Quelques idées pour l’avenir d’Israël

1        Le Président

Un régime présidentiel sera instauré. Le président aura les prérogatives d’un premier ministre, mais sera inamovible pendant la durée de son mandat, qui durera 6 ans. Il ne pourra exercer plus de deux mandats, qu’ils soient consécutifs ou non.  L’élection du Président se fera au suffrage universel à un tour. Il combinera les fonctions de chef d’État et celle de chef du gouvernement. Il aura le pouvoir de dissoudre le Parlement.

2        La Cour Suprême

L’essence de la Cour Suprême est d’être garante de la démocratie et de faire barrage à des abus éventuels.  Mais au fil du temps l’absence de Constitution a eu pour effet  de faire dévier la Cour Suprême de sa vocation première.  La prépondérance du conservatisme dans l’opinion publique  l’a conduite à se comporter comme une opposition progressiste. Par conséquent, aussi longtemps qu’il n’y aura pas de Constitution, les juges devront être nommés ou élus en fonction de leur sensibilité politique pour mettre fin à la fiction d’une neutralité imaginaire.

3       Tsahal

Il sera mis fin à l’exemption de service militaire pour raison idéologique, philosophique  ou religieuse. Il y aura cependant des exceptions pour les objecteurs de conscience. Ceux-ci feront l’objet d’examens concernant leurs convictions. En tout état de cause  les réfractaires au service militaire seront pénalisés au plan économique et social, certainement aussi longtemps qu’Israël sera en guerre ouverte ou larvée.

4        La Loi électorale

Le pays sera divisé en circonscriptions. Dans chacune d’elle des partis pourront présenter une liste de candidats à la Knesset.  Les électeurs  pourront indiquer leur préférence parmi les candidats de la liste qu’ils soutiennent.  Le seuil minimal pour chaque liste sera de 5 % dans chaque circonscription. Le vote sera obligatoire. Les élections se feront à un tour tous les  4 ans.

Les statuts des partis politiques devront être conformes à la « Déclaration universelle des droits de l’homme ». Aucun parti ne pourra avoir dans son règlement interne d’exclusion a priori de qui que ce soit.

5        Religion et Laïcité

L’Etat Israël est une république de tradition juive mais n’a pas de religion d’Etat. La vie publique doit être séculière. Il sera mis fin au monopole du rabbinat concernant ses prérogatives relatives au droit familial.

Les différents systèmes d’éducation auront l’obligation d’inclure dans leur programme un enseignement scientifique et culturel similaire à celui qui est prodigué dans les autres démocraties occidentales, de manière à préparer la jeunesse à son insertion dans la communauté nationale.

Le Ministère de l’Education prescrira la transmission des grands textes du judaïsme à tous les niveaux du système scolaire. Le sionisme fera partie du récit national.  Les communautés arabes, druzes, tcherkesses ou autres seront libres de dispenser un enseignement conforme à leurs traditions, mais dans le respect du caractère juif de l’Etat d’Israël.

6        Légitimité d’Israël

La légitimité éthique et juridique de l’Etat d’Israël a pour fondement le sionisme initié par Theodor Herzl. Cette légitimité a été ratifiée par la communauté internationale suite à la Déclaration Balfour[1], la Conférence de San Remo[2], la Commission Peel[3], la Résolution 181 de l’Onu[4], la Déclaration d’Indépendance[5], l’admission d’Israël aux Nations-Unies[6] et sa reconnaissance par la plupart des pays du monde. L’Etat d’Israël est l’aboutissement du projet sioniste sur base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

7        La Loi du Retour

La  Loi du Retour[7]  a pour vocation d’accueillir tout Juif désirant s’établir en Israël. Par cette disposition l’Etat d’Israël s’engage à accorder la citoyenneté et la résidence à tout Juif désirant immigrer, quelle qu’en soit la raison. La définition de « Juif » telle que formulée dans la Loi du Retour repose sur l’ascendance, mais l’Alyah  sera ouverte à toute personne exprimant le désir de partager la destinée du peuple juif. Le soin de déterminer qui est éligible à l’Alyah sera confié à un organisme d’Etat qui en décidera sur base d’une approche multifactorielle.

Il y a plusieurs communautés reconnues par le Ministère de l’Intérieur en Israël.  L’Etat donnera la possibilité à tout citoyen de changer de communauté pour s’intégrer à celle à laquelle il souhaite appartenir. Cette possibilité existe déjà dans une certaine mesure, mais elle passe par une conversion religieuse. Un volet séculier sera ajouté permettant la transition d’une communauté à l’autre.

8        L’Etat palestinien

Jusqu’en 1967 la Jordanie et la Cisjordanie ne formaient qu’un seul Etat. L’Etat d’Israël s’emploiera à rétablir cette configuration, tout en tenant compte des changements sur le terrain survenus depuis. Cela consistera à diviser la Cisjordanie en deux territoires en fonction de la sociologie des populations concernées. La partie majoritairement palestinienne retournera à la Jordanie et la partie majoritairement juive sera intégrée à Israël. Ni la plupart des Palestiniens ni la plupart des Juifs n’auront à se déplacer. Une frontière internationale serait convenue entre Israël et la Jordanie. Ce sera la fin du statut d’apatride des Palestiniens, qui redeviendront citoyens jordaniens comme ils l’étaient jusqu’en 1967.

9       Gaza

La bande de Gaza est souveraine depuis qu’Israël a quitté ce territoire en 2005. Malheureusement les Gazaouis ont considéré que la fin de l’occupation israélienne était une incitation à la guerre plutôt qu’à la paix, mais ils en ont payé le prix depuis. Le jour où cette population renoncera à l’aspiration à éradiquer l’Etat d’Israël, celui-ci ne s’opposera pas à ce que Gaza se constitue en Etat indépendant ou qu’il fusionne avec la Jordanie ou l’Egypte. Quoi qu’il en soit, l’avenir de Gaza est l’affaire des Palestiniens.

10  L’absence de Constitution

L’Etat d’Israël n’a pas de Constitution, bien qu’à sa fondation le gouvernement avait prévu une Assemblée constituante. Plusieurs obstacles ont rendu problématique la rédaction d’un Constitution, notamment l’opposition entre laïques et religieux et la spécificité de la minorité arabe. Depuis lors la Knesset a adopté des Lois Fondamentales comme cadre juridique. Celles-ci  n’ont pas la rigidité d’une Constitution et peuvent être amendées ou annulées de manière relativement simple. A noter que certaines démocraties occidentales n’ont pas de Constitution non plus, au lieu de quoi c’est essentiellement la jurisprudence qui fonde le droit. Israël pourrait s’en tenir à cette formule.

[1] Lettre ouverte signée par Arthur Balfour, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, adressée à Lionel Walter Rothschild. Par cette lettre le Royaume-Uni se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un projet national pour le peuple juif.

[2] Conférence internationale en avril 1920  a déterminé l’attribution des mandats de la Société des Nations, pour l’administration de trois territoires anciennement ottomans, dont  la Palestine.

[3] Commission d’enquête britannique en 1936 afin de proposer des modifications au mandat britannique en Palestine.

[4] Le plan de partage de la Palestine approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU novembre 1947.

[5] La déclaration d’indépendance de l’État d’Israël au 14 mai 1948, dernier jour du mandat britannique sur la Palestine.

[6] L’Etat d’Israël est devenu le 59ème membre de l’Organisation des Nations unies le 11 mai 1949.

[7] La loi du retour votée en 1950 par le Parlement israélien garantit à tout Juif le droit d’immigrer en Israël.

L’Abbé Pierre en odeur de sainteté

Roger Garaudy est un philosophe français décédé en 2012. Il fut successivement communiste, antisémite, protestant, antisémite, catholique, antisémite, musulman, antisémite, négationniste, antisémite, révisionniste et antisémite.  En 1995  il publiait  « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne[1] », ouvrage où il accusait les Juifs d’instrumentaliser la Shoah. Deux ans plus tard il était condamné pour contestation de crimes contre l’humanité, diffamation à caractère racial et incitation à la haine raciale.

Qui se ressemble s’assemble, dit l’adage. Garaudy avait donc tout naturellement l’Abbé Pierre[2] pour ami et frère d’armes dans son combat antijuif. Les deux avaient la passion antisémite chevillée au corps. Mais comme l’Abbé Pierre avait pour lui d’être une grande figure de la lutte contre la pauvreté, sa judéophobie passait pour un péché mineur, et peut-être même pour un péché mignon chez certains coreligionnaires.

Mais l’Abbé Pierre risque maintenant d’être  anathématisé du point de vue moral.  Selon un rapport d’Emmaüs il abusait systématiquement de la vulnérabilité de personnes avec lesquelles il venait en contact dans le cadre de ses charitables activités. Il donnait du pain en échange de faveurs sexuelles, sa vocation de sauveur étant plutôt de nature hormonale que chrétienne.

Suite au rapport d’Emmaüs, son directeur général confirme que l’Abbé Pierre était un prédateur sexuel. De nombreuses femmes, dont des mineures au moment des faits,  l’accusent de violences diverses et variées. Il s’avère que dès les années 1950 l’Abbé Pierre était déjà au cœur d’affaires de mœurs, notamment au Canada et aux États-Unis. A chaque fois elles étaient étouffées, notamment grâce au soutien discret de dignitaires de l’Eglise. Ces agressions ont duré un demi-siècle sans que personne ne s’en émeuve Urbi et Orbi.

Mais les choses ont changé, et la plupart des institutions liées au Mouvement Emmaüs prennent maintenant des mesures pour effacer la mémoire, et même le nom, de l’Abbé Pierre partout où cela dérange. Le scandale est avéré, et les regards sont désormais tournés vers ses victimes déclarées, en attendant que d’autres  se déclarent, ce qui ne saurait tarder.

Mais ce qu’il faut retenir de cette histoire, c’est que l’antisémitisme viscéral de l’Eglise catholique, apostolique et romaine dont l’Abbé Pierre était porteur, n’a jamais empêché ces mêmes institutions de le tenir en odeur de sainteté, alors que cela faisait des décennies que cette odeur était nauséabonde pour qui avait l’odorat un tant soit peu sensible.

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[1] Chez « La Vielle Taupe », Editeur de l’ultragauche spécialisé dans des textes négationnistes.

[2] Cofondateur du mouvement Emmaüs, comprenant la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés.

Macron ou les fourberies d’un pantin

Le Salon de défense Eurosatory réunit tous les deux ans environ 2000 exposants, une soixantaine de pays et 250 délégations. Des professionnels venus de toutes parts viennent proposer leurs produits à  des entreprises, à des gouvernements, à des militaires et à des organismes privés.  Israël y participe traditionnellement, parce qu’en plus de l’aspect économique, c’est également l’occasion pour les acteurs de cette industrie de nouer des liens stratégiques.

Mais alors que 74 entreprises israéliennes étaient sur le point d’installer leur stand au Parc des Expositions de Villepinte, le Président Macron a brutalement imposé à l’organisateur du Salon de leur interdire l’entrée. Fort de cela, des mouvances islamistes ont obtenu d’un tribunal d’étendre cette interdiction à toute personne ayant des liens avec l’industrie de défense israélienne.

Mais quelques jours plus tard, le Tribunal de commerce de Paris a jugé que l’exclusion d’Israël du Salon était illégale, et a ordonné son annulation. Dans la foulée, la Cour d’appel de Paris a désavoué le tribunal qui avait interdit l’accès au Salon à des Israéliens.

Malheureusement le mal était fait, aussi bien du point de vue moral que matériel, et  les entreprises israéliennes en sont restées pour leurs frais. Il faut néanmoins rendre hommage à la justice française, qui a su empêcher ce Président verbeux et insipide de décréter un boycott d’Israël, pays pourtant allié et ami de la France. Reste que ce Roi fainéant a commis un abus de pouvoir abject et lâche.

Il n’y a peut-être pas de quoi être surpris, puisqu’il s’agit de ce même Macron qui a boycotté une marche contre l’antisémitisme parce qu’un délinquant islamiste proche de lui avait assuré à l’Elysée que parader avec des Juifs pouvait constituer une offense aux musulmans.

Vive la France, mais vivement que parte son Président

La gauche et le Statut des Juifs

La dissolution de l’Assemblée Nationale décrétée par le Président Macron le 9 juin dernier constitue un électrochoc pour la vie politique française. Il est plus difficile que jamais d’en anticiper les conséquences, parce que l’équilibre des forces semble avoir changé au vu du résultat des élections européennes. La droite nationaliste à fait des progrès significatifs, mais elle peine à former un front uni face au peuple de gauche, qui  a réussi, lui, à s’organiser en un temps record à la perspective des élections législatives.

Il faut donc attendre les législatives pour déterminer qui sortira vainqueur de cette  bataille politique. Mais ce qui est sûr, c’est que quelle que soit la physionomie  de la future Assemblée Nationale, l’on peut d’ores et déjà dire que le grand vainqueur de l’épisode en cours,  c’est l’antisémitisme.

La totalité de la gauche a validé la judéophobie  comme thème fédérateur en vue de la campagne électorale qui s’ouvre. Des trotskistes aux sociaux-démocrates, les complices de cette mascarade ont conclu une alliance avec pour nom « Nouveau Front populaire ». En dépit de leurs divergences idéologiques, stratégiques et programmatiques, le Parti Socialiste, les Ecologistes, La France Insoumise, le Parti Communiste, Place Publique et autres mouvances gaucho-compatibles se sont mis d’accord sur un programme qui serait impossible à mettre en œuvre sans la haine des Juifs comme ciment. La gauche, toutes tendances confondues, avec la bénédiction d’un ex-Président de la république et de celle de la Maire de Paris, s’est réunie en conclave pour entériner l’idée que le Hamas, dont la raison d’être est l’extermination des Juifs, est un mouvement de résistance légitime.

L’Histoire bégaie : en 1940 la gauche votait les pleins pouvoirs à Pétain et lui donnait les coudées franches pour mettre en place le régime de Vichy. La gauche française d’aujourd’hui réinvente le Statut des Juifs  sous forme d’un soutien aux commanditaires du 7 octobre.

Il y a bien entendu des femmes et des hommes de gauche respectables et de bonne foi. Mais à ce stade, toute personne qui continuerait à soutenir quelque composante du « Nouveau Front populaire » que ce soit serait objectivement antisémite. La gauche de France dans son ensemble ne mérite que du mépris. Rien ne peut excuser une quelconque entente avec elle, que l’on soit juif ou pas.

Quant aux Juifs de France qui se revendiquent comme tels, s’ils ne savent plus vers qui se tourner, ils peuvent se tourner vers Israël. La Loi du Retour, c’est  cela.

L’avenir du passé de la gauche israélienne

Je ne pense pas que la gauche doive rétablir quoi que ce soit du passé, ou ressusciter sur de nouvelles bases. Il ne le faut pas, parce que la gauche a atteint ses objectifs partout en Occident. Non pas que tout y soit pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais l’essentiel des concepts chers à la gauche ont été intériorisés et sont au cœur de la philosophie politique du monde libre, dont ils font partie intégrante. Il y a encore beaucoup à faire pour un monde meilleur, mais confier cette tâche à une gauche datée et dépouillée de sa raison d’être n’a pas de sens.

Le rôle de la gauche est accompli, même si des archaïsmes intellectuels et matériels persistent chez des vétérans qui n’ont pas vu le monde changer. Comme la Nature a horreur du vide, le wokisme s’est emparé de l’espace que la gauche a ouvert à tout vent. Ce phénomène est analogue à un commerce qui aurait liquidé son stock, mais qui resterait ouvert aux preneurs du vent passé. Certains aspirent à ce que l’universalisme déloge la pensée wokiste des temples de gauche, mais l’universalisme tend à spolier les nations de leur trésor de culture et de traditions, fruits de siècles de gestation.

Il faut résister à la nostalgie de gauche. Autant la gauche a été centrale lors de la construction de l’Etat juif, autant elle fait fausse route depuis, et continue à le faire, en particulier concernant la question palestinienne.

Il y a par ailleurs dans l’opinion publique une confusion concernant le rôle de la droite historique, qui n’est en rien comptable des dérives et de la corruption de certains milieux ultraorthodoxes et de l’extrême-droite fascisante. L’Etat d’Israël a vu le jour grâce aux combattants de tous bords du Yishouv, dont les disciples de Jabotinsky qui ont eu un rôle déterminant pour bouter les Britanniques hors de Palestine. Par ailleurs les traités de paix et de normalisation avec le monde arabe ont pratiquement tous été conclus par le centre-droit ou la droite. Il ne s’agit pas de distribuer des points aux uns ou aux autres, mais il serait injuste de présenter la gauche comme étant plus que quiconque apte à résoudre la question palestinienne, alors qu’elle n’a jamais rien réglé dans ce domaine.

Jean-Luc Mélenchon est-il une ordure antisémite ?

Amine El Khatmi est un homme politique français issu de la gauche.  Il est l’actuel président du mouvement   Printemps Républicain. Il y a quelques mois, El Khatmi a été invité par le journaliste Fréderic Haziza de Radio J à s’exprimer sur l’actualité, notamment en rapport avec le massacre du 7 octobre 2023 en Israël. A la question de savoir ce qu’il pensait de la position de Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise, El Khatmi a qualifié celui-ci « d’ordure antisémite »

Jean-Luc Mélenchon  a réagi en estimant que ces propos étaient « extrêmement graves », revêtaient un « caractère infamant » et constituaient un « incontestable préjudice moral ». Il a assigné Radio J et Haziza en justice et demandé que l’émission soit supprimée des plateformes où elle était accessible. A noter qu’il semble que Mélenchon  n’ait pas assigné El Khatmi à titre personnel.

Maître Goldnadel, avocat de Radio  J et de Haziza,  a annoncé il y a peu que Mélenchon a été débouté par le tribunal. A partir de cette décision de justice il n’est pas déraisonnable de déduire maintenant que qualifier Mélenchon d’ordure n’est pas une injure, mais une information.

Il se peut que Mélenchon n’en reste pas là et qu’il poursuive El Khatmi pour diffamation. Ce serait une affaire intéressante à suivre, vu le passif de Mélenchon et de ses complices de la France Insoumise en matière d’antisémitisme. El Khatmi serait invité à étayer ses propos et à soumettre aux juges un faisceau d’indices assez accablants pour qu’ils conviennent que Mélenchon mérite effectivement d’être qualifié d’antisémite. Les attendus ne retiendraient probablement pas la qualification d’ordure, ce statut ne figurant pas dans le code pénal.

De là à poursuivre Mélenchon pour diffamation raciale, apologie du terrorisme  et incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination, il n’y aurait qu’un pas à franchir. L’on pourrait d’ailleurs lui adjoindre dans le box des accusés Annie Ernaux, Mathilde Panot, Edgar Morin, Rima Hassan, Aymeric Caron, Danièle Obono, David Guiraud et quelques autres apparatchiks de la France Insoumise.

Si Mélenchon était condamné et qu’il se présentait aux élections présidentielles de 2027, il serait le premier candidat à briguer ce poste sous l’étiquette d’antisémite  certifié. Nul doute qu’il aurait des électeurs et que cela couronnerait une stratégie qu’il pratique avec succès depuis un certain temps déjà.

La Loi du Retour

La « Loi du Retour[1] » a pour vocation d’accueillir tout Juif désirant s’établir en Israël. Elle stipule que « L’État déploiera des efforts pour garantir la sécurité des membres du peuple juif et de ses citoyens se trouvant en détresse ou privés de liberté en raison de leur judéité ou de leur citoyenneté ». Cette loi oblige l’Etat d’Israël à accorder de manière irréversible et immédiate la citoyenneté à tout Juif désirant immigrer, quelle qu’en soit la raison, qu’il soit en détresse ou pas, qu’ils soit persécuté ou pas en tant que Juif.

Mais tout droit suppose un devoir. Tout Juif qui se dit sioniste doit soutenir Israël en temps de guerre comme en temps de paix. Chacun selon ses moyens, son potentiel et ses compétences. Ceux éligibles à la Loi du Retour ont un devoir de réserve vis-à-vis du gouvernement d’Israël quel qu’il soit. Il est impensable qu’alors que le peuple d’Israël se bat pour maintenir le pays en état de marche, des Juifs à travers le monde soutiennent en public des discours hostiles à Israël, voire antisémites, et se réservent en même temps l’option d’immigrer en Israël à leur convenance, à leur heure ou par nécessité. La liberté d’expression est certes un droit de tout un chacun, mais l’Etat d’Israël a aussi celui de retirer à sa seule discrétion l’éligibilité à l’Alyah à quiconque jugé nuisible à Israël de manière manifeste.

La Loi du Retour concerne toute personne née de mère juive, ou convertie au judaïsme, ou dont l’un des quatre grands-parents est juif. Mais il faudrait également ouvrir l’Alyah à des personnes qui ne répondent pas à ces critères, mais  qui expriment le désir de partager la destinée du peuple juif. La définition de « Juif » au sens de la Loi du Retour n’étant de toutes manières pas conforme à la Halakha, il faudrait confier le soin de déterminer qui est juif à des institutions explicitement laïques qui cultivent une identité juive sans connotation religieuse.

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[1] La loi du retour votée en 1950 par le Parlement israélien garantit à tout Juif le droit d’immigrer en Israël.

La question démographique en Israël

Vers la fin du 20ème siècle, l’antisémitisme et le marasme de l’URSS et de ses satellites a suscité une émigration massive des Juifs vers Israël, mais elle est aujourd’hui pratiquement tarie.  La question se pose maintenant de savoir d’où pourrait bien venir un accroissement de la population juive par une nouvelle Alyah significative.

Il y a des communautés juives dans de nombreux pays, mais c’est aux Etats-Unis que les Juifs sont les plus nombreux, les plus dynamiques et les mieux intégrés. Mais en analysant le profil de cette communauté, on relève beaucoup d’analogies avec celle de l’Allemagne prénazie.  C’est ce genre de profil qui de tous temps a fini par se retourner contre les Juifs eux-mêmes, comme lors de l’Exode d’Egypte, de l’expulsion d’Espagne ou de la Shoah. Le massacre du 7 octobre a paradoxalement donné lieu à une flambée d’antisémitisme dans de nombreuses universités américaines, là-même où sont formées les élites de la nation. Une lame de fond hostile à la communauté juive, aussi prospère soit-elle, pourrait être suffisamment dérangeante  pour inciter de nombreux Juifs à faire l’Alyah[1].

L’Etat d’Israël est celui du peuple juif, mais il reconnaît l’existence de communautés ou d’ethnies composées de citoyens ayant leur culture, leur langue, leurs jours fériés et leur système d’éducation. Il faudrait donner la possibilité à tout citoyen israélien de changer de communauté pour s’intégrer à celle à laquelle il souhaite appartenir, moyennant une procédure appropriée. Cette possibilité existe dans une certaine mesure, mais elle passe dans la plupart de cas par une conversion religieuse. Il faudrait y ajouter un volet séculier permettant la transition d’une communauté à l’autre. Ce devrait être un droit, dont une des applications serait de donner aux couples mixtes la possibilité de déterminer à quelle communauté ils désirent associer leurs enfants.

 

La Loi du Retour

La « Loi du Retour[2] » a pour vocation d’accueillir tout Juif désirant s’établir en Israël. Elle stipule que « L’État déploiera des efforts pour garantir la sécurité des membres du peuple juif et de ses citoyens se trouvant en détresse ou privés de liberté en raison de leur judéité ou de leur citoyenneté ». Cette loi oblige l’Etat d’Israël à accorder de manière irréversible et immédiate la citoyenneté à tout Juif désirant immigrer, quelle qu’en soit la raison, qu’il soit en détresse ou pas, qu’ils soit persécuté ou pas en tant que Juif.

Mais tout droit suppose un devoir. Tout Juif qui se dit sioniste doit soutenir Israël en temps de guerre comme en temps de paix. Chacun selon ses moyens, son potentiel et ses compétences. Ceux éligibles à la Loi du Retour ont un devoir de réserve vis-à-vis du gouvernement d’Israël quel qu’il soit. Il est impensable qu’alors que le peuple d’Israël se bat pour maintenir le pays en état de marche, des Juifs à travers le monde soutiennent en public des discours hostiles à Israël, voire antisémites, et se réservent en même temps l’option d’immigrer en Israël à leur convenance, à leur heure ou par nécessité. La liberté d’expression est certes un droit de tout un chacun, mais l’Etat d’Israël a aussi celui de retirer à sa seule discrétion l’éligibilité à l’Alyah à quiconque jugé nuisible à Israël de manière manifeste.

La Loi du Retour concerne toute personne née de mère juive, ou convertie au judaïsme, ou dont l’un des quatre grands-parents est juif. Mais il faudrait également ouvrir l’Alyah à des personnes qui ne répondent pas à ces critères, mais  qui expriment le désir de partager la destinée du peuple juif. La définition de « Juif » au sens de la Loi du Retour n’étant de toutes manières pas conforme à la Halakha, il faudrait confier le soin de déterminer qui est juif à des institutions explicitement laïques qui cultivent une identité juive sans connotation religieuse.

[1] Terme désignant l’immigration en Israël par un Juif.

[2] La loi du retour votée en 1950 par le Parlement israélien garantit à tout Juif le droit d’immigrer en Israël.

L’Etat d’Israël et la Shoah

L’idée reçue selon laquelle la Shoah serait à l’origine, ou aurait été déterminante, pour la création de l’Etat d’Israël est une contrevérité et une offense faite aux héros du Yishouv qui ont lutté pour l’indépendance d’Israël en boutant les occupants britanniques hors de Palestine. La fable d’un Etat juif concédé en compensation de la Shoah est malveillante et tend à délégitimer Israël. Elle consiste à colporter l’idée que l’Occident aurait été pris de remords après la Shoah et se serait permis d’installer un Etat juif créé de toutes  pièces au Moyen-Orient sur un territoire volé aux Arabes.

Des historiens comme Georges Bensoussan[1] et Yehuda Bauer[2] ont démontré à quel point la marche vers la création de l’Etat d’Israël avait été sur le point d’aboutir avant la Seconde Guerre Mondiale. La sécurité sociale, les syndicats ouvriers, le système de transport, la police, l’université, la langue hébraïque, la technologie de pointe, l’agriculture intensive, le système politique, tous ces éléments d’un Etat en gestation étaient déjà en place avant la Shoah.

Bensoussan mentionne qu’après soixante ans de sionisme, des bataillons de jeunes Juifs d’Europe s’apprêtaient à faire l’ossature du futur Etat juif, mais sont partis en fumée dans les camps de la mort. Les mouvements sionistes en Europe comptaient près d’un million de membres, dont des dizaines de milliers s’initiaient à l’agriculture en vue de l’Alyah. Ils furent empêchés de rallier la Palestine et n’ont pas survécu à la guerre.

Pour Bauer le lien entre Shoah et l’Etat d’Israël est un mythe. Il rappelle qu’en Europe un tiers des Juifs vivaient sous le seuil de pauvreté et auraient émigré vers la Palestine si les frontières n’avaient été verrouillées par les Britanniques. Il estime que la Shoah a non seulement retardé la création de l’Etat d’Israël, mais a même manqué faire échouer le projet sioniste en tant que tel. L’Etat d’Israël n’est donc pas une conséquence de la Shoah, mais a au contraire vu le jour malgré la Shoah. C’est cette vérité historique qu’il faut transmettre aux jeunes générations, pour qu’ils ne grandissent pas avec l’idée qu’Israël est un pays de réfugiés.

[1] Historien spécialiste d’histoire culturelle de l’Europe des 19ème et 20ème siècles, en particulier des mondes juifs.

[2] Historien et universitaire spécialiste de la Shoah. Professeur à l’université hébraïque de Jérusalem.

Israël face au terrorisme

La peine de mort n’existe pas en Israël, comme dans la plupart des démocraties. Exécuter un être humain, aussi coupable soit-il, est un geste dégradant en soi, même quand il s’agit des criminels les plus abjects. Par ailleurs la peine de mort n’a pas vraiment de sens du point de vue logique, parce que le condamné ne souffre que durant la période qui s’écoule entre la sentence et l’exécution.  Vu sous cet angle la prison à perpétuité est une punition bien plus sévère.  En Israël même les terroristes les plus monstrueux finissent par sortir de prison, ou à être échangés contre des otages capturés par d’autres terroristes.  Une fois libérés il est fréquent qu’ils récidivent.

Les moyens conventionnels sont inopérants dans la lutte contre le terrorisme. Restent les unités spéciales qui ont des méthodes proches de celles des terroristes eux-mêmes. Elles s’efforcent de les combattre avec les moyens appropriés. Mais en plus du soutien logistique, matériel et financier, il faut que l’Etat donne à ces unités spéciales un soubassement éthique pour les conforter dans leur mission.

Il règne dans l’opinion publique un sentiment que les lois de la guerre ne sont pas efficaces quand il s’agit d’actes  terroristes, en particulier quand ils ont la dimension du génocide  du 7 octobre. Les forces antiterroristes devraient être maîtresses de leur action sur le terrain et libres de juger en temps réel du sort des terroristes. Les éliminer s’ils estiment que ceux-ci constituent ou continueront à constituer un danger.

Le droit est ainsi fait que l’on ne peut juger personne pour des crimes susceptibles d’être commis dans le futur. Mais concernant certains profils irréductibles il faudrait considérer que les neutraliser de manière préventive relève d’une forme de légitime défense. A noter que la traque par le Mossad des tueurs de «  Septembre Noir » après les Jeux Olympiques de Munich allait dans ce sens. Il faudrait donner cette même latitude et ce même mandat aux unités antiterroristes de notre époque.

Donc non à la peine de mort, mais mort aux terroristes.

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