Newt Gingrich et l’invention du peuple palestinien

L’ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich est l’un des favoris à l’investiture du parti républicain pour les prochaines élections présidentielles américaines. La politique intérieure fait l’objet de débats houleux sur fond de crise économique, mais la politique étrangère est parfois aussi un sujet qui fâche aux Etats-Unis. Lors d’une interview récemment accordée à une chaîne communautaire juive, Gingrich a qualifié les Palestiniens de peuple inventé. Cela n’a pas manqué de susciter la colère des leaders palestiniens et de leurs soutiens.

En réalité tous les peuples sont inventés, parce qu’il n’existe dans l’espèce humaine que des individus. Or chaque individu étant différent, rien ne lui confère une appartenance innée à telle ou telle civilisation, culture ou groupe humain quel qu’il soit. La marque d’un peuple relève d’un sentiment arbitraire, et ne saurait être déterminée par d’autres que ses propres membres.

La Palestine a toujours été habitée par des juifs, des arabes et d’autres ethnies qui considéraient qu’ils y avaient leurs racines. Il y a plus d’un siècle l’immigration juive s’est intensifiée sous la poussée du mouvement sioniste, tant et si bien que les juifs ont fini par réunir en 1948 tous les attributs d’un peuple apte à se constituer en nation indépendante. Ils l’ont donc fait, et auraient d’ailleurs pu le faire dix ans plus tôt sans l’opposition du monde arabe à l’idée même d’un Etat juif.

Quant au peuple palestinien tel qu’il s’identifie aujourd’hui, il n’a pris conscience de lui-même que suite à la Guerre des Six-Jours de 1967, après qu’une coalition arabe ait tenté de rayer Israël de la carte. Avant cela il y avait identité quasi-totale entre arabes de Cisjordanie et Gaza d’une part, et arabes de Jordanie d’autre part. Au fil du temps ces populations ont chacune développé une spécificité, et se confondent aujourd’hui moins que précédemment.

Les commentaires du candidat Gingrich peuvent être considérés comme provocateurs, mais en réalité ils sont l’effet de l’irritation grandissante de l’opinion américaine face à une déligitimation d’Israël qui s’exprime de manière de plus en plus ouverte à travers le monde. C’est une manière peu diplomatique et agacée de dire une vérité pourtant criante, mais Gingrich a pris les palestiniens au piège de leur propagande. En effet, si les palestiniens contestent le droit au peuple juif de vivre en Israël, ils s’exposent à leur tour à ce que l’on s’interroge sur la notion de peuple palestinien, dont on réalise bien vite que personne n’en avait entendu parler il n’y a pas si longtemps.

La conclusion que l’on peut tirer de l’exaspération de Gingrich, c’est qu’invention pour invention, une chose est établie: quel que soit l’angle sous lequel l’on envisage la chose, le peuple juif a sans aucun doute possible été inventé avant le peuple palestinien. On pourrait se demander dans ces conditions pourquoi l’Etat d’Israël envisage néanmoins la solution de deux Etats pour deux peuples, mais l’explication est simple: c’est qu’Israël aspire à la fin du conflit.

Les expatriés français et l’Assemblée Nationale de 2012

Léon-Maurice Nordman, grand résistant fusillé en 1942 par les nazis eut ce mot terrible eu égard au régime de Vichy: « Entre la France et les juifs, c’est une histoire d’amour qui a mal tourné ».Trois ans après la Libération l’Etat d’Israël voyait le jour, et les juifs qui avaient choisi d’en faire partie eurent à cœur de tourner la page et de promouvoir les liens entre l’Etat Juif et la France. Ils y parvinrent, et L’Histoire retient que lors de la Guerre des Six-jours, alors que le monde arabe s’apprêtait à rayer Israël de la carte, l’aviation israélienne gagna dès les premières heures la maîtrise du ciel à bord de chasseurs « Mirage » fournis par la France. Il semble par ailleurs que bien qu’Israël ne s’exprime pas à propos de la force de frappe qu’on lui prête, il est probable que le partenariat avec la France lui a ouvert à cette époque l’accès à la technologie nucléaire.

Secoué par la victoire d’Israël, de Gaulle décide après la Guerre des Six-jours d’imprimer un virage radical à sa diplomatie en lui donnant une orientation qui demeure jusqu’à nos jours ce qu’on appelle la politique arabe de la France. En gros, une realpolitik consistant à tourner le dos à Israël en échange de pétrole. En guise d’échappatoire et armé de sa seule mauvaise foi, De Gaulle stigmatise alors le peuple juif comme étant « sûr de lui-même et dominateur », comme si l’histoire bimillénaire de la Diaspora juive ne témoignait pas très précisément du contraire.

La France et Israël ont cependant continué à entretenir des relations normales, mais souvent troublées par une désinformation rampante. Peut-être les choses vont-elles changer maintenant à l’occasion des élections législatives de 2012, qui prévoient 11 nouvelles circonscriptions expressément créées à l’intention des français établis à l’étranger. Cette initiative est innovante parce qu’elle permettra aux électeurs non seulement d’exercer leur droit de vote, mais aussi d’élire des députés qui les représenteront en connaissance de cause, et seront à même de promouvoir les échanges entre ces terres d’adoption et la France.

La 8e circonscription comprend Chypre, la Grèce, Israël , l’Italie, Malte, Saint-Marin, le Saint-Siège et la Turquie. Environ la moitié de cet électorat réside en Israël. L’attachement des français à la culture et à la langue de leur patrie d’origine ainsi que les liens qu’ils entretiennent avec elle sont notoires. Même s’ils ne seront pas assez nombreux pour choisir le futur député, ce sont probablement les français d’Israël qui donneront le ton en ce qui concerne le futur député de la 8e circonscription à l’Assemblée Nationale.
Cinq candidats font déjà campagne. Les voici par ordre alphabétique:

Edward Amiach. C’est le candidat de l’UPJF, l’Union des Patrons Juifs de France, dont il fut le président. Il a effectué sa carrière dans la grande distribution.
Valérie Hoffenberg. Ancienne représentante de l’American Jewish Committee à Paris, elle est élue à Paris. C’est la candidate officielle de l’UMP.
Philippe Karsenty. Ancien financier, il est actuellement adjoint au maire (de centre droit) de Neuilly. Parallèlement à cette campagne électorale dans laquelle il se présente en indépendant «divers droite», il mène un combat médiatique et judiciaire dans l’affaire Al-Dura (Charles Enderlin-France 2).
Daphna Poznanski, qui habite en Israël depuis 31 ans, est la candidate officielle du Parti Socialiste. Elle est vice-présidente de l’Assemblée des Français de l’Etranger.
Gil Taïeb est membre du Consistoire de Paris ainsi que de nombreuses autres institutions communautaires juives françaises. Proche de la gauche française par sa femme qui est élue du Parti Socialiste à Paris, il est aussi soutenu en Israël par de nombreuses personnalités de la gauche israélienne.

Israël et le problème iranien

Le   problème que pose la course à l’arme nucléaire existe depuis que les Etats-Unis s’en sont servis en 1945 pour mettre un terme à la guerre avec le Japon. La décision des américains était basée sur une comptabilité macabre, à savoir qu’il y aurait moins de morts en frappant le Japon par la Bombe qu’en poursuivant une guerre conventionnelle. Le problème que cela posait eu égard aux lois de la guerre  n’était  pas spécifique au nucléaire, les considérations humanitaires ayant déjà été ignorées par les Alliés lors de bombardements indiscriminés de populations civiles allemandes.

Dans un premier temps la perception courante fut que la Bombe constituait certes l’arme la plus redoutable jamais conçue, mais qu’il était somme toute logique que le progrès de l’industrie de  l’armement aille de pair avec celui des autres technologies caractérisant le vingtième siècle.

Ce n’est que quelques années plus tard que le monde a commencé à prendre conscience d’un corollaire inattendu de l’avènement de la Bombe: c’est que pour la première fois dans l’Histoire il apparaissait que quel que fût le premier qui tirerait, tous les protagonistes seraient anéantis, de telle sorte qu’il ne pouvait plus y avoir de vainqueur.

C’est basé sur cette notion que s’est développée la doctrine de l’Equilibre de la Terreur durant la Guerre Froide. C’est ce qui a fait que ni le bloc soviétique ni le bloc occidental ne se sont jamais servi de l’arme nucléaire, tout en développant un potentiel de destruction monstrueux.

La dissémination nucléaire est en marche de par la volonté des nations qui en ont résolu ainsi. En attendant une décision universelle et crédible pouvant déboucher sur un désarmement, on n’a pas d’autre choix que de se fier à un nouvel Equilibre de la Terreur, et de veiller à ce que les Bombes demeurent dans des mains supposées responsables.

L’Iran est soupçonné de développer une bombe atomique. Il faut le déplorer, mais il est illusoire de penser que quelle technologie que soit puisse indéfiniment rester dans les mains d’une poignée d’initiés. L’Iran dispose d’assez de ressources pour acquérir le savoir-faire nucléaire, et les combustibles en rapport ne connaissent pas de frontières quand il s’agit de fournir des clients disposés à payer le prix.

L’Iran fait preuve depuis un  certain temps déjà d’un antisionisme déchaîné. Le Président Ahmadinejad déclare de manière répétée vouloir rayer Israël de la carte. Pour ceux qui estiment encore que l’antisionisme n’est pas forcement de l’antisémitisme, Ahmadinejad les éclaire en faisant preuve d’une remarquable pédagogie. Il promeut une propagande anti-juive au moyen des Protocoles des Sages de Sion, du négationnisme de la Shoah, de concours de caricatures et de créations mettant en évidence la conspiration juive visant à dominer le monde.

L’Iran s’attaque aux juifs parce que c’est un moyen qui a fait ses preuves et qui a l’avantage de rallier les masses avant d’entreprendre quoi que ce soit. L’Inquisition, le nazisme, le stalinisme et l’islamisme s’inscrivent de ce point de vue-là dans une remarquable continuité.

Cependant la bombe atomique iranienne n’est en réalité pas conçue dans le but de détruire Israël. Les iraniens savent d’ailleurs qu’une agression signifierait son propre arrêt de mort, puisque de nombreuses sources dignes de foi affirment qu’Israël est pourvu d’un arsenal nucléaire autrement plus important.  Les véritables cibles sont les champs pétrolifères du Moyen-Orient, dont les détenteurs seraient eux incapables de riposter, n’ayant pas de force de dissuasion nucléaire. L’Arabie Saoudite est la première visée, et l’Amérique l’est indirectement aussi, puisque cela la priverait  de son approvisionnement en pétrole.

La diplomatie israélienne se déploie en ce moment non seulement pour soi-même, mais aussi pour faire prendre conscience au monde que l’Iran se sert de sa détestation d’Israël comme manœuvre de diversion. Cela s’est déjà produit lors de l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, quand il a envoyé une pluie de missiles sur Israël sans que cela ait quel lien que ce soit avec le conflit.

On peut retarder la construction de la Bombe iranienne au moyen de sanctions ou en détruisant les sites nucléaires, mais la menace ne peut être écartée durablement que par un changement de régime en Iran. C’est à cela que l’Occident doit s’employer avant qu’il ne soit trop tard. Pas forcement par la violence, mais en assistant de manière efficace et massive l’opposition iranienne qui s’est déjà manifestée avec force à plusieurs reprises, mais sans succès.

L’Etat d’Israël doit être vigilant parce que comme l’Histoire passé l’a démontré depuis sa création, il ne peut pas se permettre de perdre une seule guerre, au risque de disparaître. En ce qui concerne l’Iran cette règle est plus vraie que jamais, mais cela ne signifie pas qu’Israël doit prendre sur soi une responsabilité qui incombe d’abord à ses voisins, et ensuite au monde libre.

Israël et les colons de Cisjordanie

L’occupation de la Cisjordanie constitue une impasse éthique et politique pour Israël parce qu’il y a là une population de plusieurs millions d’habitants qui ne sont ni israéliens ni étrangers, mais dont Israël est néanmoins responsable, à la fois moralement et juridiquement.

Israël se veut un Etat Juif et démocratique, or si la Cisjordanie reste indéfiniment sous contrôle israélien cela posera à terme un dilemme lancinant: soit les palestiniens deviennent citoyens israéliens, et alors c’en est fini de l’Etat Juif, soit ils ne le deviennent pas, et alors c’en est fini de l’Etat démocratique.

Israël devra donc finir par se délester de la responsabilité d’administrer le peuple palestinien, et devra convenir avec lui de frontières sûres et reconnues. Ni le caractère juif ni le caractère démocratique de l’Etat d’Israël ne sont pensables sans cette sécurité élémentaire à laquelle tout Etat souverain a droit.

C’est sur base du refus arabe de reconnaître le droit d’Israël à l’existence que fut mise en œuvre la colonisation de la Cisjordanie. Cette politique, initiée par la gauche israélienne et endossée par la droite nationaliste avait pour objectif de modeler Israël de manière à ce que ses frontières fassent sens, celles prévalant avant la Guerre des Six-jours de 1967 n’étant qu’une ligne d’armistice pour contenir les tentatives arabes de rayer Israël de la carte.

Beaucoup d’observateurs, parmi lesquels des amis d’Israël, s’inquiètent de la colonisation rampante de la Cisjordanie et craignent que les faits accomplis sur le terrain ne compromettent les chances d’un règlement. A cela on ne peut qu’opposer que l’Etat d’Israël a démontré à de multiples reprises qu’il était prêt à se replier quand il s’agissait de parier sur l’avenir. Contrairement aux idées reçues, Israël n’a cessé de rétrécir depuis des décennies. Les retraits du Sinaï, du Liban et de Gaza en témoignent.

Quand les responsables politiques israéliens déclarent au plus haut niveau qu’ils sont prêts à faire des concessions douloureuses en échange de la paix, ce n’est pas un vain mot. Leur main tendue ne se résume pas à des discours à la Knesset, au Congrès américain ou à l’ONU.

Il y a plus de dix ans le vice-premier ministre israélien Haïm Ramon avait proposé une loi d’indemnisation visant à rapatrier 80.000 juifs établis au cœur de la Cisjordanie, soit dix fois le nombre que le gouvernement israélien a expulsé de Gaza en 2005. Le plan Ramon consistait aussi à convertir la barrière de séparation entre Israël et la Cisjordanie en frontière définitive avec la Palestine. Les 250.000 colons établis sur 5% du territoire de Cisjordanie à l’Est de la frontière de 1967 seraient intégrés à Israël en échange de l’équivalent en territoires israéliens inhabités. La plupart des quartiers arabes de Jérusalem comptant 200.000 habitants iraient à la Palestine, avec des arrangements spéciaux concernant les lieux saints. Quant aux réfugiés arabes de 1948 et leurs descendants, ils pourraient recommencer une nouvelle vie en Palestine.

Au lieu de cela les leaders palestiniens actuels exigent comme condition préalable aux négociations une évacuation de toutes les colonies de Cisjordanie, sans jamais concéder que celles-ci sont un effet du conflit, et non pas sa cause. Pourtant personne ne peut nier que si les arabes n’avaient pas tenté de liquider Israël il n’y aurait jamais eu la moindre colonie en territoire palestinien.

En conclusion, l’état des lieux de la Palestine s’établit comme suit: un mini-Etat islamique à Gaza sous la botte d’une organisation terroriste, et une Autorité Palestinienne en Cisjordanie qui se dit modérée mais qui ne veut pas entendre parler d’un Etat Juif, et refuse de négocier.

Le partage de la Palestine et la Commission Peel

En 1937 la Palestine était occupée par les britanniques, qui suite au démantèlement de l’Empire Ottoman avait reçu mandat de la Communauté Internationale d’administrer le pays jusqu’à ce qu’il se dote d’institutions qui le rende capable d’accéder à l’indépendance.

Il y avait en Palestine à cette époque quatre cent mille juifs et un million d’arabes. Sous la pression d’une flambée de violence entre les deux communautés, les britanniques formèrent une commission présidée par Lord William Peel, personnalité politique expérimentée, pour la charger d’examiner le conflit et faire des recommandations. Les conclusions de la Commission Peel furent déposées quelques mois plus tard, préconisant le partage de la Palestine en deux Etats, l’un juif et l’autre arabe. Ci-dessous la synthèse de quelques unes des idées maîtresses formulées par la Commission Peel en juillet 1937:

La Communauté Juive de Palestine est une réalité sur le terrain. Cette population a engendré des développements politiques, sociaux et économiques considérables et a permis l’émergence de centres urbains et industriels en Palestine. Les terres cultivées par les juifs étaient essentiellement des dunes ou des marais avant d’être mises en valeur par eux.

Le contraste entre le caractère démocratique et occidental de la Communauté Juive de Palestine comparé à celui de la communauté arabe est frappant. Il ne peut en aucun cas être question de fusion ou d’assimilation entre ces deux cultures. L’écart est énorme de tous points de vue, et continuera à grandir quoi que l’on fasse.

Les systèmes d’éducation juifs et arabes sont très différents. Les juifs ont une Université de grande qualité et les arabes n’en ont pas du tout.

Un conflit incoercible existe entre les deux communautés. Leurs aspirations sont incompatibles. Les arabes rêvent de revivre leur Age d’Or, et les juifs désirent déployer leur savoir-faire dans le cadre d’une souveraineté nationale.

Le Mandat Britannique consistant à administrer concurremment les deux communautés est devenu impossible. Sa mission ne peut être menée à bonne fin tant que le conflit entre juifs et arabes n’est pas réglé.

Les arabes de Palestine pourraient évoluer vers un gouvernement sur le modèle de l’Iraq ou de la Syrie. Les juifs quant à eux sont capables de se gouverner comme n’importe quelle société européenne avancée. Maintenir sous statut de colonie une société démocratique et éduquée telle que la Communauté Juive de Palestine serait irresponsable et malsain.

Le mal est si profond que le seul espoir de pacification entre juifs et arabes repose sur une intervention chirurgicale, c’est-à-dire une partition de la Palestine. Le problème ne peut être résolu en donnant à la fois aux juifs et aux arabes tout ce qu’ils désirent. Chaque communauté devra se satisfaire d’une partie de la Palestine parce qu’il serait injuste d’exiger que les uns soient soumis aux autres.

Le principe de la partition devra être basé sur la réalité démographique du moment. Dans certains cas il sera nécessaire de faire des échanges de territoires, et peut-être des échanges de population.

La partition signifie que chaque côté obtiendra ce qu’il considère comme le plus important, de telle sorte que les uns et les autres pourront se développer conformément à leurs aspirations et traditions. Les arabes pourront interagir d’égal à égal avec leurs pairs du Moyen Orient, et les juifs auront un Etat qui réalisera les espoirs du sionisme.

On ne peut qu’être atterré en constatant à quel point les éléments du conflit israélo-palestinien et ses solutions étaient déjà présents en 1937. Le rapport de la Commission Peel démontre en outre que l’avènement de l’Etat d’Israël est sans rapport avec la Shoah, mais que la Deuxième Guerre Mondiale a au contraire retardé l’avènement de l’Etat d’Israël, dont les institutions étaient prêtes depuis longtemps. Les années 1940-1945 furent un cataclysme qui a mis l’Histoire entre parenthèses, après quoi elle s’est remise en marche.

Les solutions proposées par la Commission Peel étaient toutes proportions gardées proches de celles auxquelles aspire Israël depuis les origines du projet sioniste. Il est terrible de se dire que sans l’intransigeance arabe non seulement le conflit israélo-palestinien aurait pu s’éteindre en 1937, mais qu’Israéliens et palestiniens vivraient aujourd’hui en bonne entente, et que des millions de juifs dont personne ne voulait en Europe auraient échappé aux nazis.

Le rapport Peel n’a rien perdu de son actualité sur le fond. Il n’est pas trop tard pour les principaux intéressés de le lire.

Israël ou la leçon de solidarité

Le soldat israélien Guilad Shalit a été libéré en échange de 1027 prisonniers palestiniens. Ce dénouement marque le début d’une nouvelle réflexion du côté d’Israël en ce qui concerne l’attitude à adopter à l’avenir en cas de prise d’otage. Certains reprochent au gouvernement de n’avoir pas agi plus vite, arguant que s’il était disposé à payer le prix qu’exigeait le Hamas il aurait pu écourter le calvaire de Guilad Shalit et de ses proches. En réalité le Hamas a assoupli sa position au fil du temps, et il s’agissait surtout pour Israël de se convaincre qu’une opération militaire n’était pas envisageable.

En 1972 un avion de la Sabena était capturé par des terroristes qui avaient réussi à embarquer avec des armes et des explosifs. Une fois l’appareil posé sur le tarmac de l’aéroport de Tel-Aviv, les preneurs d’otages ont exigé la libération d’un grand nombre de terroristes détenus en Israël. Le gouvernement a fait mine d’étudier la question, mais au bout d’une journée éprouvante un commando a donné l’assaut, maîtrisé ou tué les terroristes, et libéré les passagers. Parmi ces commandos, Ehud Barak et Benjamin Netanyahu.

Quatre décennies plus tard les mêmes Netanyahu et Barak font partie du gouvernement qui a décidé de céder au chantage du Hamas. S’ils ont déterminé qu’une opération militaire était trop risquée, cela doit avoir été la mort dans l’âme, mais avec la certitude qu’il n’y avait pas d’autre issue. Personne mieux que ces deux ex-commandos n’étaient à même d’évaluer toutes les options à leur juste mesure.

Le Premier Ministre a hérité le dossier Shalit du gouvernement précédent, qui avait déjà commencé à négocier indirectement avec le Hamas. Il n’était pas tenu de suivre la même ligne, mais s’il la rejetait il condamnait probablement Guilad Shalit à mort du fait que ses geôliers auraient estimé qu’Israël rejetait le principe même de la négociation et préparaient une opération militaire.

Le fait que les preneurs de décision israéliens aient cédé au chantage cette fois-ci ne signifie pas que c’est une politique à laquelle ils sont tenus. Chaque cas nécessite une approche spécifique. Il peut y avoir des prises d’otages en Israël ou à l’étranger, les otages peuvent être civils ou militaires, il peut y avoir une urgence, etc..Il est difficile de déterminer une stratégie qui anticiperait tous les cas de figure.

L’opinion publique israélienne est majoritairement en faveur de la décision de gouvernement, mais craint en même temps que parmi les terroristes libérés certains renouent avec la violence. Mais qu’il y ait plus de terroristes en circulation après cet épisode n’est qu’un facteur parmi d’autres concernant la sécurité, parce qu’il y a aussi la manière dont Israël se protège. Par exemple, la barrière de séparation entre la Cisjordanie et Israël a démontré qu’on pouvait faire baisser le nombre d’attentats de manière significative bien que le nombre de terroristes potentiels n’ait pas diminué.

Il y a un aspect important qui plaide en faveur de l’échange d’un seul otage contre plus de mille criminels quand on considère le formidable ballon d’oxygène moral que la libération de Guilad Shalit donne à Tsahal, l’Armée de Défense d’Israël. Les centaines de milliers de soldats qui servent le pays sont extrêmement sensibles à cette image d’une nation qui ne les abandonne jamais et qui est prête à prendre tous les risques pour les sauver.
Des terroristes remis en liberté, donc, mais une armée entière qui retrouve son souffle à la vue du sourire d’un Guilad Shalit amaigri, intimidé, mais bien vivant.

Guilad Shalit ou la conscience d’Israël

Israël a décidé de libérer plus de mille prisonniers palestiniens en échange de Guilad Shalit, le soldat kidnappé il y a cinq ans le long de la frontière avec Gaza lors d’une patrouille de routine. Parmi les détenus à libérer il y en a 450 qui ont été condamnés pour assassinat au moyen d’attentats à la bombe, de tirs à bout portant, de monstruosités à l’arme blanche ou à mains nues. Ces terroristes ont tué ou grièvement blessé des milliers de civils dont l’unique crime était de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

C’est le cœur lourd que le gouvernement israélien a décidé de procéder à l’échange d’un seul innocent contre mille criminels. Tout le monde en Israël était bien entendu en faveur d’une initiative pour libérer Guilad Shalit, mais il y avait des divergences profondes quant à la manière dont il convenait de s’y prendre. Le sentiment de ceux qui s’opposaient à l’échange était qu’ils jugeaient inévitable que certains terroristes récidivent.
Il est difficile de déterminer si la décision du gouvernement est populaire ou pas. Certains israéliens pensent qu’il ne faut jamais céder au chantage, et qu’il est toujours préférable de tenter une opération militaire, quitte à mettre l’otage en péril. D’autres pensent qu’il aurait fallu éliminer des responsables du Hamas jusqu’à ce que celui-ci libère l’otage. D’autres encore pensent qu’il aurait fallu accentuer le blocus de Gaza ou exercer des pressions sur les terroristes emprisonnés en Israël.

L’opinion publique israélienne est ambivalente par rapport à la manière dont le gouvernement a géré l’affaire Shalit. Chacun y va de son commentaire, parce que chacun a des proches dans cette armée véritablement populaire dans tous les sens du terme.

Beaucoup d’israéliens considèrent maintenant que d’une certaine manière ils ont perdu la partie, mais pensent en même temps que c’est l’honneur d’Israël que de relâcher des assassins en échange de la vie d’un de ses fils. Cela signifie que chacun prend sur soi une part du risque que cela implique.

Nul doute que d’autres options ont été envisagées jusqu’à ce que les responsables israéliens concluent qu’aucune d’entre elles n’était raisonnable. Le Premier Ministre ainsi que de nombreux membres de son gouvernement ont longtemps refusé de céder au chantage, mais cet épisode démontre une fois de plus que quand il y a une véritable offre sur la table, fût-elle déposée par le plus barbare de ses ennemis, Israël sait parier sur l’avenir. Cela ne signifie pas que tous les gouvernements se valent, mais que dans une authentique démocratie comme Israël le gouvernement ne fait jamais qu’exprimer la volonté du peuple.

Les oubliés du conflit israélo-palestinien

Beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la question de savoir pourquoi ce conflit dure si longtemps. Ils pensent – à raison – que les paramètres d’un éventuel arrangement doivent être connus. Il se peut qu’Israël n’ait pas exploité de manière optimale certaines fenêtres d’opportunités, mais l’impasse semble globalement du côté palestinien.

Les dirigeants palestiniens dits « modérés » ne le sont que dans le sens où leur pragmatisme les conduit à accepter la réalité de l’Etat d’Israël, tout en la considérant comme temporaire. Cela signifie qu’en attendant qu’Israël disparaisse ils sont disposés à renoncer à la violence et à coopérer au plan économique. Cela permet aux palestiniens de développer leurs institutions et donne aux israéliens une sécurité relative.

Mais quand il s’agit d’envisager l’avenir, en d’autres mots d’établir un Etat palestinien indépendant, ces dirigeants sont tétanisés à l’idée de devoir apposer leur signature au bas d’un document stipulant que le conflit est terminé, et que les réfugiés palestiniens ainsi que leurs descendants doivent renoncer à s’établir en Israël.

Il est clair que pour Israël il ne sera jamais question d’admettre le retour de ces réfugiés, parce que cela constituerait un arrêt de mort pour l’Etat Juif. Sachant que cette question constitue une ligne rouge pour Israël, le leadership palestinien l’ignore délibérément afin de s’assurer de ne jamais aboutir à un accord. C’est donc la question des réfugiés palestiniens qui s’avère la plus insoluble de toutes. Mais en la mettant en perspective on s’aperçoit qu’il y a là une illusion d’optique, parce que tout le monde, ou presque, fait mine de croire que la guerre de 1948 n’a fait des réfugiés que d’un côté. Quand les intermédiaires les mieux intentionnés veulent s’interposer, ils feignent tous d’ignorer que la guerre israélo-arabe de 1948 a peut-être fait plus de réfugiés juifs que de réfugiés arabes. C’est ce qui ressort de travaux d’intellectuels tels que Shmuel Trigano, Nathan Weinstock ou Stanley Urman, Président de « Justice For Jews From Arab Countries« .

C’est à la lumière des recherches de ce dernier que l’on constate que la Communauté Internationale n’oppose jamais aux revendications palestiniennes l’évidence historique des réfugiés juifs forcés de fuir après 1948 le monde arabe où ils étaient établis parfois depuis plus longtemps que les arabes eux-mêmes.

Après la déclaration d’indépendance d’Israël, les juifs du monde arabes ont été arrêtés, torturés, expulsés, spoliés et parfois assassinés. Des décrets officiels ont été promulgués leur déniant les droits les plus élémentaires. Beaucoup furent expropriés et déchus de leur nationalité. Ce fut le cas notamment en Iraq, en Egypte et en Lybie. En Syrie ils ont été discriminés mais interdits d’émigration. Ces violations des droits de l’homme en écho à la création de l’Etat d’Israël n’ont jamais été prises en compte dans la recherche d’une solution au conflit.

Au total il y semble y avoir eu 850.000 juifs contraints à s’expatrier hors de dix pays arabes du seul fait de l’hostilité de ces régimes contre Israël. La plupart d’entre eux n’avaient aucun rapport avec le conflit, mais furent néanmoins persécutés parce que juifs. L’Etat d’Israël a intégré ceux qui en exprimé le souhait et leur a accordé la citoyenneté. Le monde arabe, en revanche, à l’exception de la Jordanie, a séquestré les réfugiés palestiniens dans des camps et les utilisent jusqu’à ce jour à des fins politiques.

Depuis sa création en 1968, la Commission des Droits de l’Homme des Nations-Unies a adopté 132 résolutions en faveur des réfugiés palestiniens, mais pas une seule en faveur des réfugiés juifs, pourtant victimes du même conflit. Il y eut de nombreuses tentatives pour attirer l’attention des Nations Unies sur leur sort, mais aucune n’a jamais abouti. Alors qu’il existe dix organisations qui s’occupent des réfugies palestiniens sous les auspices de l’ONU, pas une seule n’a été chargée de s’occuper des juifs.

La Résolution 242 des Nations-Unies stipule que les parties veilleront à une « solution juste du problème des réfugiés », ce qui implique qu’il n’y pas à distinguer entre arabes et juifs. Aucune des personnalités qui ont bien voulu offrir leurs bons offices n’a jamais pensé à souligner le fait que formulation de la Résolution 242 impliquait qu’il y avait des réfugiés des deux côtés.

Pourtant l’accord de paix avec l’Egypte de 1979, celui avec la Jordanie de 1988, la Conférence de Madrid de 1991, les accords d’Oslo de 1993 et la Feuille de Route de 2003 font toutes allusion aux réfugiés sans spécifier lesquels.

On pourrait se demander pourquoi l’Etat d’Israël lui-même n’avance cet argument que de manière discrète. La raison en est vraisemblablement qu’il veut tourner la page en posant que les souffrances des uns valent bien celle des autres, et que chacun doit panser ses blessures, et penser à aller de l’avant.

La gauche israélienne renaît de ses cendres

Il y a des courants dans l’opinion publique internationale qui tentent de faire accroire que l’impasse dans laquelle se trouve englué le conflit israélo-palestinien est due à l’attitude du gouvernement d’Israël, mais pas de son peuple. Il y plusieurs manières de contester cette distinction entre peuple et gouvernement, mais nous n’en retiendrons que deux pour la démonstration.

Le premier argument est celui de la nature démocratique de l’Etat d’Israël, où le pouvoir politique tire sa légitimité non seulement du système électoral, mais aussi des institutions qui permettent à un Etat de droit de fonctionner normalement entre deux élections. Parmi celles-ci la liberté de presse, d’opinion, de culte, l’indépendance de la justice, le droit de grève, celui de manifester, l’égalité des sexes, les partis politiques etc..Ceci pour dire que le gouvernement d’Israël exprime bel et bien la volonté du peuple au sens démocratique du terme. Il est donc absurde de faire mine en Europe ou ailleurs qu’on est en désaccord avec le gouvernement d’Israël mais pas avec son peuple, parce que les deux sont inextricablement liés .

Le deuxième argument consiste à réfuter l’idée comme quoi le premier ministre Benjamin Netanyahu serait moins accommodant que ne le furent certains de ses prédécesseurs, dont Itzhak Rabin. En réalité Itzhak Rabin rejetait la notion même d’Etat palestinien. Il était catégoriquement opposé au retour des lignes de 1967. Il excluait le partage de Jérusalem. Il projetait non seulement d’inclure les colonies existantes en Cisjordanie ou à Gaza dans l’Etat d’Israël, mais proposait d’en ajouter. Il estimait que la vallée du Jourdain devait être la frontière d’Israël au sens le plus large du terme.
On peut arguer que si Rabin avait vécu il aurait peut-être adouci sa position. On n’en sait rien, mais d’après sa fille Dahlia il envisageait à la veille de son assassinat un durcissement vis-à-vis des palestiniens et un renoncement aux accords d’Oslo, ceci à cause de la reprise du terrorisme, et parce qu’Arafat ne respectait pas ses engagements (voir My father considered stopping the Oslo process due to terrorism).

Le parti travailliste « Avoda » auquel appartenait Rabin est membre de l’Internationale Socialiste. Ce parti a pendant longtemps dominé la politique israélienne parce qu’il incarnait l’épopée sioniste combinée au socialisme. Non seulement n’est-il plus majoritaire depuis longtemps, mais il s’est rétréci ces dernières années au point de presque disparaître. Il a y une quinzaine de jours il a organisé des primaires, et élu à sa tête Shelly Yachimovich, une députée entrée en politique après avoir quitté le journalisme.

Lors de sa campagne pour les primaires, Shelly Yachimovich a donné une interview au journal Haaretz. A la question de savoir ce qu’en tant que femme de gauche elle pensait des colons israéliens en Cisjordanie, elle a répondu « ces colons ne sont pas nos ennemis. C’est pour cela que quand je vais au supermarché je ne boycotte pas leurs produits ». Cette déclaration a déclenché une violente polémique dans les milieux de gauche, mais ne l’a pas empêchée d’être élue à la direction de son parti. Mieux: les sondages nous apprennent maintenant que s’il y avait des élections pour le Parlement, le nombre de députés d’Avoda passerait de sept à vingt-deux, plaçant ce parti en deuxième position derrière le Likoud.

Le parcours de la socialiste Shelly Yachimovich démontre que le peuple de gauche n’est plus dupe de certains de ses intellectuels qui ne proposent pour résoudre le conflit israélo-palestinien que des slogans en décrochage complet avec la réalité. Shelly Yachimovich estime que les colonies en Cisjordanie ne sont pas les causes d’un problème, mais l’effet d’un problème. En d’autres mots, que les ennemis d’Israël ne veulent de juifs ni dans les frontières d’avant 1967 ni dans celles d’après.

Un des rivaux de Shelly Yachimovich aux primaires du parti a prévenu les militants que « voter Shelly Yachimovich, c’est voter Netanyahu ». Il n’avait peut-être pas tort.

Daniel Cohn Bendit en Israël

Les pacifistes à tous crins retardent  l’avènement de la paix au lieu de l’accélérer. Ils font penser à cette intelligentsia des années 1960, à ces gens bien, cultivés, de bonne foi, courageux, qui ont continué à se fourvoyer en soutenant l’URRS alors que les gens simples savaient depuis longtemps ce qu’il fallait en penser.

Aragon n’avait toujours pas compris en 1960 ce que Gide avait découvert trente ans plus tôt. Sartre proclamait lors d’un retour d’URSS que la liberté d’opinion y était totale. Cet aveuglement est de même nature que celui qui affecte aujourd’hui une certaine catégorie d’intellectuels, en Israël ou ailleurs, qui ne représente pas grand-monde, mais qui préférerait changer de peuple plutôt que d’opinion.

Daniel Cohn-Bendit, le mythique et par ailleurs sympathique  frondeur de mai 68, vient de faire un tour en Israël où il a rencontré les leaders du mouvement social qui agite en ce moment le pays. Il leur a fait la leçon en leur expliquant que leurs revendications ne devaient pas se limiter au plan social, mais qu’il fallait les lier à la question des implantations en Cisjordanie. Il leur a rappelé que l’Etat d’Israël consacrait huit pourcent de son budget à la défense, alors qu’ailleurs la norme était plutôt de deux pourcent. Il suffirait donc d’après lui de démanteler les colonies, ce qui entraînerait ipso-facto la paix, ce qui permettrait au gouvernement israélien de réduire le budget de la défense pour le réallouer aux impératifs sociaux.

Le problème, c’est que Cohn-Bendit, qui connaît pourtant bien l’Histoire, a omis de vérifier le budget de l’armée israélienne d’avant 1967, autrement dit à une époque où il n’y avait pas d’occupation, à moins que l’on considère que Tel-Aviv soit un territoire occupé. Or ce budget n’était pas de huit pourcent, mais de dix, soit encore plus élevé qu’aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que si Israël n’avait pas eu de budget de la défense aussi imposant en 1967, le pays aurait été liquidé par la coalition arabe qui encerclait Israël et qui s’apprêtait selon ses propres dires à jeter les juifs à la mer.

Beaucoup de temps s’est écoulé depuis, et on pourrait arguer que la situation a évolué, mais Cohn-Bendit fait preuve de peu de rigueur intellectuelle en faisant mine de croire qu’en si Israël évacuait la Cisjordanie, alors l’Iran, le Hamas et le Hezbollah ne menacerait plus l’Etat Juif et que le budget de la défense deviendrait donc superflu.

On aurait aimé que Daniel Cohn-Bendit prenne de la graine, et ne fasse pas aujourd’hui ce qu’il reprochait naguère à Aragon.

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