régime après l’anéantissement  de ses installations  nucléaires a conduit à l’instauration d’une démocratie pro-occidentale dirigée par Reza Pahlavi, fils du dernier Shah.

Ces bouleversements ont également entraîné le départ d’acteurs politiques de premier plan. Sous la pression de Trump, Benjamin Netanyahu a dissous la Knesset, s’est retiré de la vie publique, et les poursuites judiciaires contre lui se sont mystérieusement éteintes. En Ukraine, Volodymyr Zelensky a perdu le soutien populaire et celui de Trump suite à son refus de céder le Donbass et la Crimée à la Russie. Il est retourné à son métier d’amuseur, mais son successeur a adopté le plan Trump et signé un traité de paix avec Vladimir Poutine.

L’incapacité et l’inertie de l’ONU et de l’Union Européenne ont été mises en lumière à cette occasion. Loin de soutenir les initiatives de paix de Trump, ces institutions prisonnières de leurs bureaucratie et de leurs divisions ont même tenté de torpiller ses efforts. Le Conseil de Sécurité est resté paralysé par des rivalités entre grandes puissances, tandis que l’Union européenne, incompétente sur les questions stratégiques, a critiqué les méthodes jugées brutales du président américain.

Trump, personnage controversé et imprévisible, a bousculé les protocoles diplomatiques au moyen d’un style foudroyant, là où des décennies d’approches traditionnelles avaient échoué.

« Il a redéfini les règles de la diplomatie et mis fin aux négociations interminables », affirme un expert en géopolitique.

Aujourd’hui, une paix fragile mais tangible règne entre Israël et la Palestine. L’Ukraine et la Russie sont pacifiés. Alors qu’il n’a même pas encore quitté la scène politique en cette année de grâce 2026, Trump est déjà entré dans l’Histoire.

Kibboutz et Proudhon, même combat ?

Pierre-Joseph Proudhon est un philosophe, économiste et sociologue français du XIXe siècle, qui développe un modèle économique mutualiste. Ce système propose de remplacer le capitalisme par des entreprises organisées en associations de salariés, dans lesquelles les travailleurs sont collectivement propriétaires et détiennent les moyens de production. Cela suppose une archipélisation des entreprises à travers le pays, entre lesquelles existent des liens contractuels non hiérarchisés. L’égalité économique entre travailleurs garantit la liberté individuelle. Chacun contribue selon ses capacités et reçoit en fonction de ses besoins. Les membres de l’entreprise prennent collectivement et collégialement part aux décisions qui l’engage.  Ce modèle coopérativiste prévient la création de fortune personnelle et préserve l’égalité économique ainsi que la liberté individuelle.  Chaque salarié est rétribué de manière équitable et personne n’est exploité. Cette solidarité horizontale fait que nul ne peut s’enrichir aux dépens d’autrui.  Le mutualisme de Proudhon vise une réussite économique par des moyens éthiques.

Le kibboutz est une communauté collectiviste dont le modèle économique a des points communs avec le mutualisme de Proudhon.

Le kibboutz appartient à ses membres.  Ceux-ci se partagent les responsabilités, le travail et les ressources. La contribution de chacun est évaluée en fonction des efforts consentis et non pas de la productivité.

Tous les membres participent à la gestion du kibboutz. Les décisions, y compris celles concernant la vie privée, sont délibérées en assemblée générale où chaque membre dispose d’une voix. Il n’y a au kibboutz aucune possibilité d’accumulation de fortune personnel. Les profits de l’activité commerciale ou industrielle du kibboutz appartiennent à la communauté et sont redistribués en fonction des besoins de chacun.

Le kibboutz est inextricablement lié à l’histoire du mouvement de libération national du peuple juif du vingtième siècle.  Y adhérer a consisté dans un premier temps  à contribuer à l’édification d’un Etat où le travail de la terre avait une charge éminemment symbolique. Les kibboutzim ont construit les infrastructures de l’Etat en devenir.  Ils ont contribué à la défense d’Israël et à la formation des élites.

Vivre au kibboutz requiert un engagement où le bien commun prévaut sur l’épanouissement personnel. Ce choix va de pair avec un don de soi dont la finalité est la patrie. Dans l’imaginaire israélien le modèle du kibboutz est devenu une référence par sa capacité à créer du lien social au delà des particularismes d’une nation faite d’immigrants venus des quatre coins du monde.

Mais contrairement au mutualisme de Proudhon, le kibboutz n’a jamais eu pour vocation d’étendre son paradigme à l’échelle du pays. Il ne s’agissait pas de démontrer l’efficacité, voire la viabilité, du modèle collectiviste en matière d’économie.  Le kibboutz a au contraire été dès le début partie prenante d’un Etat inspiré des démocraties occidentales, conformément au désir des pères fondateurs.

C’est ainsi qu’au delà des similitudes entre kibboutz et mutualisme, il faut comprendre que les finalités diffèrent. Dans la mesure où le mutualisme est consenti par ses participants il n’y a rien à objecter, parce qu’il s’agit de la liberté d’entreprendre. Mais il existe aussi une liberté à ne pas se lier à une entreprise où l’excellence personnelle se noie dans la masse impersonnelle de l’entreprise. Par ailleurs il y a des entrepreneurs solitaires dont les projets ne peuvent être réalisés que moyennant l’apport de capital et des contraintes que cela implique. Enfin l’ambition de se faire valoir au moyen du talent, voire du génie, doit pouvoir se déployer en dehors de toute contrainte communautaire.

A cela il faut ajouter que le paradigme du kibboutz est de fait un échec du point de vue économique. Les trois-quarts des kibboutzim ont été privatisés, partiellement ou en totalité. Certains sont toujours animés par l’esprit pionnier, mais sans illusions sur le bien fondé économique de l’entreprise. Cela ne remet pas en question la grandeur de l’épopée du kibboutz, dont la vision a été essentielle pour la mise en œuvre du projet sioniste. Il se peut même que l’Etat d’Israël  n’aurait jamais vu le jour sans ces rêveurs d’agriculture sur sol ingrat.

Quant au mutualisme proudhonien, son implémentation à l’échelle d’un pays en guise d’alternative au capitalisme reste à démontrer.

L’Iran et Daniel Barenboïm

Richard Wagner, compositeur allemand du XIXe siècle, a  marqué la musique de son époque et  contribué à son  tournant vers la modernité.

Mais Wagner fut aussi un écrivain, un poète et un essayiste antisémite. Dans son pamphlet Les Juifs dans la Musique, il prônait la « déjudaïsation » de l’Allemagne, affirmant que les Juifs corrompaient la culture européenne. C’est donc tout naturellement qu’Hitler en fit l’un des symboles du Troisième Reich.

En 2001 le chef d’orchestre Daniel Barenboïm se prépare à donner un concert à Tel-Aviv. Dans son programme il prévoit un morceau de Wagner. Mais bien que Wagner figure au répertoire un peu partout au monde, une convention tacite veut qu’en Israël l’on s’abstienne de le jouer en raison de la prégnance de la Shoah dans la mémoire collective.

Confronté à de vives critiques, Barenboïm s’incline et retire le morceau de son  programme.  Mais le jour dit, en fin de concert, au bout de quelques rappels, il prévient le public qu’il jouera Wagner en bis, invitant implicitement ceux que cela pourrait troubler à sortir.  S’ensuivent de violents  accrochages verbaux entre ceux qui se sentent piégés et les librexpressionistes à tous crins. Finalement l’orchestre entonne l’Ouverture de Tristan et Isolde[1] devant une salle aux trois-quarts vide.

Quinze ans plus tard la chancelière d’Allemagne Angela Merkel s’apprête à faire une visite officielle en Iran. Elle invite Barenboïm et l’orchestre d’Etat de Berlin à se joindre à la délégation. Barenboïm accepte sans hésiter. Pourtant il s’agit de diriger un concert à Téhéran – capitale mondiale de l’antisémitisme contemporain – sous bannière allemande – ce qui n’est pas anodin non plus – devant des notables des Gardiens de la Révolution Islamique, dont l’objectif déclaré est de commettre une nouvelle Shoah.

Malheureusement pour Barenboïm, les autorités iraniennes rejettent sa participation aux festivités et lui refusent l’entrée au territoire parce que juif. Mesure incompréhensible et injuste, parce que  non seulement Barenboïm n’a pas choisi d’être juif,  mais cet immense artiste est depuis 2012 citoyen d’honneur de Palestine.

En 1938, lorsque le Premier ministre britannique Neville Chamberlain cède aux exigences d’Hitler à Munich sous couvert d’éviter la guerre, Winston Churchill lui lance « vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ».

« Vehamévin yavin », dit-on  en hébreu (והמבין יבין). Littéralement :  « et celui qui comprend, comprendra ». Expression talmudique qui consiste à envoyer un message délibérément imprécis, que le lecteur doit chercher à éclaircir pour en saisir le sens profond.

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[1] Opéra de Wagner créé en 1865 au théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich.

Gaza ou l’irresponsabilité collective

Après la défaite de l’Allemagne nazie, ce pays a été scindé en deux États placés sous tutelle. Des millions de réfugiés allemands d’Europe de l’Est ont dû être rapatriés dans leur patrie en ruines. Les bombardements des infrastructures militaires et économiques ont précipité la chute des nazis en démoralisant une population affamée. L’Allemagne a été démilitarisée et occupée pendant des années, jusqu’à ce que les Alliés jugent qu’elle pouvait être réintégrée comme démocratie dans le concert des nations.

Le nazisme a entraîné la mort de centaines de milliers de civils allemands. Avant de venir à bout des nazis les Alliés n’ont pas cherché à négocier et après la guerre ils ont tout fait pour empêcher une résurgence du régime, notamment en faisant un travail de mémoire. L’Allemagne a été contrainte de payer des réparations considérables à des millions de victimes à travers le monde. 80 ans plus tard cette obligation demeure et est à charge du contribuable allemand.

Il est important de distinguer entre responsabilité collective et individuelle. Il était moralement justifié d’attribuer une responsabilité collective aux Allemands à cette époque, sans pour autant incriminer chaque individu en particulier ou justifier des punitions collectives. Cela signifie qu’il fallait reconnaître que la population allemande, dans son ensemble, avait soutenu un régime génocidaire tant qu’il prospérait. Bien qu’il y eut des opposants, cela n’invalide en rien la réalité d’une dynamique criminelle et suicidaire d’une société qui globalement avait perdu ses repères.

Hannah Arendt[1] relève que dans la controverse morale sur les crimes nazis on oublie presque toujours que ce qui pose le vrai problème moral, ce n’est pas le comportement des nazis, mais la conduite de ceux qui se sont seulement alignés sans agir par conviction. Ce qui est peut-être plus effrayant encore, c’est la collaboration banalisée de toutes les couches de la société[2].

En appliquant cela au massacre du 7 octobre cela donne ceci : dans la controverse morale sur les crimes du Hamas on oublie presque toujours que ce qui pose le vrai problème moral, ce n’est pas le comportement du Hamas, mais la conduite de ceux qui se sont seulement alignés sans agir par conviction. Ce qui est peut-être plus effrayant encore, c’est la collaboration banalisée de toutes les couches de la société avec le Hamas.

L’équivalence entre djihadisme et nazisme est manifeste. Dans les deux cas il s’agit d’idéologies totalitaires et conquérantes : le califat pour les djihadistes, l’empire aryen pour les nazis. La stratégie est la même, à savoir la terreur, le génocide et la centralité de l’antisémitisme; la Shoah théorisée dans Mein Kampf et la guerre aux Juifs sacralisée dans le Coran.

Eva Illouz[3] rappelle dans un ouvrage récent la concordance entre Frères musulmans et nazisme : Hassan Al-Banna, par exemple, fondateur du mouvement des Frères musulmans [le Hamas] en Égypte en 1928, vouait une telle admiration à Hitler qu’il traduisit Mein Kampf par Mon Jihad. Une des affinités entre le nazisme et l’idéologie des Frères musulmans, toujours présente et active dans le Hamas contemporain, est l’intention d’éliminer tous les Juifs, dans le Moyen-Orient, et si possible dans le monde entier. Le Hamas est l’héritier direct de cette nébuleuse religieuse, nazie, nationaliste et anti-impérialiste[4]

Les Gazaouis ne sont pas irréprochables face au déluge de feu qui s’est abattu sur eux suite au massacre du 7 octobre, tout comme les Allemands ne l’étaient pas face à la riposte des Alliés. La quasi-totalité des Gazaouis, y compris femmes et enfants, nourrit une incommensurable haine des Juifs et aspire à leur extermination. Tout comme  la quasi-totalité des Allemands des années 1940.

Le Président d’Israël s’en est expliqué lors d’une conférence de presse : « …il existe un Etat [Gaza] qui a construit une machine du mal à nos portes. C’est toute la nation [de Gaza] qui en responsable. La rhétorique selon laquelle les civils ne sont ni conscients ni impliqués est un mensonge absolu ».

Denis Charbit[5], intellectuel israélien intelligent et attachant, termine son dernier ouvrage en date en disant je reste un sioniste intranquille. Et je demeurerai tel aussi longtemps que dure la présence militaire israélienne en Cisjordanie, tant que les habitants de Gaza continuent de souffrir[6].

Les Israéliens aspirent à la paix. Certains Palestiniens aussi.  Mais tant que les nouveaux nazis ne seront pas mis hors d’état de nuire les bonnes volontés se fracasseront contre la bête immonde.

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[1] Politologue, philosophe et journaliste juive allemande décédée en 1975.

[2] « Questions de philosophie morale », Editions Payot, 2024.

[3] Sociologue et universitaire franco-israélienne, Directrice d’études à l’EHESS.

[4] « Le 8-octobre : Généalogie d’une haine vertueuse »,  Gallimard 2024

[5] Professeur de sciences politiques à l’université ouverte d’Israël.

[6] « Israël, l’impossible Etat normal », Calman Levy, 2024

Macron, frère du Liban

Le Président Macron, en difficulté manifeste dans son propre pays, essaie maintenant de se donner une stature internationale en soutenant la guerre lancée par le Liban contre Israël  il y a 76 ans.

Galvanisés par l’odeur du sang du 7 octobre, les Libanais envoient depuis ce massacre un déluge d’engins de mort sur la Galilée. Plus de 70.000 Israéliens se sont vus contraints, la mort dans l’âme,  de quitter leur coin de paradis, devenu un coin d’enfer.

Il y a quelques jours un haut dignitaire libanais a été éliminé par Tsahal au moyen d’un tir ciblé. Ce monstre était responsable de nombreuses tueries, dont l’assassinat à Beyrouth de 58 militaires français en 1983. Distrait comme il est, on ne sait pas si Macron a envoyé des condoléances aux proches, mais on peut l’imaginer. On peut tout imaginer avec cet homme sans foi ni loi, qui plaint les Libanais des dégâts qu’ils subissent par l’effet boomerang de leur pathologie antisémite. Belle illustration de cette histoire de l’enfant qui tue ses parents et qui demande ensuite au tribunal la clémence au titre d’orphelin.

Macron adjure  les responsables libanais de rechercher la voie diplomatique pour obtenir un permis de tuer à condition qu’on empêche les Juifs de se défendre. Il assure les libanais, criminels ou pas, de ses  sentiments fraternels.

Il estime peut-être que la guerre n’est pas inéluctable, dans ce sens que si les Juifs disparaissaient le conflit n’aurait plus  d’objet. Mais là aussi il se trompe : on peut parfaitement en vouloir aux Juifs après les avoir tués. Il y a six millions de preuves.

C’est l’affaire des Français que de supporter un Président impopulaire, incompétent, toxique, narcissique et bête à mourir. Mais quand il refuse de se joindre à une manifestation contre l’antisémitisme, quand il interdit à des Israéliens la participation au Salon de la Défense à Paris et quand il soutient le Liban dans sa rage d’éradication d’Israël, alors cela devient l’affaire des Juifs.

De tous les Juifs, et même de ceux qui ne le sont pas. De tout le monde, en somme.

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