L’invention du peuple juif d’après Shlomo Sand

L’historien israélien Shlomo Sand a publié un essai intitulé « Comment le peuple juif fut inventé ». Il tente par cette démonstration de délégitimer son propre pays en arguant que le sionisme est un mythe, et que par conséquent le lien entre Israël et les juifs est une fiction.

Les juifs ne seraient pas un peuple d’après lui, mais des individus épars n’ayant rien d’autre qu’une religion en commun. Ils descendraient des Khazars, peuple d’Europe Centrale converti au judaïsme au 8eme siècle, et d’autres convertis d’une époque où le judaïsme était prosélyte.

D’après Shlomo Sand, les juifs n’ont pas été expulsés par les romains après la destruction du temple de Jérusalem, mais islamisés quelques siècles plus tard par les arabes. Les vrais descendants des juifs d’alors seraient donc les palestiniens d’aujourd’hui. Cela laisse supposer que le prochain essai de Shlomo Sand pourrait s’intituler « Comment le peuple palestinien fut inventé », ce qui nous promet une nouvelle lecture passionnante.

Il est vrai que les juifs sont métissés et divers. Beaucoup de leurs aïeux, comme Ruth la Moabite, n’étaient pas juifs en naissant. Elle fut néanmoins l’arrière grand-mère du grand Roi David, lui-même ancêtre du juif Jésus de Nazareth d’après les Evangiles.

Non seulement n’est-t-il pas scandaleux d’être d’origine composite, mais c’est la gloire du judaïsme que de ne pas revendiquer une race, mais une vision du monde indissociable du lieu où elle vit le jour : la terre d’Israël.

Même si on considère que les juifs d’aujourd’hui ne sont pas génétiquement ceux de l’Antiquité, il n’en demeure pas moins qu’un grand nombre parmi eux se retrouve autour de valeurs communes, dont l’Etat d’Israël tel que proclamé en 1948 par le mouvement sioniste et ratifié par la Communauté Internationale.

L’identité d’un peuple est dynamique et changeante. Elle est culturelle et non pas génétique. Shlomo Sand récuse le lien des juifs à Israël en se fondant sur un argument ethnique. Leur mixité serait une raison de leur dénier toute cohérence en tant que peuple. Ils devraient d’après lui satisfaire à des critères géniques pour avoir le droit d’affirmer leur appartenance. Raisonnement nauséabond dont l’extrême-droite fait son fond de commerce depuis toujours.

Shlomo Sand a raison de dire que ce qui liait les juifs avant le sionisme était la religion. Mais bien qu’ayant été reconnus comme citoyens sous l’impulsion de la Révolution Française, ils ont continué d’être singularisés par un antisémitisme endémique qui n’a cessé de prospérer jusqu’à nos jours.

Tout au long de la codification du Talmud au premier millénaire il fut question de l’Exil et du Retour. Plus tard il y eut des controverses au sein du monde juif concernant la question du rapport à Israël. Certains pensaient qu’il y avait obligation d’y habiter, d’autres que chacun pouvait se déterminer librement, et d’autres encore qu’il fallait attendre l’ère messianique. Mais tous ont toujours eu le regard tourné vers Israël.

Mais dans le monde d’aujourd’hui point n’est besoin de brandir la Torah pour justifier l’Etat d’Israël. Sa légitimité juridique repose sur le constat fait par les Nations-Unies en 1947 qu’il y avait sur le territoire de la Palestine une population juive qui revendiquait un Etat au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Ces six-cent mille silhouettes incertaines sont devenus six décennies plus tard six millions de citoyens d’une nation prospère et dynamique, avec les qualités et les défauts de toute démocratie. Par ailleurs, grâce à l’impressionnante réussite du projet sioniste, beaucoup de juifs de par le monde ont acquis l’assurance de ceux qui savent qu’ils ont une maison.

Lors d’une commémoration de la Shoah à Auschwitz en septembre 2003 on a pu voir des petits-enfants de rescapés survoler à basse altitude les camps de la mort à bord de chasseurs de l’armée israélienne frappés de l’étoile de David. Il faut avoir cette image à l’esprit pour prendre la mesure de la révolution que constitue l’Etat d’Israël. Pour le peuple juif d’abord, mais aussi pour le reste du monde.

L’Etat d’Israël n’est peut-être pas celui dont rêvaient les pères fondateurs, mais l’Histoire atteste qu’il n’y a que peu de révolutions qui débouchent sur ce qu’escomptent les idéologues. Les révolutions ne sont d’ailleurs souvent que des passerelles qui conduisent les peuples à changer de malheur. La révolution du peuple juif fait exception et démontre tous les jours sa vitalité, même si Shlomo Sand estime qu’il n’existe pas.

Les thèses de Shlomo Sand sur l’inexistence du peuple juif ont été réfutées par beaucoup et approuvées par certains, mais là n’est pas la question. La question est qu’il fait fausse route dès l’énoncé de son essai, parce que Shlomo Sand n’a pas à prescrire aux gens ce qu’ils sont en fonction de leurs ancêtres. Il a à respecter le droit des vivants de se définir. Et le peuple juif est bien vivant.

C’est pour cela que je n’ai pas lu le livre de Shlomo Sand.

Jour de la Shoah à Tel-Aviv

J’ai assisté cette année à la commémoration de la Shoah à l’Université de Tel-Aviv. Il faisait très chaud pour la saison, et la cérémonie se tenait à l’extérieur, sur la pelouse du campus. Une masse d’étudiants agglutinés à l’ombre des arbres assistaient en silence, comme tétanisés. Il y eut quelques chants tristes, et puis Ido Nehoshtan, Commandant de l’Armée de l’Air, a relaté sa visite du camp d’Auschwitz en septembre 2003. J’ai essayé de mémoriser son récit, où il disait à peu près ceci:

« J’étais venu à Auschwitz à l’occasion de la traditionnelle Marche des Vivants. Le hasard du calendrier avait voulu qu’une escadrille de trois F15 de l’armée israélienne avait était invitée en Pologne pour rencontrer des homologues polonais. Les pilotes étaient tous trois fils ou petit-fils de rescapés de la Shoah. Nous avions saisi l’occasion de leur passage pour demander une autorisation de survol du camp à basse altitude au moment où les participants de la Marche des Vivants seraient rassemblés devant l’entrée principale. Au bout de quelques tractations délicates pour surmonter les réticences polonaises nous avions reçu le feu vert.

Il faisait froid et humide, mais j’étais venu sur place bien à l’avance, un peu inquiet parce que mes habitudes de pilote m’avaient fait lever les yeux au ciel dès l’aube, et que j’avais constaté qu’il était couvert d’un voile opaque. Je craignais que la météo ne fît échouer l’opération. L’heure venue, la foule silencieuse et grelottante patientait sous un crachin sinistre en scrutant les nuages, attendant le survol sans trop y croire. Mais je connaissais mes pilotes, et je savais au fond de moi qu’ils seraient au rendez-vous.

Au bout de six minutes de retard nous vîmes soudain bondir hors des nuages les trois chasseurs frappés de l’étoile de David et se disposer en formation dans l’axe des rails menant au camp. La lenteur de leur vol avait quelque chose d’irréel. Et puis une voix en provenance d’un des cockpits s’est mise à grésiller dans les haut-parleurs. C’était le général Amir Esher, un des trois pilotes de l’escadrille, qui aux commandes de son appareil récitait: « Nous, aviateurs de l’armée de l’air d’Israël, dans le ciel des camps de la honte, sommes surgis des cendres des millions de victimes qui sont enterrés ici. Nous sommes la voix de leurs cris muets. Nous saluons leur bravoure, et promettons d’être le bouclier du peuple juif et de sa patrie Israël ». A peine avait-il prononcé ces mots que l’escadrille s’éparpillait et disparaissait dans les nuages. Je me suis dit avec soulagement que mes craintes avaient été superflues, et que l’armée juive n’avait somme toute eu que six minutes de retard. Et puis, en pensant aux parents et grands-parents de ces pilotes, je me suis repris et me suis dit : non, elle a eu soixante ans de retard. »

Il faut intérioriser cette image, si sobre mais si grandiose, de trois avions juifs survolant les camps de la mort, fût-ce avec retard, pour prendre la mesure du bouleversement que représente l’Etat d’Israël. Pour le peuple juif d’abord, mais sans doute aussi pour le monde entier.

http://www.juif.org/video/4169,l-armee-de-l-air-d-israel-survole-auschwitz.php

L’Etat de Palestine

Il est difficile de se représenter ce que pourrait donner la proclamation d’un Etat de Palestine qu’envisage l’Autorité palestinienne. Les implications juridiques et logistiques sont complexes, et personne, pas plus les palestiniens que  les israéliens, n’y voient clair.

Certains en Israël pensent que cela pourrait déboucher  sur une guerre, puisque les palestiniens tenteraient sans doute un nettoyage ethnique des juifs de la future Palestine. D’autres pensent qu’Israël pourrait reconnaître l’Etat Palestinien, mais pas ses frontières. Les israéliens évacueraient alors les territoires jugés encombrants, mais annexeraient ceux auxquels ils tiennent pour des raisons stratégiques, démographiques ou symboliques. Par ailleurs, comme l’Etat d’Israël ne serait plus puissance occupante, il n’y aurait plus obligation de fournir eau, électricité ou autres biens indispensables à la vie quotidienne d’une  Cisjordanie en plein essor économique. A moins d’accords bilatéraux, bien sûr, mais cela supposerait la fin du conflit entre les deux nations, ce que ne prévoit pas le projet palestinien. La proclamation du nouvel Etat impliquerait en outre que la Palestine inclue la bande de Gaza, ce qui compliquerait les choses puisqu’Israël pourrait légitimement tenir le gouvernement palestinien pour responsable des agissements du Hamas.

Ceci dit il n’est pas impossible que la proclamation ait un effet psychologique chez les palestiniens, qui ayant accédé au statut d’Etat ne trouveraient plus en dessous de leur dignité de négocier avec Israël, qu’il y ait construction israélienne en Cisjordanie ou pas.

Chacun peut rêver d’un monde qui lui corresponde, mais là difficulté est que les rêves des uns empêche parfois les autres de dormir. Ces hommes en noir qui se promènent à Jérusalem avec des chapeaux de fourrure ont le droit d’être ce qu’ils sont. Ces hommes du désert qui boivent du thé brûlant en plein été ont le droit d’être ce qu’ils sont. Ces hommes et ces femmes qui se réclament des valeurs de la modernité ont eux aussi le droit d’être ce qu’ils sont. L’humanité est diverse, les raisons de s’affronter infinies, et chacun pense qu’il a raison, alors la vraie question, une fois qu’on a dit ça et qu’on a épuisé tous les arguments, c’est : et maintenant, que fait-on. Et la réponse est : maintenant on ne fait ni l’amour ni la guerre, mais un compromis.

Si les palestiniens estiment qu’ils ont de meilleurs chances d’aboutir à un compromis historique avec Israël en ayant un statut d’Etat naissant, alors qu’à cela ne tienne.

Amen est un mot hébreu qui signifie confiance.

 

Do not forgive Judge Goldstone

One can only welcome the retraction of Judge Goldstone as expressed in his article published in  “The Washington Post” concerning his “Operation Cast Lead” report. For the record, Israel intended in 2009  to put an end to the firing of Hamas on civilian populations, an ongoing harassment spread out over eight years and unsettling the lives of hundreds of thousands  Israelis stunned by screaming sirens summoning them to flee to shelters.

Israel did through « Operation Cast Lead » nothing else that defend its citizens. The IDF invaded the Gaza Strip in order to eliminate Hamas terrorists while making sure not to cause civilian casualties. Whenever it nevertheless occurred, the IDF opened inquiries in order to verify the facts and take appropriate actions. It is Judge Goldstone himself that admits it now.

Judge Goldstone recognizes that Israel has not committed any war crimes in Gaza and never targeted civilians. This in sharp contrast with Hamas, that deliberately and intentionally did so, which actually never needed to be investigated, since the Hamas had been claiming it itself all along.

Everyone can be wrong or go astray, either for good or bad reasons. Goldstone is perhaps forgivable as a private person, especially if he draws practical conclusions from his retractions and does the utmost in order to try to and repair the considerable damage caused to Israel’s image.

However, as a public person Goldstone must not be forgiven because he behaved unprofessionally and committed serious methodological errors. It is imperative to not expose other parties to his incompetence in the future. Although he now claims that « if he had known then what he knows now he would never have condemned Israel”, he does not reveal what made him change his mind, which continues to make him undependable.

The excellent « Analyse Critique du Rapport Goldstone » published a year ago by the periodical « Controverses » (http://www.controverses.fr/) is particularly striking from this point of view. It demonstrates how Judge Goldstone was biased whatever angle one looks at it, starting from the nature of the report’s sponsor, the “UN Commission on Human Rights” once chaired by Qaddafi’s Libya. « Controverses » explains how Judge Goldstone simply ignored the nature of the Hamas regime targeting civilian populations under the motto of its doctrine officially calling for the destruction of the State of Israel.

Not to forgive Judge Goldstone as a public person consists of barring him from assignments with regard to international law. His deceitful report has had serious implications not only for Israel, but for all democracies having to deal with terrorists. Nowadays these are no more small mobs, but full-blown armies financed by rogue states. These armies have substantial resources and are beyond control of the Geneva Convention.

It suffices to reflect on Guilad Shalit’s fate, the Israeli hostage from whom we do not even know if he is still alive. He may well be merely one of many victims of the Arab-Israeli conflict, it all says a lot about the Hamas notion of Human Rights.

Judge Goldstone has attempted to deprive Israel from it’s self defence right.

Do not forgive Judge Goldstone.

Israel must react in a proportionate way

The verse “eye for eye, tooth for tooth » found in the Torah cannot be interpreted literally. According to the Talmud, it means that any damage must be compensated fairly. Compensation may be material, the principle being that whenever it is impossible to restore what has been lost, the remedy must be at the level of the harm.

“Eye for eye, tooth for tooth » is not synonymous of revenge. It is a penalty that equals the crime and its consequences. It does not confine itself to the wrongdoing, but also takes into account its scope, the underlying intention, the risk of recurrence and the collateral damage.

This should apply to Hamas, which has just crossed a red line.

A bus carrying children along the border between Israel and Gaza has been destroyed by an antitank rocket fired by terrorists who knowingly targeted it. This kind of bus is perfectly identifiable in Israel through its yellow color and other symbols indicating the presence of children.

Most children left the bus at the previous stop, so much so that it was almost empty at the time of the crime, but nevertheless a teenager is in critical condition and several others are injured. However, it would be mistaken to believe that this sums up the incident. One must also take into account that hundreds of thousands of peaceful citizens of southern Israel will hit the road in fear in the coming days. That economic life will be disrupted. That children will be unable attend school. Moreover, that southern Israel is now under tension because Hamas has resumed firing rockets at random.

Israel will have to respond proportionately. This means that the State is compelled to meet its commitment to protect its population and do the utmost to allow for a return to normality. A proportionate response from Israel is a response that has the effect of bringing about the Hamas to put an end to its shelling. No one is able measure what this may amount to in terms of human lives and material devastation, but it is for Israel, and for Israel alone to decide what action needs to be undertaken.

Meanwhile, Judge Goldstone and his forty liars can now begin to draft their report on what is likely to unfold, because they have demonstrated they cannot be bothered with reality on the ground anyway.

Moreover, it seems that the sponsor of the report, the UN Commission on Human Rights, has failed to include the rights of Jews in its articles.

Eye for eye, tooth for tooth.

Israël doit réagir de manière proportionnée

Le verset « œil pour œil, dent pour dent » qu’on trouve dans la Thora ne peut pas être interprété au sens littéral. D’après le Talmud il signifie que tout dégât doit être compensé de manière juste. Le dédommagement peut être matériel, le principe étant que dans une situation où il est impossible de restituer ce qui a été perdu, la réparation doit être à la hauteur du préjudice.

« Œil pour œil, dent pour dent » n’est pas synonyme de vengeance, mais bien de peine proportionnée au crime et à ses conséquences. Il ne faut donc pas pas se cantonner au crime lui-même, mais aussi considérer sa portée, l’intention sous-jacente, le risque de récidive et les dommages collatéraux.

Cela devrait s’appliquer au Hamas, qui vient de franchir une ligne rouge.

Un autobus de transport d’enfants circulant sur une route le long de la frontière avec Gaza a été détruit par une roquette antitank tirée par des terroristes qui l’ont ciblé en connaissance de cause. Ce genre de véhicule est en effet parfaitement identifiable en Israël de par sa couleur jaune et autres symboles signalant la présence d’enfants.

La plupart des enfants étant descendus à l’arrêt précédent, l’autobus était presque vide au moment de l’attaque, mais un adolescent est dans un état critique et quelques autres sont blessés. Mais ce serait une erreur que de croire que le bilan se limite à ça. Le bilan, c’est aussi que des centaines de milliers de paisibles citoyens du Sud d’Israël vont prendre la route la peur au ventre dans les jours qui viennent. Que la vie économique va être perturbée. Que les enfants ne pourront pas se rendre à l’école. Que le Sud d’Israël est sous tension parce que le Hamas s’est remis à tirer.

Israël va devoir réagir de manière proportionnée. Cela signifie que l’Etat va devoir assumer ses obligations vis-à-vis des habitants de la région et faire tout ce qui est en son pouvoir pour permettre un retour à la normale. Une réaction proportionnée d’Israël, c’est une réaction qui doit avoir pour effet de faire cesser les tirs du Hamas. Nul ne peut mesurer à l’avance ce que cela va impliquer en matière de vies humaines et de dégâts matériel, mais c’est à Israël, et à Israël seul de décider de l’attitude à adopter.

En attendant, le juge Goldstone et ses quarante menteurs peuvent dès à présent commencer à rédiger leur rapport sur ce qui va se dérouler, parce que de toutes manières la réalité sur le terrain ne les intéresse pas.

Il semble d’ailleurs que le commanditaire du rapport, la Commission des Droits de l’Homme de l’Onu, ait omis de d’inclure les droits des juifs dans ses statuts.

Œil pour Œil, dent pour dent.

Il ne faut pas pardonner au juge Goldstone

On ne peut que se féliciter de la rétractation du juge Goldstone dans le « Washington Post » concernant son  rapport publié en 2009 concernant l’opération « Plomb Durci ». Pour mémoire, cette opération consistait pour Israël à mettre un terme aux tirs du Hamas visant les populations civiles, tirs étalés sur huit ans et altérant le quotidien de plus d’un million  d’israéliens tétanisés par les hurlements des sirènes les sommant de courir aux abris.

Israël n’a rien fait d’autre au moyen de l’opération « Plomb Durci » que défendre la vie de ses citoyens.  L’armée a envahi la bande de Gaza par voie terrestre pour frapper les terroristes du Hamas tout en s’efforçant de ne pas causer de pertes civiles. Chaque fois qu’il y en a eu malgré tout, Tsahal a déclenché ses procédures internes en vue de vérifier les faits et d’en tirer les conséquences le cas échéant. C’est le juge Goldstone qui le dit lui-même, maintenant.

Le juge Goldstone reconnaît  désormais qu’Israël n’a pas commis de crimes de guerre à Gaza et n’a jamais ciblé de civils. Ceci à l’inverse du Hamas, dont c’était l’intention délibérée et explicite, ce qui n’a d’ailleurs jamais nécessité d’enquête puisque le Hamas le revendiquait spontanément.

Chacun peut se tromper ou se fourvoyer, que se soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Goldstone en est peut-être pardonnable en tant que personne privée, en particulier s’il tire des conclusions pratiques de ses rétractations et met tout en œuvre pour  tenter de réparer les dégâts considérables causés à l’image d’Israël.

Mais en tant que personne publique le juge Goldstone est impardonnable parce qu’il a commis des fautes professionnelles et méthodologiques. Il est donc impératif de ne plus jamais exposer autrui à son incompétence. Dans son article du « Washington Post » il déclare que « s’il avait su à l’époque ce qu’il sait aujourd’hui il n’aurait jamais condamné Israël », mais se garde de dévoiler ce qui l’a fait changer d’avis, ce qui continue à le rendre suspect.

L’excellente « Analyse Critique du Rapport Goldstone » publiée il y a un an par la revue « Controverses » http://www.controverses.fr/ prend aujourd’hui un relief particulièrement saisissant de ce point de vue. Il y est démontré que le rapport Goldstone était biaisé dès le départ quel que soit l’angle sous lequel on l’examine, à commencer par la nature du commanditaire du rapport, la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU présidée un temps par la Lybie de Kadhafi. «  Controverses » démontre à quel point le  rapport Goldstone était bâclé en faisant l’impasse sur la nature du Hamas, régime terroriste s’attaquant aux civils et ayant pour doctrine officielle la liquidation de l’Etat d’Israël.

Ne pas pardonner au juge Goldstone en tant que personne publique consiste à ne plus lui permettre d’accéder à une fonction de quelque nature que ce soit ayant un  lien avec le droit international. Le scandale que constitue son rapport mensonger est lourd de conséquences non seulement pour Israël, mais pour toutes les démocraties aux prises avec le terrorisme, qui n’est plus aujourd’hui le fait de  groupuscules mais de véritables armées financées par des Etats-voyou. Ces armées disposent de moyens de moyens considérables échappant au contrôle d’instances internationales relevant de la Convention de Genève.

Il n’y a qu’à observer le sort que réserve le Hamas à Guilad Shalit, l’otage israélien dont on ne sait même pas s’il est en vie. Celui-ci n’a beau être qu’une seule parmi les nombreuses victimes du conflit Israélo-arabe, la manière dont il est traité en dit long sur la conception du Hamas des droits de l’homme.

Le juge Goldstone a tenté de déposséder Israël de son droit à la légitime défense.

Il ne faut pas pardonner au juge Goldstone.

Les ONG d’Israël et les faux amis

J’ai récemment assisté à un débat organisé par «La Paix Maintenant» à Université de Tel Aviv entre Yariv Oppenheimer, Secrétaire Général du mouvement, et Dany Danone, membre de la Knesset et président du Likoud Mondial. Le débat avait pour objet la proposition du Likoud de créer une Commission Parlementaire afin de vérifier les sources de financement  des ONG israéliennes.

Les deux orateurs sont des personnalités aux sensibilités politiques notablement divergentes. Ils ont cependant en commun d’être des sionistes convaincus et militants. Ce qui les sépare en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien est l’analyse du problème et donc les solutions qu’ils préconisent.

En conséquence, je me suis surpris à être d’accord avec tous deux en ce qui concernait l’objet du débat.

D’une part je crois tout comme Yariv Oppenheimer que la liberté d’expression doit être préservée en dépit des risques inhérents à tout régime démocratique, où il arrive que des forces antidémocratiques abusent du système. En outre, la liberté d’expression, comme le dit justement Yariv Oppenheimer, ne doit pas se limiter au droit de publier ou de discourir, mais doit aussi pouvoir s’appuyer sur des soutiens financiers internes ou externes.

D’autre part  je suis d’accord avec Dany Danone qu’accepter l’assistance d’ennemis d’Israël ou d’organisations antisémite est à la fois immoral et dangereux. Les ONG sont à cours d’argent de manière chronique, mais c’est justement une raison de renforcer la vigilance et d’évaluer avec discernement qui l’on veut bien fréquenter.

Le problème est qu’il est difficile, voire impossible de contrôler le flux de financier des ONG dès lors que celui-ci n’a pas de frontières. Même si une Commission Parlementaire arrivait à démontrer que les sources de financement de certaines organisations étaient problématiques, elles trouveraient rapidement le moyen de contourner la difficulté. Par conséquent  je pense qu’il est irréaliste d’attendre d’une Commission Parlementaire de se montrer  capable de durablement déjouer un tel financement.

S’il apparaît qu’une ONG israélienne est hostile à Israël ou à ses institutions, ce doit être à la justice de régler la question, et ceci indifféremment de la source de financement.

La plupart des ONG israéliennes sont cependant de bonne foi.  Mais à la lumière de mon expérience de juif de la Diaspora, il m’apparaît que leurs dirigeants ne sont pas toujours conscients de la nature de certains de leurs adeptes internationaux, qui sont en réalité opposés à l’existence même d’Israël. En outre, bon nombre de ces faux amis sont des antisémites notoires.

Cette anomalie  s’applique bien entendu à la fois à la gauche et la droite de l’éventail politique.

Récemment, une délégation de 35 parlementaires européens d’extrême-droite a été accueillie par des membres de la Knesset et des maires. Les ONG israéliennes qui acceptent de se lier à eux, que ce soit moralement ou financièrement, se fourvoient parce qu’elles n’ont rien en commun avec ces mouvances.

Ce qui se passe avec les ONG israéliennes liées à l’extrême-gauche européenne est comparable. Cette extrême-gauche est viscéralement opposée à l’idée même d’un Etat juif mais utilise ses contacts avec des ONG israéliennes comme alibi pour l’escamoter sous une empathie de circonstance avec les palestiniens. L’extrême-gauche européenne a intériorisé des siècles d’antisémitisme et l’a remis à jour de manière particulièrement malsaine. Elle l’exprime sous couvert d’antisionisme, mais en dehors de ce détail sémantique, le discours est inchangé.

On charge Israël de tous les pêchés d’Israël, et la boucle de l’antisémitisme est bouclée.

En conclusion, j’estime qu’il appartient aux ONG israéliennes d’examiner de manière critique le profil des organisations disposées à les soutenir. Elles devraient décliner toute aide, de quelque nature que ce soit, de mouvements fleurant une idéologie incompatible avec la leur. Le rôle d’une Commission Parlementaire de la Knesset pourrait alors être de se renseigner sur les véritables motivations de soutiens d’origine étrangère, et de communiquer leurs conclusions aux ONG locales afin qu’elles  soient en mesure de filtrer elles-mêmes les concours qu’on leur propose.

Palestiniens, indignez-vous et chassez vos maîtres

Le discours à la mode chez certains politologues avertis est qu’on n’a qu’a transposer en Palestine les turbulences du monde arabe, et on obtient en avant-première le déroulement du prochain film: la rue palestinienne va, par effet de mimétisme, se soulever à son tour. Simple comme bonjour. Le scénario est plausible, mais la tournure que cela pourrait prendre n’est peut-être pas celui que l’on attend. Si l’insurrection était de même nature qu’en Egypte ou qu’en Tunisie, alors les insurgés ne se donneraient pas la peine de provoquer des embouteillages à Ramallah parce qu’ils sauraient qu’il suffit d’envoyer une demi-douzaine de représentants en Israël pour négocier la fin de l’occupation en bon ordre, vu qu’Israël ne demande pas mieux.

Si l’on veut fantasmer sur une possible contagion en Palestine de ce qui se passe ailleurs au Moyen-Orient, alors la cible serait forcement les responsables du drame  palestinien, à savoir les dirigeants du Fatah, du Hezbollah, du Hamas et de leurs complices iraniens. Aucune de ces forces n’est intéressée par une solution du conflit parce que cette perspective équivaut pour elles à un arrêt de mort.

On ne voit pas bien en quoi les dirigeants actuels des palestiniens mériteraient un autre sort que Kadhafi, Moubarak ou Ben Ali. Tout comme ceux-ci, et pour des raisons analogues,  ils ont failli sur toute la ligne. Ils n’ont en effet rien à leur envier en matière de violations de droits de l’homme, de corruption, de pillage et de mensonges.

Une rue palestinienne bien inspirée se soulèverait donc plutôt contre ses dirigeants que contre Israël, à l’image de ce qui s’est passé au Caire, à Tunis et à Tripoli. Si l’on pense que les turbulences au Moyen-Orient sont l’expression d’une véritable aspiration à la liberté, à la modernité et à la démocratie, alors c’est la meilleure chose qui puisse arriver à Israël. Il n’y a aucun doute que l’installation de véritables démocraties aux Moyen-Orient déboucherait rapidement sur la fin du conflit israélo-palestinien.

S’il y a un vent de modernité qui souffle à travers le Moyen-Orient, alors pourquoi les palestiniens se tromperaient-ils d’ennemis en se soulevant contre Israël ? S’en prendre à Israël c’est ce qu’on fait tous les potentats du Moyen-Orient depuis plus de six décennies. Si l’on trouve que ceux-ci ont été nuisibles pour leurs peuples, pourquoi trouverait-on que l’objectif de liquider Israël était raisonnable?

Bernard-Henri Levy pense que le vrai combat qui se joue en ce moment dans le monde arabe, c’est celui de la modernité contre l’obscurantisme. Il se pourrait qu’il ait raison.

Likud proposes to create a Parliamentary Commission about funding of NGO’s.

I recently attended a debate organized by “Shalom Arshav” at Tel Aviv University between Yariv Oppenheimer,  General Secretary of Shalom Arshav, and Dany Danon, member of the Knesset and Chairman of World Likud. The debate aimed to discuss the issue raised by the Likud proposal to create a Parliamentary Commission in order to enquire about the sources of funding of Israeli NGO’s.

In a paradoxically way, I agreed with both speakers.

On the one hand I believe just like Yariv Oppenheimer that freedom of speech must be safeguarded despite loopholes inherent to any democratic regime, where anti-democratic forces sometimes take advantage of the system. Furthermore, freedom of speech, as Yariv Oppenheimer rightly says, must not be confined to the right of publishing articles or hold speeches, but should also allow for financial support in Israel or elsewhere in order to acquire means to promote one’s ideas.

On the other hand, I agree with Dany Danon that accepting support from Israel’s enemies or from anti-Semitic organizations is both immoral and dangerous.

However, in practice it is difficult, if not impossible, to monitor the flow of financial support to NGO’s. Even if a parliamentary commissions would come forward with evidence that sources of finance of some organizations are problematic, then these organizations would soon find ways around it. Therefore I believe it is unrealistic to assume that an Israeli parliamentary commission would be capable of preventing such funding.

If an Israeli NGO appears to be hostile to Israel and its institutions than it should be to the Israeli judiciary to deal with the issue, regardless of the source of finance of such an NGO.

Many Israeli NGO’s, however, are of good faith, but having lived six decades in the Diaspora, I sense that these are at times unaware that some of their followers abroad are in fact antagonistic to the very existence of Israel. Moreover, many of these so-called friends are effectively anti-Semites.

This applies of course to both the left and the right side of the political spectrum.

Recently a delegation of 35 Member of Parliament of various European extreme-right movements was hosted by members of the Knesset and mayors. The ideology of these European groups is in most cases inspired by racist and anti-humanistic views. Israeli organizations that accept to connect with them, whether morally or financially, are in my opinion mistaken, because the motivations of these unexpected associates are incompatible with the values the NGO’s  stand for.

The same is valid for NGO’s having friendly contacts with the European extreme left. This stream is according to my experience driven by deep-rooted anti-Semitic feelings. It is by and large opposed to the very idea of a Jewish state and is using its closeness with Israeli NGO’s as an alibi to conceal its real objective. As a general statement I would say that the European extreme left has internalized the centuries-old anti-Semitism, but for the sake of politically correctness it has dressed it up in anti-Zionism.

In conclusion, I believe it should be up to the Israeli NGO’s to apply self-discipline and carefully scrutinize the profile of external parties willing to support them. They should decline assistance of whatever nature from movements with views incompatible with the their own ethics. The role of a parliamentary Commission could then be to enquire about the true motivations of parties abroad, and share their findings with the NGO’s in order for them make decisions based on the knowledge of the nature of parties seeking to assist them.

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