Le ministre argentin ou l’arroseur arrosé

Il y a eu deux attentats anti-juifs majeurs en Argentine durant les années 1990. Le premier a atteint l’Ambassade d’Israël et fait 29 morts et 242 blessés, et le deuxième le centre communautaire juif de Buenos Aires, qui a fait 84 morts et 230 blessés.

La justice argentine n’a pas réussi à identifier les responsables à l’époque, mais au fil du temps de nombreuses pistes ont fini par remonter au Hezbollah, organisation terroriste d’obédience iranienne. En 2006 la justice argentine estimait avoir suffisamment de preuves pour pouvoir incriminer le gouvernement iranien lui-même et lancer un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité contre l’ancien président d’Iran Rafsandjani, des fonctionnaires iraniens et un terroriste du Hezbollah. Mais à ce jour aucun des responsables n’a pu être déféré à la justice.

Récemment l’Argentine a conclu un accord avec l’Iran en vue d’une coopération autour de l’enquête concernant l’attentat contre le centre communautaire juif. Les autorités israéliennes ont violemment réagi à cette nouvelle en arguant que cet accord revenait à demander à l’assassin d’enquêter sur son propre crime.

Le journal israélien Haaretz rapporte ce qui suit.

En apprenant la nouvelle, le Ministère des affaires Etrangères d’Israël a convoqué l’Ambassadeur d’Argentine pour exiger d’être tenu au courant de l’accord en question. Les israéliens sont en effet persuadés qu’étant donné les similarités entre l’attentat du centre communautaire juif et celui de l’Ambassade d’Israël, le Hezbollah est à l’origine des deux.

Le ministre argentin des Affaires Etrangères Hector Timerman a violemment réagi en convoquant à son tour l’Ambassadeur d’Israël Dorit Shavit à Buenos Aires. Il a accusé Israël de vouloir se substituer à la justice argentine sous prétexte que les victimes des attentats étaient juifs. Timerman s’est montré très en colère et a reproché à Israël tout au long d’un interminable monologue de se mêler des affaires intérieures d’Argentine. Il a vociféré qu’Israël n’avait aucun droit à des éclaircissements concernant l’attentat, parce que l’Argentine était un Etat souverain. Il a ajouté qu’Israël ne pouvait parler au nom du peuple juif et ne le représentait pas. Cette attitude était d’après lui de nature à alimenter l’antisémitisme, parce que si Israël se préoccupait ostensiblement du sort de juifs argentins cela pouvait suggérer que ceux-ci avaient une double allégeance.

L’ambassadeur israélien Dorit Shavit a laissé passer l’orage, et puis a répondu avec fermeté qu’en tant qu’Etat Juif Israël se sentait responsable dans un certaine mesure de la sécurité des juifs partout au monde, et traquait l’antisémitisme là où il se manifestait. Elle a rappelé que c’est en vertu de cela qu’Israël avait aidé les juifs à quitter l’Union Soviétique, d’Ethiopie et même d’Argentine à certaines occasions. Vous voyez ce que je veux dire, a-t-elle précisé, sous-entendant quelque chose que le ministre était supposé savoir.

En fait il s’agissait d’une allusion à l’origine juive du ministre lui-même, dont le père avait été arrêté en tant que journaliste de gauche et opposant au régime de la junte militaire qui dirigeait l’Argentine dans les années 1980. Il avait été incarcéré et placé en isolement total, mais finalement relâché grâce à l’intervention de l’Ambassadeur d’Israël de l’époque. Celui-ci avait conclu un accord avec la junte en vertu de quoi le père de Timerman pourrait quitter le pays et s’établir en Israël. Celui-ci y vécut pendant quelque temps et rentra en Argentine après la chute de la junte militaire.

Bizarrement, le ton a changé au bout de l’échange entre le ministre Timerman et l’Ambassadeur Shavit, qui se sont quittés en convenant que l’affaire allait désormais être gérée par les canaux diplomatiques appropriés.

Mali – Gaza, même combat

Un corps d’armée français a récemment débarqué sur le continent africain pour une tentative de colonisation du Mali. Alors que de courageux activistes de l’Islam radical sont occupés à y instaurer la Sharia, les infidèles français prétendent dicter leur loi à des milliers de kilomètres de chez eux, et lancer une soldatesque à l’assaut de l’Afrique pour y imposer la pornographie et l’athéisme.

Cette agression au moyen d’armement lourd et d’une force aérienne dévastatrice semble déjà avoir fait de nombreuses victimes parmi résistants islamistes et civils. Des observateurs d’Amnésie International accourus d’Israël suivent les combats de près à la télévision et confirment que des exactions non confirmées ont lieu dans un rayon de mille kilomètres autour d’un point non identifié. Des photos truquées prisent par des menteurs au dessus de tout soupçon prouvent le carnage de manière irréfutable, ce qui est d’ailleurs réfuté par tous les absents qui n’y sont pas.

Le juge Goldstone d’Afrique du Sud aurait été dépêché d’urgence par une Commission spéciale de l’ONU présidée par la Syrie pour enquêter sur les crimes de guerre au Mali. Quand la nouvelle lui est parvenue, le vénérable magistrat au passé raciste aurait été surpris en train de déposer des couronnes de fleurs sur les tombes de jeunes gens qu’il avait condamné à mort au bon vieux temps de l’Apartheid. Le juge Goldstone se serait déclaré disponible pour fabriquer un rapport imaginaire sur le Mali comme il l’a fait concernant l’opération « Plomb Durci » à Gaza.

Selon des sources indignes de foi le gouvernement israélien aurait été informé par les autorités françaises de leur intention de continuer sur la lancée et de s’emparer de Gaza afin de mettre fin au juste combat des islamistes contre les enfants juifs d’Ashdod, Sderot, Beersheba et Ashkelon, agglomérations palestiniennes provisoirement occupées par l’Entité Sioniste.

Des désinformations non validées par des fuites organisées laissent entendre que des contacts secrets existeraient entre Israël et la France pour une opération conjointe contre deux organisations humanitaires du Moyen-Orient, le Hamas et le Hezbollah. La raison qu’avance en cercle privé le Ministre français des Affaires étrangères est que si l’armée de la République se donne la peine de venir à la rescousse de 6000 français hors de danger au Mali alors il n’est que juste qu’elle se soucie des 150.000 français d’Israël bombardés au quotidien par Gaza. Pour mémoire, le Mali est à 6000 KM de la France et Gaza est à 0 KM d’Israël.

Cependant un haut responsable du Quai d’Orsay déclare sous couvert d’anonymat public qu’il n’en est rien, mais que la France est résolument du côté d’Israël et se battra contre les islamistes de Gaza jusqu’au dernier juif à l’image de ce que fit jadis le Maréchal Pétain dans son combat antinazi. Ce responsable a précisé que les islamistes trouveraient la France sur leur chemin partout où il y aurait du pétrole. Enfin il a ajouté en confidence que s’il fallait leur livrer l’Etat d’Israël contre du gaz algérien ce ne serait après tout qu’un bien modeste tribut au nom de la civilisation occidentale.

Précis de Palestine

L’avènement de l’Etat d’Israël à travers le sionisme est l’aboutissement d’un projet magnifique, d’une aventure humaine hors-normes qui ne s’est faite au détriment de personne. Pourtant Israël ne survivrait pas quarante huit heures si certains de ses voisins avaient l’assurance d’être les plus forts. C’est vrai aujourd’hui, mais c’était déjà vrai de 1948 à 1967, quand il n’y avait ni colonisation ni occupation israélienne, et que les palestiniens pouvaient revendiquer un Etat en Cisjordanie et à Gaza sur ce même territoire qu’ils revendiquent aujourd’hui d’Israël.

Le dépècement de la Palestine avait commencé avec la création de la Transjordanie entre les deux guerres mondiales. Ce territoire essentiellement palestinien (75 %) s’appelle aujourd’hui Jordanie, et est dominé par une minorité bédouine (25 %). Chaque fois que les palestiniens de Jordanie ont eu des velléités d’indépendance ils ont été massacrés . Peu après sa création en 1946, la Jordanie s’est emparée de la Cisjordanie et de la vielle ville de Jérusalem, et annexé ces territoires sans la moindre intention de les céder à ses habitants. En passant ils ont foulé aux pieds la Résolution 181 de l’ONU internationalisant les lieux saints, et interdit à tout juif, israélien ou pas, d’y pénétrer pendant les 19 ans de l’occupation jordanienne.

Avant 1948 il y avait à peu près un millions huit cent mille palestiniens sous occupation britannique, soit deux tiers de palestiniens arabes et un tiers de palestiniens juifs. Tous palestiniens, donc. Après que les britanniques évacuent la Palestine, arabes palestiniens et juifs palestiniens avaient donc de tous points de vue les mêmes droits sur ce pays, non pas pour des raisons mythiques, mais tout d’abord parce qu’ils y étaient. On peut arguer à l’infini sur l’évolution de la démographie de la Palestine au fil de l’Histoire, mais nul ne peut contester qu’il y avait eu sur ces lieux une présence juive ininterrompue depuis l’Antiquité.

Il n’y avait pas d’Etat palestinien avant 1948, mais des clans, des tribus et des communautés disparates. En évacuant la Palestine, les britanniques laissaient non pas quelque chose qui ressemblerait à l’Etat Français, mais une mosaïque dont les principaux éléments étaient arabes et juifs. Les juifs avaient cependant développé depuis près d’une siècle un ensemble cohérent d’institutions comme l’Université de Jérusalem, une centrale syndicale, une éducation nationale, un système de transport, une agriculture, une police, et même un embryon de force militaire sous contrôle britannique.

Il y eut de nombreuses tractations entre arabes et juifs avant l’indépendance d’Israël, mais les leaders arabes avaient décidé de recourir à la violence dès les années 1920 et se sont même alliés aux nazis dans l’espoir que la liquidation des juifs s’étendrait à la Palestine. Il eût été préférable d’aboutir à une solution par le dialogue, mais il n’y avait aucune obligation morale ni légale pour les juifs de solliciter de qui que ce soit la permission de se constituer en Etat. Il n’y avait pas d’entité nationale palestinienne en 1948, mais un territoire nommé Palestine qui se retrouvait sans occupant pour la première fois depuis des siècles. Faute de pouvoir s’entendre avec les palestiniens arabes, les six-cent mille palestiniens juifs ont fait valoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ils ont proclamé leur indépendance conformément au plan de partage de l’ONU, qui ne leur accordait pourtant que la portion congrue de la Palestine historique.

Il est courant d’entendre que la création de l’Etat d’Israël a été précipitée par la Shoah. En réalité c’est l’inverse: la Deuxième Guerre Mondiale a retardé cette création. Il y avait déjà eu en 1937 la Commission Peel, délégation britannique venue examiner la situation politique, démographique et culturelle de ce territoire qui n’avait quasi jamais connu de souveraineté depuis les rois de Judée. Le rapport de la Commission Peel date de 1937, soit de dix ans avant la Résolution de l’ONU recommandant le partage de la Palestine, et démontre que celle-ci ne ratifiait pas une fiction, mais une réalité sur le terrain.

Le mini-Etat d’Israël de 1948 recelait une population qui pour une partie n’y était que depuis peu, mais cela n’enlève rien à sa légitimité, tout comme en France la population dite « issue de l’immigration », sont des citoyens à part entière. La différence avec la Palestine, c’est qu’il n’y avait pas d’identité locale, mais une peuplade multiethnique dont une partie était même nomade.

L’arrivée des juifs en Palestine sous l’impulsion du sionisme ne relève pas d’une conquête, mais d’un mouvement de population. Les palestiniens arabes ont cependant un argument recevable du fait que l’occupant britannique ait donné de la consistance au projet d’Etat Juif en promulguant la Déclaration Balfour en 1917. Mais du point de vue juif, débarquer à l’époque en Palestine avec un visa en bonne et due forme délivré par le maître des lieux était parfaitement légitime. Même vu sous cet angle, les juifs ne commettaient aucune faute, et arrivaient de bonne foi sous la tutelle de celui qui détenait les clés de la Palestine. Si l’on tient absolument à pointer du doigt des coupables, c’est à Londres qu’il faut aller les chercher, mais c’est un peu tard parce qu’ils sont morts, et qu’Israël vit.

En 1948 la plupart des observateurs pariaient sur le décès d’Israël dans les six mois. En 1967 le monde entier s’attendait à la liquidation d’Israël. Mais les six cent mille juifs faméliques de 1948 sont devenus six millions, ceci dans un pays moderne, prospère et dynamique, et vivent pacifiquement avec un million et demi de concitoyens arabes israéliens.

Une grande partie des palestiniens n’a toujours pas intériorisé l’idée qu’Israël est là pour rester. Quand on voit que l’Etat d’Israël n’existe sur aucune de leurs cartes géographiques et que leur système scolaire enseigne que Tel-Aviv fait partie des territoires occupés, on est en droit de se méfier. Tant que les palestiniens ne seront pas disposés à mettre un terme au conflit, il n’y aura, au mieux, qu’un interminable cessez-le-feu. En attendant le temps joue contre le peuple palestinien, victime non pas d’Israël, mais d’un narratif stérile.

La Palestine observe, Israël construit

L’admission de la Palestine au statut d’Etat observateur aux Nations-Unies  est une victoire diplomatique pour l’Autorité Palestinienne. Mais les effets secondaires sont tels que cette avancée pourrait constituer un recul pour le processus de paix. Du point de vue de la communauté internationale il n’y a là aucun changement de fond, puisque l’ONU avait déjà adopté en 1947 le principe de deux Etats en Palestine, l’un juif et l’autre arabe. Mais du point de vue israélien cette initiative renforce l’impression que les palestiniens ne veulent en aucun cas entendre parler de fin du conflit, qu’il s’agisse des modérés ou des partisans de la violence.

Même si Israël acceptait de faire certaines des concessions que réclament les palestiniens, cela ne pourrait s’accomplir qu’au moyen de négociations directes. Il n’en est cependant pas question pour l’Autorité Palestinienne, tétanisée comme elle l’est par l’idée même de négocier, parce que ce qu’elle craint par-dessus tout,  c’est qu’Israël lui propose un arrangement acceptable.

Il est vrai que certains dirigeants palestiniens désirent  être perçus comme œuvrant pour l’amélioration du sort de leur peuple, et qu’ils sont même disposés à faire des efforts dans ce sens. Le problème est qu’ils ne veulent en aucun cas payer ce qu’ils considèrent comme le prix ultime, qui serait de mettre un terme au conflit. Toute la stratégie arabe  en la matière consiste depuis les origines à ne jamais aller au-delà d’un cessez-le-feu, de manière à ne jamais reconnaître le droit de l’Etat Juif à l’existence.

Qu’il s’agisse  de l’armistice de 1948 ou de l’arrêt récent des bombardements du Hamas, les palestiniens ne considèrent les cessations d’hostilités que comme des pauses de guerre, qui elle doit continuer à tout prix jusqu’à la liquidation d’Israël. Les accords d’Oslo, censés paver la route de la paix, n’ont été pour les palestiniens que l’occasion de préparer l’Intifada , consistant à enterrer toute perspective de paix sous des milliers de juifs explosés dans des autobus ou des lieux publics, en Israël ou ailleurs. Même après sa déroute de la Guerre des Six-Jours en 1967, le monde arabe a adopté la résolution dite des « Trois Non « : Non à la  paix avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël, non à la négociation avec Israël.

Nous en sommes, au fond, toujours là.

Le gel des constructions israéliennes en Cisjordanie est une condition que pose l’Autorité Palestinienne pour revenir à la table de négociations, mais c’est un non-sens complet. D’une part la seule manière de déterminer où se situe la frontière entre Israël et la Palestine consiste à en débattre entre les principaux intéressés; d’autre part le gouvernement israélien a gelé les constructions pendant dix mois en 2010 sans que l’Autorité palestinienne ne se manifeste, ce qui démontre à quel point les palestiniens sont empêtrés dans leur marasme.

Cela va faire quatre ans que le gouvernement israélien actuel est au pouvoir, or si l’Autorité Palestinienne s’était mise à table dès le début, les contours de la Palestine auraient peut-être été définis et  la question résolue, ou au contraire, du point de vue palestinien, la mauvaise foi d’Israël démontrée. Quoi qu’il en soit, l’obsession de l’élimination d’Israël aboutit à une réalité sur le terrain qui consiste à ce que les palestiniens préfèrent laisser Israël continuer à construire sur ce qu’ils considèrent comme leurs terres, plutôt que d’arrêter ces constructions par des frontières mutuellement consenties.

Quand il s’est avéré il y a plus de trente ans que le Président Sadate était sérieux dans son désir d’aboutir,  Israël a restitué le Sinaï à l’Egypte. Nul ne peut prédire aujourd’hui sur quoi de véritables pourparlers entre israéliens et palestiniens pourraient déboucher, mais l’Histoire démontre qu’Israël a su faire les gestes qu’il fallait quand la paix était à la clé. Quoi qu’il soit, et même si les positions semblent inconciliables, seul un face-à-face serait à même de le démentir et de déclencher une dynamique où les deux côtés se dépasseraient sous l’effet d’un moment de grâce, ou chacun pourrait donner plus qu’il ne l’avait envisagé au départ.

Jabotinsky, intellectuel et figure majeure du sionisme disait en 1923 à peu près ceci dans son manifeste « La Muraille d’acier » : « Notre credo est pacifique,  mais c’est une autre question que de savoir si nos objectifs peuvent être atteints pacifiquement. Cela ne dépend  pas de nos relation avec les Arabes, mais de la relation des Arabes au sionisme. Tant qu’ils auront la moindre illusion qu’ils peuvent se débarrasser de nous, ils n’y renonceront pas. Ce n’est que quand aucune brèche n’apparaîtra de notre  côté que les extrémistes arabes perdront leur ascendant. C’est alors, et alors seulement,  que les modérés seront disposés à discuter avec nous. Dans ces conditions, et dans ces conditions seulement, les deux peuples pourront vivre en bon voisinage et en paix.  »

Près d’un siècle plus tard cette doctrine n’a pas pris une ride.

Israël face à l’axe Iran-Gaza

L’écrivain israélien A.B. Yehoshua connaît une certaine notoriété à travers le monde grâce aux nombreuses traductions de son œuvre et au prix Médicis qu’il vient de recevoir. C’est un intellectuel de gauche connu pour ses prises de opinions pacifistes.

Il vient d’accorder  un entretien au quotidien  italien « La Repubblica » pour commenter  l’opération  israélienne « Pilier de Défense » à Gaza.  L’évolution de sa pensée par rapport à ses prise de positions antérieures est frappante. Il dit que « le temps est venu pour Israël d’admettre que Gaza est un ennemi et doit être traité comme tel. Les Israéliens pensent aujourd’hui qu’un retrait complet de Cisjordanie aurait les mêmes conséquences qu’à Gaza et laisserait Jérusalem et Tel Aviv à la merci des roquettes. »

Ce qu’avance Yehoshua ne relève pas de la stratégie, mais aborde au contraire le fond du conflit. D’une manière paradoxale il propose une mise à niveau du Hamas en estimant que ce mouvement n’est pas une organisation terroriste, mais un gouvernement au plein sens du terme, et donc  comptable de ses actes vis-à-vis de ses voisins et de la communauté internationale. En élevant le Hamas du rang de bande d’illuminés à celui de régime politique  Yehoshua suggère de réévaluer les options d’Israël face aux agressions de Gaza. Vu sous cet angle Israël n’est plus confronté à des voyous, mais à un Etat-voyou. Yehoshua pense donc que le problème ne doit plus être envisagé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, mais dans celui de la guerre contre l’axe Iran – Gaza qui a juré la perte d’Israël.

Le conflit israélo-palestinien est trop complexe pour être réduit à la seule dimension du Hamas, mais il ne fait aucun doute que ses dirigeants ont manqué de bon sens après le départ des israéliens en 2005. C’est une illustration frappante de l’adage qui veut que les palestiniens ne ratent jamais l’occasion de rater une occasion.

Israël a évacué Gaza en espérant que cela  entraînerait  un cercle vertueux articulé sur le développement  économique. Des responsables palestiniens avaient à l’époque exprimé leur soulagement en voyant les israéliens partir et assurèrent que Gaza s’avèrerait un « miracle économique », un « Singapour du Moyen Orient » et « un cas d’école pour le monde entier ». Des projets grandioses furent évoqués. Réseau routier, port en eau profonde, centrale électrique, système d’égouts, aéroport, hôtels de tourisme, toutes ambitions auxquelles les places financières ne manqueraient pas de s’associer.

Au lieu de s’activer dans ce sens, des sommes considérables furent englouties avec pour seul objectif de s’attaquer aux civils d’Israël sans le moindre début de raison. Les israéliens de leur côté investirent des moyens colossaux dans la seule arme que l’on puisse qualifier de noble: des batteries anti-missiles qui pulvérisent des roquettes en plein vol mais épargnent les gazaouis à proximité des rampes de lancement.

A Gaza il y a des opprimés et des oppresseurs. Les opprimés sont palestiniens, mais les oppresseurs aussi. Le petit peuple n’a pas droit au chapitre, mais n’est pas dupe de la propagande, et sait parfaitement que si le Hamas cessait de lancer des roquettes sur Israël le calme reviendrait à Gaza. Mais le Hamas n’a que faire du petit peuple et préfère entretenir le mirage de la future liquidation de l’Etat Juif.

La poursuite des bombardements par le Hamas ne fait que renforcer l’opinion publique israélienne dans l’idée que si Israël évacuait la Cisjordanie, le scénario de Gaza s’y reproduirait. Dans ces conditions la partie la plus densément peuplée du pays serait à un jet de pierre du Hamas. Quant à l’Autorité palestinienne, supposée être l’interlocuteur d’Israël,  elle refuse de s’asseoir à la table de négociation avec Israël, sans doute  parce qu’elle craint que la paix ne la prive de la guerre.

Philippe Karsenty continue son combat

Les résultats des élections des français de l’étranger de la 8ème circonscription ont surpris du fait que Philippe Karsenty, considéré jusque là comme favori, n’ait pas franchi la barre du premier tour. Il disposait pourtant d’un large soutien en Israël, où se trouvait la moitié de l’électorat concerné. S’il avait pu passer ce premier barrage il aurait peut-être pu faire entendre son message de manière plus audible, dans le cadre d’une confrontation réduite à deux candidats.

C’est une déception pour lui, mais au delà de la personne de Philippe Karsenty, son élimination constitue la perte d’un précieux atout dans le cadre des relations franco-israéliennes. Chacun des candidats avait sa plateforme électorale, son programme et ses orientations idéologiques, mais nul n’était aussi compétent que Philippe Karsenty pour faire entendre une voix originale et décomplexée dans la caisse de résonance que constitue l’Assemblée Nationale. Le courage et la persévérance dont il fait preuve depuis des années dans le cadre de l’affaire Al-Durah était – et demeure – un gage de son aptitude à affronter la machine de propagande anti-israélienne et antisémite.

Ces élections législatives sont avant tout une affaire franco-française, mais nul doute que l’idée toute nouvelle d’un député portant la voix de français de l’étranger n’est pas indifférente pour les pays où ils résident. La tâche prioritaire du député sera bien entendu de servir les intérêts de sa circonscription, mais au delà des aspects politiques ou administratifs, il sera emmené à servir de canal de communication non seulement entre les expatriés et la France, mais aussi entre les pays d’accueil eux-mêmes et la France.

Les urnes ont parlé, mais la classe avec laquelle Philippe Karsenty a concédé son échec, le panache avec lequel il a transcendé sa propre sensibilité politique en appelant au soutien de la candidate socialiste témoigne de son souci de la circonscription qu’il entendait représenter, souci persistant même après avoir été éliminé de la compétition.

Ce n’est ni un cliché ni un prix de consolation pour ses électeurs que d’estimer que Philippe Karsenty continuera son combat d’une manière ou d’une autre, tant dans l’intérêt de la France que dans celui d’Israël. Au delà des aléas politiciens et médiatiques qui empoisonnent le débat public, ces deux nations partagent trop de valeurs pour laisser les ennemis d’Israël polluer l’espace médiatique par une désinformation qui n’en a pas fini de sévir.

Boycotter Israël ou l’art du boomerang

La cour d’appel de Paris a récemment condamné une militante pro-palestinienne pour avoir diffusé une vidéo tournée dans un supermarché appelant au boycott des produits israéliens.
D’autre part l’Afrique du Sud envisage d’imposer l’étiquetage de produits provenant de Cisjordanie. D’après un haut-fonctionnaire du ministère du commerce sud-africain il ne s’agit pas de boycotter Israël, mais d’informer les consommateurs au sujet de la provenance des produits qu’ils achètent. Mais dans un même souffle il affirme que « l’Afrique du Sud ne reconnaît Israël que dans les frontières admises par l’ONU en 1948 ».

Ce que ce fonctionnaire semble ignorer, c’est qu’il s’agissait en 1948 d’une résolution non- contraignante de l’ONU, que les juifs palestiniens ont acceptée, mais que les arabes palestiniens ont refusée. La plupart des nations arabes ont ensuite fait de la liquidation de l’Etat Juif une obsession et une priorité, mais le recours à la légitime défense d’Israël s’est soldé pour les agresseurs arabes par un changement de souveraineté en Cisjordanie, qui de l’occupation jordanienne est passée sous contrôle israélien en 1967.

Que l’on qualifie ou non la Cisjordanie de territoire occupé, il faut savoir qu’une occupation n’est pas en soi illégitime du point de vue du droit international. Dès lors qu’un pays est l’objet d’agression, ce qui est le cas d’Israël depuis sa création, il a le droit de se défendre et même de contrôler l’agresseur aussi longtemps que celui-ci constitue un danger. L’Allemagne a bien été occupée par la France en 1945, or nul ne songerait à dire qu’il y avait là une violation du droit international.

La propagande anti-israélienne et antisémite a un effet négatif sur Israël au plan diplomatique, mais cela ne change en rien les fondamentaux économiques. Selon le magazine belge « Vacature », le capital à risque qu’investit Israël par personne et par an est de 170 dollars, à comparer avec 12 dollars pour la Belgique. Israël est à la première place mondiale pour le nombre de start-up, et n’en est pas loin pour les sociétés du Nasdaq. Boycott ou pas, Israël est l’enfant chéri des investisseurs du monde entier, qui se bousculent pour bénéficier de son dynamisme. L’industrie du High-tech en particulier est orientée vers l’export étant donné le sous-développement des voisins et la petite taille du marché local.

Il n’y a en Israël pratiquement pas de grèves depuis des années, et l’industrie connaît le plein-emploi. Une agence d’Etat étudie attentivement tous les projets à caractère technologique qu’on lui soumet, et investit dans des entreprises qui sans cela n’auraient pas les moyens de se construire. En ce moment même Israël est en passe de devenir le premier pays au monde à disposer d’un réseau couvrant l’ensemble du territoire de stations-services pour voitures électriques.

La longue période du service militaire est mise à profit par Tsahal (Armée de défense d’Israël), pour offrir aux jeunes la possibilité de combiner le service avec les études, ce qui aboutit à ce que de nombreux militaires passent au civil sans peine et se recyclent dans une économie insatiable de main-d’œuvre qualifiée.

Bouder le savoir-faire israélien pour des raisons politiques reviendrait pour beaucoup à se pénaliser soi-même. On ne voit en effet pas bien au nom de quoi des pays qui par exemple manquent d’eau se priveraient de la technologie israélienne d’irrigation du fait qu’il y des juifs qui vivent et travaillent paisiblement en Cisjordanie.

Boycotter Israël est non seulement moralement et juridiquement infondé, mais c’est aussi une forme d’autisme vis-à-vis d’une des plus grandes réussites des temps modernes en matière de mouvement de libération nationale.

Philippe Karsenty ou la passerelle de la Méditerranée

Philippe Karsenty, ex-financier et actuellement maire-adjoint de Neuilly, est candidat à la 8eme circonscription aux prochaines législatives, et représentera, s’il est élu, les français de plusieurs pays de la Méditerranée, dont l’Italie, la Grèce et Israël. Il se situe au centre-droit, mais n’est affilié à aucune famille politique, et brigue donc l’Assemblée Nationale en tant que candidat libre.  Mais bien que refusant d’être investi par un parti, plusieurs formations – le Parti Libéral Démocrate et le Parti Chrétien Démocrate –  le soutiennent.

Philippe Karsenty mène depuis des années un combat politico-médiatique connu sous le nom « d’affaire Al-Durah », qui vise à faire toute la lumière sur un reportage réalisé par France 2 à Gaza, où un homme et son fils ont été pris sous un feu croisé entre israéliens et palestiniens. Cet homme jeune et énergique fait preuve de ténacité, de courage et d’une remarquable suite dans les idées. Connaissant bien les pays de la Méditerranée, il pourrait jouer un rôle clé dans la communication entre ces pays et la France.

Bien que l’ex-président Sarkozy ait au début de son mandat adopté un ton plutôt amical envers Israël, cela ne s’est jamais traduit par un changement au plan pratique. On peut même dire qu’a plusieurs reprises il a indisposé Israël par des prises de positions inamicales telles que son soutien à l’admission de la Palestine à l’UNESCO ou son animosité envers le Premier ministre israélien, ainsi qu’envers celui des Affaires Etrangères.

Il est vrai qu’il est difficile pour tout président français d’infléchir la politique du Quai d’Orsay, qui depuis le Général de Gaulle a une attitude plutôt réservée à l’égard d’Israël. Il est donc peu probable que François Hollande inaugure un changement d’orientation de ce point de vue-là. Des drapeaux palestiniens ont même été hissés à La Bastille pour fêter sa victoire, ce qui est quelque peu surprenant après une campagne électorale d’où la politique étrangère a été pratiquement absente.

Les problèmes économiques auxquels sont confrontés la France et l’Europe ont été au centre de la campagne présidentielle, et c’est bien normal pour des citoyens préoccupés par le pouvoir d’achat qui s’érode, le chômage qui monte et un sentiment d’insécurité qui s’installe. Mais bien qu’Israël fasse partie du monde occidental et que l’Europe soit son principal marché, son économie résiste aux turbulences des place financières et au rouleau compresseur de la globalisation. La croissance y est excellente, le chômage est bas, et la consommation se maintient alors que l’inflation est sous contrôle. Le dynamisme de cette économie est remarquable, ceci malgré l’effort à fournir pour la défense du pays, et malgré des voisins hostiles ou insuffisamment développés pour constituer des partenaires commerciaux de poids.

La réussite d’Israël pourrait servir de modèle à bien des pays européens – dont la France – paralysés par des structures obsolètes, où les réformes imposées par la mondialisation tardent à être mises en œuvre.

Israël a beaucoup appris de l’Europe et s’en est inspiré tout au long du vingtième siècle. Cela a abouti à une démocratie moderne, un Etat de droit et une économie féconde combinée à une créativité stupéfiante. Il se peut que le temps soit venu pour la vieille Europe de s’inspirer à son tour d’Israël pour se réinventer et relever les défis qui l’attendent. Mais pour cela il faut une passerelle, or Philippe Karsenty pourrait bien en être l’artisan s’il était élu député à l’Assemblée Nationale d’ici peu.

La nostalgie de Günther Grass

Günther  Grass, prix Nobel de littérature et intellectuel de premier plan, vient de faire tomber un tabou. Désormais un ancien de la Waffen SS peut se répandre dans les médias pour accuser les juifs de menacer le monde.  Pour mémoire, la Waffen SS dont Günther  Grass fit naguère partie était un corps d’armée dont le principal critère de sélection consistait à être dévoué corps et âme à l’idéal nazi.

Günther  Grass nous apprend sous la forme d’un poème de son crû que les juifs veulent éradiquer le peuple iranien. Cela a de quoi surprendre, parce que d’une part il ne nous communique pas ses sources, et que d’autre part on a surtout entendu jusqu’à présent que le président Ahmadinejad et l’ayatollah Khamenei, les deux principaux leaders d’Iran, appelaient à la liquidation d’Israël.

Il faut savoir que l’Iran ne se limite pas à une logorrhée antisioniste, mais agresse quotidiennement Israël par le biais du Hezbollah et du Hamas, deux organisations criminelles qui se spécialisent dans l’assassinat de civils juifs.

Par ailleurs le régime iranien professe un négationnisme de la Shoah et entretient une  propagande antisémite tous azimuts. Cela doit ranimer de la nostalgie chez Günther  Grass. On peut en effet imaginer qu’il ne se remet pas de ce que grâce à Israël les juifs ne sont plus la vermine que la Waffen SS exterminait.  L’Etat Juif a même l’outrecuidance de le déclarer « persona no grata », ce qui est quand même un comble pour quelqu’un qui a adoré Hitler.

Mais aucune réaction, aucune pétition, aucune protestation ne peut avoir un effet aussi décisif que la lettre que Günther  Grass a reçue du vice-ministre de la Culture iranien, qui lui rend hommage pour avoir « dit la vérité », en espérant que cela « réveillera la conscience occidentale endormie ». Cette lettre, rendue publique par les médias iraniens  bien connus pour leur indépendance,  est la punition la plus terrible que l’on puisse imaginer pour un intellectuel qui se dit de gauche. Ceci parce qu’un compliment provenant du régime iranien est en soi une injure à l’intelligence, et devrait constituer un signal d’alarme pour quiconque  dispose d’un minimum de bon sens.

La faute de Günther  Grass consiste a s’être trompé en confondant la dictature iranienne et la démocratie israélienne. Cependant il ne viendrait à l’idée de personne de douter de son quotient intellectuel ou de sa culture. Ce n’est donc pas de ce côté-là qu’on trouvera l’explication de sa poétique insulte à l’Etat juif.  Une hypothèse plus vraisemblable est que Günther  Grass est resté attaché ses racines idéologiques, et que l’idée que les juifs disposent d’une force de dissuasion est insupportable pour cet érudit allemand qui a tout vu, tout lu, tout appris, mais rien compris.

Catherine Ashton ou l’oracle de Gaza

Catherine Ashton, Vice-présidente de l’Union Européenne, a mis sur un même plan le meurtre d’enfants juifs en France et la légitime défense qu’exerce Israël à Gaza.  Cette dérive illustre  l’état d’esprit qui anime une certaine classe politique européenne qui se complait comme au Moyen-âge à accuser les juifs de tout, y compris quand les juifs eux-mêmes sont l’objet d’un massacre. L’ignoble amalgame de Catherine Ashton consiste à insinuer que si Israël n’existait pas, on ne s’attaquerait pas aux juifs. Une sinistre mais simple compilation historique démontrerait pourtant qu’on tuait beaucoup plus d’enfants juifs avant la création de l’Etat d’Israël que depuis.

Les propos de Catherine Ashton sont aussi méprisables qu’impardonnables, non pas à cause d’un écart commis dans un moment d’égarement, mais suite à un enchaînement de déclarations et de prises de positions qui ne peuvent laisser aucun doute sur ses motivations. Il y a chez Catherine Ashton un délire apparent, mais qui masque en réalité une volonté délibérée de nuire aux juifs.

L’UPJF (Union des Patrons et Professionnels Juifs de France) demande au gouvernement français d’élever une protestation officielle à l’encontre de Catherine Ashton. L’UPJF relève que celle -ci est une récidiviste, qu’elle avait déjà fait l’apologie des kamikazes palestiniens dans le passé, qu’elle recourait au mythe du complot juif mondial, qu’elle avait apporté son soutien au Hamas lors du blocus de Gaza, qu’elle en avait rencontré le chef, et qu’elle a accusé les israéliens de trafic d’organes lors de l’opération israélienne de secours à Haïti.

Quand Catherine Ashton sympathise avec ceux qui ont pour programme explicite la liquidation d’Israël, elle perd toute légitimité et doit en tirer les conséquences. Les seuls au monde qui ont le droit de traiter avec le Hamas sont les israéliens eux-mêmes – s’ils en décident ainsi – parce que c’est leur peau qui est en jeu. Ni Catherine Ashton ni Régis Debray ni Stéphane Hessel ni Edgar Morin ni Jean Daniel ni Daniel Cohn-Bendit ni Rony Bruman ni les autres apôtres – juifs ou non-juifs – de cette bien-pensance européenne n’ont le droit d’être complaisants envers les terroristes de Palestine ou d’ailleurs.

Il n’y a aucune option digne de l’Union Européenne face au conflit israélo-palestinien, autre que celle d’un soutien franc et massif  à Israël, comme cela a été le cas de la plupart des pays d’Europe lors de la création de l’Etat Juif. Cela n’implique pas qu’Israël soit au dessus de toute critique, mais que l’Etat d’Israël doit être soutenu sur le fond de sa revendication, qui est celle de son droit à l’existence.

Ce que les responsables politiques européens doivent intégrer c’est que ce que les ennemis d’Israël ambitionnent  n’est ni une rectification de frontières ni une fin de l’occupation, mais l’éradication du peuple juif en passant par la destruction d’Israël, seule démocratie du Moyen-Orient où les arabes eux-mêmes sont des citoyens libres. Entre Israël et des régimes assassins comme ceux de Syrie, d’Iran, du Hezbollah ou du Hamas il n’y a pour l’Europe ni à être neutre ni à se contorsionner. Il y a à être solidaire d’Israël.

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