L’été israélien n’est pas le printemps arabe

Le mouvement social qui se déroule en Israël est paradoxalement la conséquence de sa bonne santé économique. Israël a traversé la crise financière de 2008 mieux que la plupart des pays développés et connaît une croissance vigoureuse depuis plusieurs années. Le chômage est au plus bas, la monnaie parmi les plus solides du monde, les caisses de l’Etat sont remplies et les entreprises tournent à plein rendement. Bien qu’aucun des observateurs traditionnels n’ait prévu le mouvement de protestation, il arrive à point nommé pour les classes moyennes en particulier, qui sentent que le moment est bien choisi pour réclamer plus de justice sociale.

C’est la crise du logement qui a déclenché le mouvement. Les prix de l’immobilier flambent, mais le niveau des salaires est tellement bas que même un couple de diplômés universitaires ne dispose pas de suffisamment de moyens pour acquérir un modeste trois-pièces à crédit. Le coût de la vie ne cesse d’augmenter et les chaines de distribution semblent fixer les prix de manière arbitraire, si bien qu’on a l’impression que la concurrence est absente.

Le style du mouvement est bon enfant, et tout en protestant les manifestants expriment leur attachement au pays, leur joie d’y vivre et leur intention de s’y épanouir. Ce que ce mouvement a de particulier comparé à ce qu’on a l’habitude d’observer dans les pays occidentaux, c’est qu’il n’est dirigé contre personne. Les sondages révèlent que 87 % de la population soutiennent le mouvement. On pourrait penser que dans ces conditions c’est le gouvernement qui est visé, mais ce n’est pas le cas non plus. L’opinion publique est consciente que la cherté de l’immobilier et le pouvoir exorbitant des cartels sont le résultat d’une politique vieille de plusieurs décennies. Qui plus est, le gouvernement est d’accord avec les manifestants, et le Président de L’Etat a reçu une délégation du mouvement pour la féliciter de son initiative et lui exprimer son soutien.

Les manifestants ont installé leurs innombrables tentes en plein Tel-Aviv et dans une douzaine d’autres villes, et campent depuis quelques semaines. Ils sont bien organisés, ont improvisé des tribunes pour les orateurs, mais aussi pour des artistes qui se produisent à titre gracieux. Il y des garderies d’enfants, des cuisines de fortune, des centres de presse, des écrans géants et un courant humain permanent de militants qui interpellent les passants pour leur expliquer leurs revendications. Il n’y aucun signe de violence, et la police n’est visible nulle part. Il y a quelques jours plus de trois-cent mille manifestants ont défilé dans les artères principales de Tel-Aviv sans provoquer le moindre incident.

Ce mouvement éminemment politique n’a aucun lien avec la vie politicienne. Toutes les sensibilités sont présentes, mais aucune ne se manifeste en tant que telle. Bien au contraire, les slogans qui fleurissent dans cette kermesse ont comme point commun de ne se référer à aucune idéologie quelle qu’elle soit.

Certains veulent voir dans ce mouvement une analogie avec les évènements qui agitent le monde arabe. Mais l’été d’Israël est fondamentalement différent du printemps arabe. Il ne s’agit pas ici de revendiquer la démocratie, mais au contraire de l’exercer.

Olivier Besancenot et la Flottille pour Gaza

Olivier Besancenot, figure charismatique de l’extrême gauche française, s’est acoquiné à la « flottille pour Gaza », qui a pour objectif de forcer le blocus israélien. Il a accordé à cette occasion une interview à bord du navire sur lequel il s’est embarqué, où il expliquait avec grand sérieux que Gaza était une « prison géante ».

Olivier Besancenot omet de préciser que le geôlier de la prison en question est le Hamas, organisation terroriste répertoriée comme telle dans un grand nombre de pays. Il n’est probablement pas au courant non plus que Gaza est un mini-Etat islamique mené par la frange la plus barbare, la plus rétrograde, la plus radicale et la plus fanatique des ennemis d’Israël, cumulant le fondamentalisme musulman et un antisémitisme primaire, et foulant du pied toutes les conventions internationales relatives aux droits de l’homme. Ce pouvoir est activement soutenu par la Syrie, le Liban et l’Iran, régimes aussi épris de démocratie que le Hamas lui-même.

Olivier Besancenot a sans doute oublié qu’Israël a évacué Gaza en 2005 mais n’a reçu en échange que des milliers de roquettes visant des civils. Il y a quelques semaines encore un transport d’enfants israéliens circulant le long de la frontière de Gaza a été détruit par une roquette antitank tirée sur un autobus scolaire par des terroristes qui l’ont ciblé en connaissance de cause.

Olivier Besancenot est offusqué quand on le soupçonne d’antisémitisme, et il a sans doute raison parce que cela ne lui ressemble pas. Cependant il s’associe régulièrement à des entreprises qui dénient au peuple juif le droit d’avoir une existence nationale. C’est d’ailleurs la doctrine de sa mouvance politique que de mettre fin au projet sioniste. Pourtant il connaît bien l’Histoire, et ne peut pas être passé à côté du texte de la résolution 181 des Nations-Unies du 29 novembre 1947 concernant le partage de la Palestine qui fait usage 31 fois du vocable « Etat Juif » pour désigner l’Israël d’aujourd’hui.

Olivier Besancenot aura aussi été trop occupé pour se donner la peine de lire la Déclaration d’Indépendance d’Israël de 1948 qui dit « Nous tendons la main de l’amitié, de la paix et du bon voisinage à tous les Etats qui nous entourent et à leurs peuples. Nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous. L’Etat d’Israël est prêt à contribuer au progrès de l’ensemble du Moyen Orient ». C’était il y a 63 ans. La main tendue commence à être prise de crampes. S’il avait pris note de cette main tendue, nul doute qu’Olivier Besancenot se serait rangé du côté d’Israël, sachant à quel point la notion du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes lui est chère.

Bien que le bateau sur lequel a embarqué Olivier Besancenot soit modeste, il dispose probablement d’un GPS, alors il pourrait peut-être demander au capitaine de mettre le cap vers d’autres prisons de la Méditerranée, comme par exemple la Lybie ou la Syrie, où il convaincra sans peine les geôliers locaux d’ouvrir les portes de la liberté.

Mais si le GPS reste orienté vers Gaza, alors Olivier Besancenot pourrait peut-être suggérer au Hamas de renoncer au terrorisme et de respecter les accords entre Israël et l’Autorité palestinienne, ce qui mettrait sans doute fin au blocus. Mais comme la pensée d’Olivier Besancenot relève elle aussi d’une prison, celle de l’infaillibilité du trotskysme, il est douteux qu’il comprenne avant longtemps qu’il se trompe d’ennemi.

Dominique Strauss-Kahn ou la stature d’un président

On a abondamment relevé le courage d’Anne Sinclair depuis que Dominique Strauss-Kahn a été arrêté à New-York. Mais bien qu’elle ait eu beaucoup à endurer depuis le déclenchement de l’affaire, elle est ce qu’on appelle une victime collatérale. Au-delà de ses proches, celui qui est frappé le plus durement c’est bien entendu Dominique Strauss-Kahn lui-même.

Dans la mesure où il est innocent, son comportement a été déterminé et extraordinairement digne. A aucun moment il n’a craqué. A aucun moment il ne s’est écroulé. A aucun moment on n’a pu déceler dans son expression de la colère, de l’exaspération, du dépit ou du désespoir. Nous ne savons pas comment les choses se sont déroulées dans le bureau du procureur ou lors de son séjour en prison, mais nul doute que si à un moment où à un autre il s’était effondré, ou au contraire s’était emporté, on l’aurait su grâce aux médias à l’affut de tout ce qui pouvait faire des titres.

Et quand tout a basculé et que le procureur a libéré Dominique Strauss-Kahn sur parole, là aussi il a fait preuve d’une retenue remarquable. En sortant du Tribunal il s’est dirigé d’un pas mesuré vers la voiture qui l’attendait sans exhiber la moindre jubilation. C’était pourtant sur ce même trottoir que quelques semaines auparavant il avait été houspillé par une meute haineuse qui hurlait « honte sur vous » en lui souhaitant de croupir le restant de ces jours en prison. A peine a-t-il esquissé un sourire traduisant son soulagement, mais c’était un sourire paisible, un sourire qui avait l’air de s’adresser surtout à ses proches, qu’ils fussent présents ou lointains, comme pour leur redonner confiance et leur signaler qu’il allait bien.

Si Dominique Strauss-Kahn est blanchi d’ici peu, la question de sa candidature à la Présidence de la République va à nouveau se poser, même si lui-même pourrait souhaiter un répit avant de prendre sa décision. Ce qui apparait à l’évidence, c’est que ses éventuels électeurs auront eu l’occasion d’évaluer en direct la tenue de cet homme face à l’adversité. On peut ne pas être de son bord politique, mais dans la mesure où la fonction de Président requiert une trempe exceptionnelle et l’aptitude à garder son calme en toutes circonstances, Dominique Strauss-Kahn a démontré qu’il était à la hauteur à l’occasion de cette épreuve dont il se serait bien passé.

Quant à son profil d’homme à femmes, il craignait lui-même depuis longtemps qu’il ne le rattrape lors d’une éventuelle campagne électorale. Le destin a voulu qu’il soit rattrapé avant même qu’elle ne commence, or si les sondages montrent qu’il est encore un candidat apprécié il n’aura plus à craindre la bulle à ragots parce qu’elle se sera dégonflée avant la campagne.

Ne pas vouloir voter pour un homme dont on réprouve la sexualité est une chose, mais faire activement campagne contre lui sur base de son penchant sexuel est scandaleux. Il n’y a pas si longtemps, un candidat homosexuel à la mairie de Paris n’aurait eu aucune chance de se faire élire. Maintenant la plupart des électeurs ne font plus de lien entre l’orientation sexuelle et la compétence du Maire de leur ville, et c’est bien ainsi. Lors de l’affaire Monica Lewinsky, le Président Clinton a successivement nié et reconnu une aventure sexuelle extraconjugale à la face de l’Amérique toute entière, mais cette Amérique que l’on dit si puritaine ne l’a pas démis de ses fonctions et a même continué à lui vouer une popularité qui ne s’est pas démentie à ce jour. Peut-être que l’Histoire retiendra que l’affaire Dominique Strauss-Kahn aura imprimé un tournant décisif aux mœurs en montrant que les masses savent désormais que les compétences de leurs dirigeants ne se confondent pas avec la nature de leur sexualité.

Dominique Strauss-Kahn pourrait être lavé de tout soupçon sur base de la perte de crédibilité de son accusatrice suite à la série de mensonges dont elle s’est rendue coupable. Les médias spéculent beaucoup là-dessus, mais il est étonnant que l’on n’entende nulle part exprimer l’exigence que cette tragédie doive déboucher sur des aveux explicites, au moyen desquels l’accusatrice révèlerait sans ambiguïté avoir menti sur toute la ligne, et pas simplement sur ses comptes en banques. Ce serait la moindre des choses. Non pas seulement pour l’honneur de Dominique Strauss-Kahn, mais aussi pour celui de toutes les femmes du monde qui sont réellement violées tous les jours, auxquelles elle aura fait un tort incommensurable.

L’Etat de Palestine

Il est difficile de se représenter ce que pourrait donner la proclamation d’un Etat de Palestine qu’envisage l’Autorité palestinienne. Les implications juridiques et logistiques sont complexes, et personne, pas plus les palestiniens que  les israéliens, n’y voient clair.

Certains en Israël pensent que cela pourrait déboucher  sur une guerre, puisque les palestiniens tenteraient sans doute un nettoyage ethnique des juifs de la future Palestine. D’autres pensent qu’Israël pourrait reconnaître l’Etat Palestinien, mais pas ses frontières. Les israéliens évacueraient alors les territoires jugés encombrants, mais annexeraient ceux auxquels ils tiennent pour des raisons stratégiques, démographiques ou symboliques. Par ailleurs, comme l’Etat d’Israël ne serait plus puissance occupante, il n’y aurait plus obligation de fournir eau, électricité ou autres biens indispensables à la vie quotidienne d’une  Cisjordanie en plein essor économique. A moins d’accords bilatéraux, bien sûr, mais cela supposerait la fin du conflit entre les deux nations, ce que ne prévoit pas le projet palestinien. La proclamation du nouvel Etat impliquerait en outre que la Palestine inclue la bande de Gaza, ce qui compliquerait les choses puisqu’Israël pourrait légitimement tenir le gouvernement palestinien pour responsable des agissements du Hamas.

Ceci dit il n’est pas impossible que la proclamation ait un effet psychologique chez les palestiniens, qui ayant accédé au statut d’Etat ne trouveraient plus en dessous de leur dignité de négocier avec Israël, qu’il y ait construction israélienne en Cisjordanie ou pas.

Chacun peut rêver d’un monde qui lui corresponde, mais là difficulté est que les rêves des uns empêche parfois les autres de dormir. Ces hommes en noir qui se promènent à Jérusalem avec des chapeaux de fourrure ont le droit d’être ce qu’ils sont. Ces hommes du désert qui boivent du thé brûlant en plein été ont le droit d’être ce qu’ils sont. Ces hommes et ces femmes qui se réclament des valeurs de la modernité ont eux aussi le droit d’être ce qu’ils sont. L’humanité est diverse, les raisons de s’affronter infinies, et chacun pense qu’il a raison, alors la vraie question, une fois qu’on a dit ça et qu’on a épuisé tous les arguments, c’est : et maintenant, que fait-on. Et la réponse est : maintenant on ne fait ni l’amour ni la guerre, mais un compromis.

Si les palestiniens estiment qu’ils ont de meilleurs chances d’aboutir à un compromis historique avec Israël en ayant un statut d’Etat naissant, alors qu’à cela ne tienne.

Amen est un mot hébreu qui signifie confiance.

 

Do not forgive Judge Goldstone

One can only welcome the retraction of Judge Goldstone as expressed in his article published in  “The Washington Post” concerning his “Operation Cast Lead” report. For the record, Israel intended in 2009  to put an end to the firing of Hamas on civilian populations, an ongoing harassment spread out over eight years and unsettling the lives of hundreds of thousands  Israelis stunned by screaming sirens summoning them to flee to shelters.

Israel did through « Operation Cast Lead » nothing else that defend its citizens. The IDF invaded the Gaza Strip in order to eliminate Hamas terrorists while making sure not to cause civilian casualties. Whenever it nevertheless occurred, the IDF opened inquiries in order to verify the facts and take appropriate actions. It is Judge Goldstone himself that admits it now.

Judge Goldstone recognizes that Israel has not committed any war crimes in Gaza and never targeted civilians. This in sharp contrast with Hamas, that deliberately and intentionally did so, which actually never needed to be investigated, since the Hamas had been claiming it itself all along.

Everyone can be wrong or go astray, either for good or bad reasons. Goldstone is perhaps forgivable as a private person, especially if he draws practical conclusions from his retractions and does the utmost in order to try to and repair the considerable damage caused to Israel’s image.

However, as a public person Goldstone must not be forgiven because he behaved unprofessionally and committed serious methodological errors. It is imperative to not expose other parties to his incompetence in the future. Although he now claims that « if he had known then what he knows now he would never have condemned Israel”, he does not reveal what made him change his mind, which continues to make him undependable.

The excellent « Analyse Critique du Rapport Goldstone » published a year ago by the periodical « Controverses » (http://www.controverses.fr/) is particularly striking from this point of view. It demonstrates how Judge Goldstone was biased whatever angle one looks at it, starting from the nature of the report’s sponsor, the “UN Commission on Human Rights” once chaired by Qaddafi’s Libya. « Controverses » explains how Judge Goldstone simply ignored the nature of the Hamas regime targeting civilian populations under the motto of its doctrine officially calling for the destruction of the State of Israel.

Not to forgive Judge Goldstone as a public person consists of barring him from assignments with regard to international law. His deceitful report has had serious implications not only for Israel, but for all democracies having to deal with terrorists. Nowadays these are no more small mobs, but full-blown armies financed by rogue states. These armies have substantial resources and are beyond control of the Geneva Convention.

It suffices to reflect on Guilad Shalit’s fate, the Israeli hostage from whom we do not even know if he is still alive. He may well be merely one of many victims of the Arab-Israeli conflict, it all says a lot about the Hamas notion of Human Rights.

Judge Goldstone has attempted to deprive Israel from it’s self defence right.

Do not forgive Judge Goldstone.

Israel must react in a proportionate way

The verse “eye for eye, tooth for tooth » found in the Torah cannot be interpreted literally. According to the Talmud, it means that any damage must be compensated fairly. Compensation may be material, the principle being that whenever it is impossible to restore what has been lost, the remedy must be at the level of the harm.

“Eye for eye, tooth for tooth » is not synonymous of revenge. It is a penalty that equals the crime and its consequences. It does not confine itself to the wrongdoing, but also takes into account its scope, the underlying intention, the risk of recurrence and the collateral damage.

This should apply to Hamas, which has just crossed a red line.

A bus carrying children along the border between Israel and Gaza has been destroyed by an antitank rocket fired by terrorists who knowingly targeted it. This kind of bus is perfectly identifiable in Israel through its yellow color and other symbols indicating the presence of children.

Most children left the bus at the previous stop, so much so that it was almost empty at the time of the crime, but nevertheless a teenager is in critical condition and several others are injured. However, it would be mistaken to believe that this sums up the incident. One must also take into account that hundreds of thousands of peaceful citizens of southern Israel will hit the road in fear in the coming days. That economic life will be disrupted. That children will be unable attend school. Moreover, that southern Israel is now under tension because Hamas has resumed firing rockets at random.

Israel will have to respond proportionately. This means that the State is compelled to meet its commitment to protect its population and do the utmost to allow for a return to normality. A proportionate response from Israel is a response that has the effect of bringing about the Hamas to put an end to its shelling. No one is able measure what this may amount to in terms of human lives and material devastation, but it is for Israel, and for Israel alone to decide what action needs to be undertaken.

Meanwhile, Judge Goldstone and his forty liars can now begin to draft their report on what is likely to unfold, because they have demonstrated they cannot be bothered with reality on the ground anyway.

Moreover, it seems that the sponsor of the report, the UN Commission on Human Rights, has failed to include the rights of Jews in its articles.

Eye for eye, tooth for tooth.

Israël doit réagir de manière proportionnée

Le verset « œil pour œil, dent pour dent » qu’on trouve dans la Thora ne peut pas être interprété au sens littéral. D’après le Talmud il signifie que tout dégât doit être compensé de manière juste. Le dédommagement peut être matériel, le principe étant que dans une situation où il est impossible de restituer ce qui a été perdu, la réparation doit être à la hauteur du préjudice.

« Œil pour œil, dent pour dent » n’est pas synonyme de vengeance, mais bien de peine proportionnée au crime et à ses conséquences. Il ne faut donc pas pas se cantonner au crime lui-même, mais aussi considérer sa portée, l’intention sous-jacente, le risque de récidive et les dommages collatéraux.

Cela devrait s’appliquer au Hamas, qui vient de franchir une ligne rouge.

Un autobus de transport d’enfants circulant sur une route le long de la frontière avec Gaza a été détruit par une roquette antitank tirée par des terroristes qui l’ont ciblé en connaissance de cause. Ce genre de véhicule est en effet parfaitement identifiable en Israël de par sa couleur jaune et autres symboles signalant la présence d’enfants.

La plupart des enfants étant descendus à l’arrêt précédent, l’autobus était presque vide au moment de l’attaque, mais un adolescent est dans un état critique et quelques autres sont blessés. Mais ce serait une erreur que de croire que le bilan se limite à ça. Le bilan, c’est aussi que des centaines de milliers de paisibles citoyens du Sud d’Israël vont prendre la route la peur au ventre dans les jours qui viennent. Que la vie économique va être perturbée. Que les enfants ne pourront pas se rendre à l’école. Que le Sud d’Israël est sous tension parce que le Hamas s’est remis à tirer.

Israël va devoir réagir de manière proportionnée. Cela signifie que l’Etat va devoir assumer ses obligations vis-à-vis des habitants de la région et faire tout ce qui est en son pouvoir pour permettre un retour à la normale. Une réaction proportionnée d’Israël, c’est une réaction qui doit avoir pour effet de faire cesser les tirs du Hamas. Nul ne peut mesurer à l’avance ce que cela va impliquer en matière de vies humaines et de dégâts matériel, mais c’est à Israël, et à Israël seul de décider de l’attitude à adopter.

En attendant, le juge Goldstone et ses quarante menteurs peuvent dès à présent commencer à rédiger leur rapport sur ce qui va se dérouler, parce que de toutes manières la réalité sur le terrain ne les intéresse pas.

Il semble d’ailleurs que le commanditaire du rapport, la Commission des Droits de l’Homme de l’Onu, ait omis de d’inclure les droits des juifs dans ses statuts.

Œil pour Œil, dent pour dent.

Il ne faut pas pardonner au juge Goldstone

On ne peut que se féliciter de la rétractation du juge Goldstone dans le « Washington Post » concernant son  rapport publié en 2009 concernant l’opération « Plomb Durci ». Pour mémoire, cette opération consistait pour Israël à mettre un terme aux tirs du Hamas visant les populations civiles, tirs étalés sur huit ans et altérant le quotidien de plus d’un million  d’israéliens tétanisés par les hurlements des sirènes les sommant de courir aux abris.

Israël n’a rien fait d’autre au moyen de l’opération « Plomb Durci » que défendre la vie de ses citoyens.  L’armée a envahi la bande de Gaza par voie terrestre pour frapper les terroristes du Hamas tout en s’efforçant de ne pas causer de pertes civiles. Chaque fois qu’il y en a eu malgré tout, Tsahal a déclenché ses procédures internes en vue de vérifier les faits et d’en tirer les conséquences le cas échéant. C’est le juge Goldstone qui le dit lui-même, maintenant.

Le juge Goldstone reconnaît  désormais qu’Israël n’a pas commis de crimes de guerre à Gaza et n’a jamais ciblé de civils. Ceci à l’inverse du Hamas, dont c’était l’intention délibérée et explicite, ce qui n’a d’ailleurs jamais nécessité d’enquête puisque le Hamas le revendiquait spontanément.

Chacun peut se tromper ou se fourvoyer, que se soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Goldstone en est peut-être pardonnable en tant que personne privée, en particulier s’il tire des conclusions pratiques de ses rétractations et met tout en œuvre pour  tenter de réparer les dégâts considérables causés à l’image d’Israël.

Mais en tant que personne publique le juge Goldstone est impardonnable parce qu’il a commis des fautes professionnelles et méthodologiques. Il est donc impératif de ne plus jamais exposer autrui à son incompétence. Dans son article du « Washington Post » il déclare que « s’il avait su à l’époque ce qu’il sait aujourd’hui il n’aurait jamais condamné Israël », mais se garde de dévoiler ce qui l’a fait changer d’avis, ce qui continue à le rendre suspect.

L’excellente « Analyse Critique du Rapport Goldstone » publiée il y a un an par la revue « Controverses » http://www.controverses.fr/ prend aujourd’hui un relief particulièrement saisissant de ce point de vue. Il y est démontré que le rapport Goldstone était biaisé dès le départ quel que soit l’angle sous lequel on l’examine, à commencer par la nature du commanditaire du rapport, la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU présidée un temps par la Lybie de Kadhafi. «  Controverses » démontre à quel point le  rapport Goldstone était bâclé en faisant l’impasse sur la nature du Hamas, régime terroriste s’attaquant aux civils et ayant pour doctrine officielle la liquidation de l’Etat d’Israël.

Ne pas pardonner au juge Goldstone en tant que personne publique consiste à ne plus lui permettre d’accéder à une fonction de quelque nature que ce soit ayant un  lien avec le droit international. Le scandale que constitue son rapport mensonger est lourd de conséquences non seulement pour Israël, mais pour toutes les démocraties aux prises avec le terrorisme, qui n’est plus aujourd’hui le fait de  groupuscules mais de véritables armées financées par des Etats-voyou. Ces armées disposent de moyens de moyens considérables échappant au contrôle d’instances internationales relevant de la Convention de Genève.

Il n’y a qu’à observer le sort que réserve le Hamas à Guilad Shalit, l’otage israélien dont on ne sait même pas s’il est en vie. Celui-ci n’a beau être qu’une seule parmi les nombreuses victimes du conflit Israélo-arabe, la manière dont il est traité en dit long sur la conception du Hamas des droits de l’homme.

Le juge Goldstone a tenté de déposséder Israël de son droit à la légitime défense.

Il ne faut pas pardonner au juge Goldstone.

Les ONG d’Israël et les faux amis

J’ai récemment assisté à un débat organisé par «La Paix Maintenant» à Université de Tel Aviv entre Yariv Oppenheimer, Secrétaire Général du mouvement, et Dany Danone, membre de la Knesset et président du Likoud Mondial. Le débat avait pour objet la proposition du Likoud de créer une Commission Parlementaire afin de vérifier les sources de financement  des ONG israéliennes.

Les deux orateurs sont des personnalités aux sensibilités politiques notablement divergentes. Ils ont cependant en commun d’être des sionistes convaincus et militants. Ce qui les sépare en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien est l’analyse du problème et donc les solutions qu’ils préconisent.

En conséquence, je me suis surpris à être d’accord avec tous deux en ce qui concernait l’objet du débat.

D’une part je crois tout comme Yariv Oppenheimer que la liberté d’expression doit être préservée en dépit des risques inhérents à tout régime démocratique, où il arrive que des forces antidémocratiques abusent du système. En outre, la liberté d’expression, comme le dit justement Yariv Oppenheimer, ne doit pas se limiter au droit de publier ou de discourir, mais doit aussi pouvoir s’appuyer sur des soutiens financiers internes ou externes.

D’autre part  je suis d’accord avec Dany Danone qu’accepter l’assistance d’ennemis d’Israël ou d’organisations antisémite est à la fois immoral et dangereux. Les ONG sont à cours d’argent de manière chronique, mais c’est justement une raison de renforcer la vigilance et d’évaluer avec discernement qui l’on veut bien fréquenter.

Le problème est qu’il est difficile, voire impossible de contrôler le flux de financier des ONG dès lors que celui-ci n’a pas de frontières. Même si une Commission Parlementaire arrivait à démontrer que les sources de financement de certaines organisations étaient problématiques, elles trouveraient rapidement le moyen de contourner la difficulté. Par conséquent  je pense qu’il est irréaliste d’attendre d’une Commission Parlementaire de se montrer  capable de durablement déjouer un tel financement.

S’il apparaît qu’une ONG israélienne est hostile à Israël ou à ses institutions, ce doit être à la justice de régler la question, et ceci indifféremment de la source de financement.

La plupart des ONG israéliennes sont cependant de bonne foi.  Mais à la lumière de mon expérience de juif de la Diaspora, il m’apparaît que leurs dirigeants ne sont pas toujours conscients de la nature de certains de leurs adeptes internationaux, qui sont en réalité opposés à l’existence même d’Israël. En outre, bon nombre de ces faux amis sont des antisémites notoires.

Cette anomalie  s’applique bien entendu à la fois à la gauche et la droite de l’éventail politique.

Récemment, une délégation de 35 parlementaires européens d’extrême-droite a été accueillie par des membres de la Knesset et des maires. Les ONG israéliennes qui acceptent de se lier à eux, que ce soit moralement ou financièrement, se fourvoient parce qu’elles n’ont rien en commun avec ces mouvances.

Ce qui se passe avec les ONG israéliennes liées à l’extrême-gauche européenne est comparable. Cette extrême-gauche est viscéralement opposée à l’idée même d’un Etat juif mais utilise ses contacts avec des ONG israéliennes comme alibi pour l’escamoter sous une empathie de circonstance avec les palestiniens. L’extrême-gauche européenne a intériorisé des siècles d’antisémitisme et l’a remis à jour de manière particulièrement malsaine. Elle l’exprime sous couvert d’antisionisme, mais en dehors de ce détail sémantique, le discours est inchangé.

On charge Israël de tous les pêchés d’Israël, et la boucle de l’antisémitisme est bouclée.

En conclusion, j’estime qu’il appartient aux ONG israéliennes d’examiner de manière critique le profil des organisations disposées à les soutenir. Elles devraient décliner toute aide, de quelque nature que ce soit, de mouvements fleurant une idéologie incompatible avec la leur. Le rôle d’une Commission Parlementaire de la Knesset pourrait alors être de se renseigner sur les véritables motivations de soutiens d’origine étrangère, et de communiquer leurs conclusions aux ONG locales afin qu’elles  soient en mesure de filtrer elles-mêmes les concours qu’on leur propose.

Palestiniens, indignez-vous et chassez vos maîtres

Le discours à la mode chez certains politologues avertis est qu’on n’a qu’a transposer en Palestine les turbulences du monde arabe, et on obtient en avant-première le déroulement du prochain film: la rue palestinienne va, par effet de mimétisme, se soulever à son tour. Simple comme bonjour. Le scénario est plausible, mais la tournure que cela pourrait prendre n’est peut-être pas celui que l’on attend. Si l’insurrection était de même nature qu’en Egypte ou qu’en Tunisie, alors les insurgés ne se donneraient pas la peine de provoquer des embouteillages à Ramallah parce qu’ils sauraient qu’il suffit d’envoyer une demi-douzaine de représentants en Israël pour négocier la fin de l’occupation en bon ordre, vu qu’Israël ne demande pas mieux.

Si l’on veut fantasmer sur une possible contagion en Palestine de ce qui se passe ailleurs au Moyen-Orient, alors la cible serait forcement les responsables du drame  palestinien, à savoir les dirigeants du Fatah, du Hezbollah, du Hamas et de leurs complices iraniens. Aucune de ces forces n’est intéressée par une solution du conflit parce que cette perspective équivaut pour elles à un arrêt de mort.

On ne voit pas bien en quoi les dirigeants actuels des palestiniens mériteraient un autre sort que Kadhafi, Moubarak ou Ben Ali. Tout comme ceux-ci, et pour des raisons analogues,  ils ont failli sur toute la ligne. Ils n’ont en effet rien à leur envier en matière de violations de droits de l’homme, de corruption, de pillage et de mensonges.

Une rue palestinienne bien inspirée se soulèverait donc plutôt contre ses dirigeants que contre Israël, à l’image de ce qui s’est passé au Caire, à Tunis et à Tripoli. Si l’on pense que les turbulences au Moyen-Orient sont l’expression d’une véritable aspiration à la liberté, à la modernité et à la démocratie, alors c’est la meilleure chose qui puisse arriver à Israël. Il n’y a aucun doute que l’installation de véritables démocraties aux Moyen-Orient déboucherait rapidement sur la fin du conflit israélo-palestinien.

S’il y a un vent de modernité qui souffle à travers le Moyen-Orient, alors pourquoi les palestiniens se tromperaient-ils d’ennemis en se soulevant contre Israël ? S’en prendre à Israël c’est ce qu’on fait tous les potentats du Moyen-Orient depuis plus de six décennies. Si l’on trouve que ceux-ci ont été nuisibles pour leurs peuples, pourquoi trouverait-on que l’objectif de liquider Israël était raisonnable?

Bernard-Henri Levy pense que le vrai combat qui se joue en ce moment dans le monde arabe, c’est celui de la modernité contre l’obscurantisme. Il se pourrait qu’il ait raison.

Translate »