L’épicurisme à la juive

Le pharisaïsme de l’Antiquité est à l’origine du judaïsme orthodoxe d’aujourd’hui. C’est ce courant qui a imposé le Talmud comme axe de la religion. Pour ce judaïsme-là, la Bible est un texte divin dont on ne peut apprécier les représentations qu’au moyen de l’exégèse talmudique.

La plupart des juifs n’observent cependant pas les commandements du Talmud, mais se revendiquent néanmoins comme juifs à part entière.  On les appelle Apikorsim, référence à Epicure, philosophe grec d’il y a plus de deux millénaires.

Epicure basait sa pensée sur la vision d’un monde sans maître. Cette manière de voir dépouillait la pratique religieuse de tout sens, le monde n’obéissant qu’aux lois de la Nature, qu’Epicure se représentait comme le fait d’atomes se combinant de manière aléatoire. Cette doctrine impliquait que l’homme devait vivre en fonction de son aspiration au bonheur.

Epicure recevait dans son jardin femmes, hommes et esclaves sur pied d’égalité parce qu’il considérait l’individu comme valeur suprême. Il pensait par ailleurs que chacun pouvait améliorer son sort au plan physique et spirituel en se cultivant. Il ne prétendait pour sa part pas savoir quoi que ce soit d’autre que ce que son intelligence ne fût à même de comprendre.

Les Apikorsim estiment que la Bible est une anthologie dont la rédaction s’est étalée sur un millénaire tout en faisant des emprunts à d’autres cultures. Chaque texte est imprégné de l’air du temps, ce qui explique la diversité de style, mais aussi l’hétérogénéité intellectuelle. La Bible n’a donc pas de cohérence conceptuelle, et doit être considérée comme un corpus ou coexistent des points de vue souvent en contradiction les uns par rapport aux autres. Les Apikorsim voient pour leur part dans le Dieu de la Bible une figure mutant au gré des époques. Ils estiment donc que les hommes ont créé Dieu à leur image.

Les Apikorsim constituent de nos jours la majorité des juifs. Ils voient dans la Bible un texte fondateur et y puisent de l’inspiration là où elle rejoint l’humanisme. Ils sont d’une certaine manière plus attachés à la Bible que les juifs orthodoxes eux-mêmes, qui ne l’explorent qu’au travers de la grille de lecture talmudique. C’est ainsi que les Apikorsim considèrent que la Bible fait partie du patrimoine de l’humanité.

Tout au long de la Bible il y a des péripéties qui suggèrent l’absence de Dieu. Dans l’Ecclésiaste, le narrateur dit son angoisse devant la nature cyclique du monde, et l’exprime en termes poignants dans des passages comme celui-ci: les vivants savent qu’ils mourront, tandis que les morts ne savent rien. Pour eux ni récompense ni souvenir. Leur amour, leur haine, leur jalousie, rien ne participe chez les morts de ce qui se passe sous le soleil. Va et mange ton pain, bois ton vin d’un cœur joyeux, car c’est ainsi que Dieu se plaît à te voir. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes le temps de ton existence. Profite de cet éphémère circonstance, car quels que soient tes efforts la vie est tout ce qu’il y a. Fais ce que tes moyens te permettent, car il n’y a ni avenir ni science ni sagesse dans le Néant vers lequel tu t’avances.

Dans le livre de Job on voit un homme bon et droit sur lequel Dieu s’acharne. Mais qui est donc ce Dieu de Job? C’est sans doute celui de Spinoza, celui qui est synonyme de Nature. A la fin du récit Job comprend que celle-ci n’est ni bonne ni mauvaise, mais qu’on ne peut que l’aimer.

Le récit d’Esther se déroule lors de l’Exil à Babylone. Le peuple juif y est menacé d’extermination, mais est sauvé par la Reine qui est juive. Dieu n’est pas mentionné une seule fois, et il y a rien de miraculeux dans le dénouement.  Il en ressort que l’histoire des hommes ne peut être faite que par eux.

Le Cantique des Cantiques est une compilation de poèmes à caractère érotique qui célèbre le plaisir, la jeunesse, la beauté physique et la sexualité.

Quand Abraham apprend que les villes de Sodome et de Gomorrhe sont sur le point d’être anéanties, il lance à Dieu: Vas-tu exterminer le juste avec le méchant? Prends garde de commettre cela, comme si le juste et le méchant  étaient pareils. Le Juge de l’Univers se refuserait-il à prononcer un jugement ?

N’est ce pas ce que tout homme ressent quand la Nature entre dans un délire de destruction? Abraham met là en évidence le mutisme de Dieu.

Quand le même Abraham s’apprête à égorger son fils, les croyants y voient la forme la plus aboutie de la foi. Mais on peut arguer que l’ange qui retient in extremis le geste d’Abraham, c’est sa conscience qui lui souffle qu’un Dieu qui exige qu’on lui sacrifie ce qu’on a de plus cher ne peut qu’être un produit de l’imagination. C’est donc la raison qui dégage le couteau des mains d’un homme sous le coup d’une hallucination.

Caïn assassine Abel sans dire un mot, sans lui laisser le temps de réagir, par pure jalousie. Là aussi Dieu laisse les hommes régler leurs comptes sans se manifester.

Le Dieu qui interdit à l’Homme de gouter à l’Arbre de la Connaissance fait penser aux régimes totalitaires qui font tout pour empêcher que l’homme prenne  son destin en mains. Alors que certains considèrent l’accès à la Connaissance comme un péché, les Apikorsim y voient au contraire l’essence de la condition humaine.

Dans la culture israélienne la Bible est redevenue centrale parce que c’est un point commun à tous les courants, de l’orthodoxie juive à l’athéisme radical. Elle  fait l’objet d’ intenses recherches et est une référence populaire. Mais le Talmud, La Kabbale et les milliers de commentaires qui vont de pair connaissent aussi un renouveau grâce aux Apikorsim, qui jettent un lumière nouvelle sur la pensée juive de Moïse à Levinas en passant par Philon, Maïmonide, Spinoza, Buber, Freud, Kafka, Einstein et d’autres.

Il est vrai que les Apikorsim pratiquent la raison comme mode de communication privilégié, mais il serait erroné de penser qu’ils ne croient en rien: ils croient en la vie avant la mort.

La laïcité à la juive

Au cours de l’émancipation des juifs au 18ème et au 19ème siècle s’est produit dans le judaïsme une sorte de schisme qui relevait non pas d’un différend théologique, mais de la relégation de la religion à la sphère privée par des juifs qui désiraient devenir des citoyens comme les autres. Si l’on pose la vie humaine comme valeur suprême, cela signifie que ce n’est pas Dieu qui est central, mais l’homme, que l’on soit croyant ou pas. C’est en cela que la logique humaniste est fondamentalement laïque.

Etre juif consiste à faire partie du peuple juif sans que la religion soit un facteur déterminant. La majorité des juifs sont d’ailleurs non-pratiquants. En Israël ceux-ci se définissent comme « hilonims », traduction approximative de « laïques ». C’est une posture qui s’inspire à la fois du judaïsme historique et de la modernité. Les « hilonims » considèrent l’Etat d’Israël comme le foyer national du peuple juif. Ils sont juifs par leurs traditions, leur langue, leurs fêtes et l’attachement au corpus littéraire de la Thora et aux innombrables commentaires dérivés de ce texte fondateur.

Le rapport au monde des « hilonims » consiste à mettre l’homme au centre de l’expérience ontologique. Cela signifie que nul ne peut se soustraire à la responsabilité de sa propre existence. Ils estiment que les valeurs éthiques, qu’elles soient d’inspiration religieuse ou non, ont été pensées par des être humains et doivent être abordées sous cet angle.

Les « hilonims » désirent perpétuer l’histoire du peuple juif indépendamment de toute référence au surnaturel, mais en mettant l’accent sur l’héritage culturel juif. Ils croient au caractère sacré de l’individu et à son droit à la dignité, et aspirent à faire partie de la famille des nations. Pour ce faire ils puisent d’une manière critique parmi les sources juives et sélectionnent ce qui est compatible avec l’époque.

Les « hilonims » estiment qu’est juif toute personne qui aspire sincèrement à faire partie du peuple juif. L’antique définition stipulant que la judéité est transmise par la mère relève d’une tradition qui pose que seule la mère est capable d’identifier son enfant avec certitude. Cette définition n’est d’ailleurs pas religieuse, mais laïque, comme le souligne très justement le philosophe Alain Finkielkraut. C’était une mesure visant à protéger l’enfant, qui même issu d’un viol, même de père inconnu, devait pouvoir être intégré à la communauté. De nos jours ces considérations sont caduques.

Le choix d’être juif ne devrait être subordonné ni à l’ascendance ni à la conversion. L’une et l’autre font bien entendu partie des voies possibles, mais il y a en a d’autres d’égale valeur. Il y a par ailleurs de multiples courants qui s’opposent au sein même du monde rabbinique, ce qui a pour résultat que les conversions ne sont pas forcement reconnues par tous. Mais comme la religion n’est pas une condition imposée à ceux qui sont déjà juifs, même pour les religieux les plus orthodoxes, il n’y a pas de raison de l’exiger de ceux qui ne le sont pas encore, ou de les y pousser sans que cela corresponde à un souhait.

Le peuple juif a une histoire longue et tragique, et doit aujourd’hui encore faire face a des menaces existentielles. C’est pour cela qu’il convient de recevoir à bras ouverts ceux qui désirent contribuer à cette civilisation et partager ce destin.

Assumer sa judéité a été et demeure inconfortable pour de nombreux juifs à travers le monde, qui n’ayant à leur disposition d’autre cadre que celui des communautés religieuses, y adhèrent souvent avec des sentiments mélangés.

C’est là qu’intervient Israël, qui n’est pas un Etat laïque au sens français du terme, mais qui reconnait l’identité juive de manière formelle, et ceci indépendamment des convictions religieuses ou philosophiques des citoyens.

Ce n’était plus arrivé depuis les temps bibliques.

Philippe Karsenty continue son combat

Les résultats des élections des français de l’étranger de la 8ème circonscription ont surpris du fait que Philippe Karsenty, considéré jusque là comme favori, n’ait pas franchi la barre du premier tour. Il disposait pourtant d’un large soutien en Israël, où se trouvait la moitié de l’électorat concerné. S’il avait pu passer ce premier barrage il aurait peut-être pu faire entendre son message de manière plus audible, dans le cadre d’une confrontation réduite à deux candidats.

C’est une déception pour lui, mais au delà de la personne de Philippe Karsenty, son élimination constitue la perte d’un précieux atout dans le cadre des relations franco-israéliennes. Chacun des candidats avait sa plateforme électorale, son programme et ses orientations idéologiques, mais nul n’était aussi compétent que Philippe Karsenty pour faire entendre une voix originale et décomplexée dans la caisse de résonance que constitue l’Assemblée Nationale. Le courage et la persévérance dont il fait preuve depuis des années dans le cadre de l’affaire Al-Durah était – et demeure – un gage de son aptitude à affronter la machine de propagande anti-israélienne et antisémite.

Ces élections législatives sont avant tout une affaire franco-française, mais nul doute que l’idée toute nouvelle d’un député portant la voix de français de l’étranger n’est pas indifférente pour les pays où ils résident. La tâche prioritaire du député sera bien entendu de servir les intérêts de sa circonscription, mais au delà des aspects politiques ou administratifs, il sera emmené à servir de canal de communication non seulement entre les expatriés et la France, mais aussi entre les pays d’accueil eux-mêmes et la France.

Les urnes ont parlé, mais la classe avec laquelle Philippe Karsenty a concédé son échec, le panache avec lequel il a transcendé sa propre sensibilité politique en appelant au soutien de la candidate socialiste témoigne de son souci de la circonscription qu’il entendait représenter, souci persistant même après avoir été éliminé de la compétition.

Ce n’est ni un cliché ni un prix de consolation pour ses électeurs que d’estimer que Philippe Karsenty continuera son combat d’une manière ou d’une autre, tant dans l’intérêt de la France que dans celui d’Israël. Au delà des aléas politiciens et médiatiques qui empoisonnent le débat public, ces deux nations partagent trop de valeurs pour laisser les ennemis d’Israël polluer l’espace médiatique par une désinformation qui n’en a pas fini de sévir.

Boycotter Israël ou l’art du boomerang

La cour d’appel de Paris a récemment condamné une militante pro-palestinienne pour avoir diffusé une vidéo tournée dans un supermarché appelant au boycott des produits israéliens.
D’autre part l’Afrique du Sud envisage d’imposer l’étiquetage de produits provenant de Cisjordanie. D’après un haut-fonctionnaire du ministère du commerce sud-africain il ne s’agit pas de boycotter Israël, mais d’informer les consommateurs au sujet de la provenance des produits qu’ils achètent. Mais dans un même souffle il affirme que « l’Afrique du Sud ne reconnaît Israël que dans les frontières admises par l’ONU en 1948 ».

Ce que ce fonctionnaire semble ignorer, c’est qu’il s’agissait en 1948 d’une résolution non- contraignante de l’ONU, que les juifs palestiniens ont acceptée, mais que les arabes palestiniens ont refusée. La plupart des nations arabes ont ensuite fait de la liquidation de l’Etat Juif une obsession et une priorité, mais le recours à la légitime défense d’Israël s’est soldé pour les agresseurs arabes par un changement de souveraineté en Cisjordanie, qui de l’occupation jordanienne est passée sous contrôle israélien en 1967.

Que l’on qualifie ou non la Cisjordanie de territoire occupé, il faut savoir qu’une occupation n’est pas en soi illégitime du point de vue du droit international. Dès lors qu’un pays est l’objet d’agression, ce qui est le cas d’Israël depuis sa création, il a le droit de se défendre et même de contrôler l’agresseur aussi longtemps que celui-ci constitue un danger. L’Allemagne a bien été occupée par la France en 1945, or nul ne songerait à dire qu’il y avait là une violation du droit international.

La propagande anti-israélienne et antisémite a un effet négatif sur Israël au plan diplomatique, mais cela ne change en rien les fondamentaux économiques. Selon le magazine belge « Vacature », le capital à risque qu’investit Israël par personne et par an est de 170 dollars, à comparer avec 12 dollars pour la Belgique. Israël est à la première place mondiale pour le nombre de start-up, et n’en est pas loin pour les sociétés du Nasdaq. Boycott ou pas, Israël est l’enfant chéri des investisseurs du monde entier, qui se bousculent pour bénéficier de son dynamisme. L’industrie du High-tech en particulier est orientée vers l’export étant donné le sous-développement des voisins et la petite taille du marché local.

Il n’y a en Israël pratiquement pas de grèves depuis des années, et l’industrie connaît le plein-emploi. Une agence d’Etat étudie attentivement tous les projets à caractère technologique qu’on lui soumet, et investit dans des entreprises qui sans cela n’auraient pas les moyens de se construire. En ce moment même Israël est en passe de devenir le premier pays au monde à disposer d’un réseau couvrant l’ensemble du territoire de stations-services pour voitures électriques.

La longue période du service militaire est mise à profit par Tsahal (Armée de défense d’Israël), pour offrir aux jeunes la possibilité de combiner le service avec les études, ce qui aboutit à ce que de nombreux militaires passent au civil sans peine et se recyclent dans une économie insatiable de main-d’œuvre qualifiée.

Bouder le savoir-faire israélien pour des raisons politiques reviendrait pour beaucoup à se pénaliser soi-même. On ne voit en effet pas bien au nom de quoi des pays qui par exemple manquent d’eau se priveraient de la technologie israélienne d’irrigation du fait qu’il y des juifs qui vivent et travaillent paisiblement en Cisjordanie.

Boycotter Israël est non seulement moralement et juridiquement infondé, mais c’est aussi une forme d’autisme vis-à-vis d’une des plus grandes réussites des temps modernes en matière de mouvement de libération nationale.

Philippe Karsenty ou la passerelle de la Méditerranée

Philippe Karsenty, ex-financier et actuellement maire-adjoint de Neuilly, est candidat à la 8eme circonscription aux prochaines législatives, et représentera, s’il est élu, les français de plusieurs pays de la Méditerranée, dont l’Italie, la Grèce et Israël. Il se situe au centre-droit, mais n’est affilié à aucune famille politique, et brigue donc l’Assemblée Nationale en tant que candidat libre.  Mais bien que refusant d’être investi par un parti, plusieurs formations – le Parti Libéral Démocrate et le Parti Chrétien Démocrate –  le soutiennent.

Philippe Karsenty mène depuis des années un combat politico-médiatique connu sous le nom « d’affaire Al-Durah », qui vise à faire toute la lumière sur un reportage réalisé par France 2 à Gaza, où un homme et son fils ont été pris sous un feu croisé entre israéliens et palestiniens. Cet homme jeune et énergique fait preuve de ténacité, de courage et d’une remarquable suite dans les idées. Connaissant bien les pays de la Méditerranée, il pourrait jouer un rôle clé dans la communication entre ces pays et la France.

Bien que l’ex-président Sarkozy ait au début de son mandat adopté un ton plutôt amical envers Israël, cela ne s’est jamais traduit par un changement au plan pratique. On peut même dire qu’a plusieurs reprises il a indisposé Israël par des prises de positions inamicales telles que son soutien à l’admission de la Palestine à l’UNESCO ou son animosité envers le Premier ministre israélien, ainsi qu’envers celui des Affaires Etrangères.

Il est vrai qu’il est difficile pour tout président français d’infléchir la politique du Quai d’Orsay, qui depuis le Général de Gaulle a une attitude plutôt réservée à l’égard d’Israël. Il est donc peu probable que François Hollande inaugure un changement d’orientation de ce point de vue-là. Des drapeaux palestiniens ont même été hissés à La Bastille pour fêter sa victoire, ce qui est quelque peu surprenant après une campagne électorale d’où la politique étrangère a été pratiquement absente.

Les problèmes économiques auxquels sont confrontés la France et l’Europe ont été au centre de la campagne présidentielle, et c’est bien normal pour des citoyens préoccupés par le pouvoir d’achat qui s’érode, le chômage qui monte et un sentiment d’insécurité qui s’installe. Mais bien qu’Israël fasse partie du monde occidental et que l’Europe soit son principal marché, son économie résiste aux turbulences des place financières et au rouleau compresseur de la globalisation. La croissance y est excellente, le chômage est bas, et la consommation se maintient alors que l’inflation est sous contrôle. Le dynamisme de cette économie est remarquable, ceci malgré l’effort à fournir pour la défense du pays, et malgré des voisins hostiles ou insuffisamment développés pour constituer des partenaires commerciaux de poids.

La réussite d’Israël pourrait servir de modèle à bien des pays européens – dont la France – paralysés par des structures obsolètes, où les réformes imposées par la mondialisation tardent à être mises en œuvre.

Israël a beaucoup appris de l’Europe et s’en est inspiré tout au long du vingtième siècle. Cela a abouti à une démocratie moderne, un Etat de droit et une économie féconde combinée à une créativité stupéfiante. Il se peut que le temps soit venu pour la vieille Europe de s’inspirer à son tour d’Israël pour se réinventer et relever les défis qui l’attendent. Mais pour cela il faut une passerelle, or Philippe Karsenty pourrait bien en être l’artisan s’il était élu député à l’Assemblée Nationale d’ici peu.

La nostalgie de Günther Grass

Günther  Grass, prix Nobel de littérature et intellectuel de premier plan, vient de faire tomber un tabou. Désormais un ancien de la Waffen SS peut se répandre dans les médias pour accuser les juifs de menacer le monde.  Pour mémoire, la Waffen SS dont Günther  Grass fit naguère partie était un corps d’armée dont le principal critère de sélection consistait à être dévoué corps et âme à l’idéal nazi.

Günther  Grass nous apprend sous la forme d’un poème de son crû que les juifs veulent éradiquer le peuple iranien. Cela a de quoi surprendre, parce que d’une part il ne nous communique pas ses sources, et que d’autre part on a surtout entendu jusqu’à présent que le président Ahmadinejad et l’ayatollah Khamenei, les deux principaux leaders d’Iran, appelaient à la liquidation d’Israël.

Il faut savoir que l’Iran ne se limite pas à une logorrhée antisioniste, mais agresse quotidiennement Israël par le biais du Hezbollah et du Hamas, deux organisations criminelles qui se spécialisent dans l’assassinat de civils juifs.

Par ailleurs le régime iranien professe un négationnisme de la Shoah et entretient une  propagande antisémite tous azimuts. Cela doit ranimer de la nostalgie chez Günther  Grass. On peut en effet imaginer qu’il ne se remet pas de ce que grâce à Israël les juifs ne sont plus la vermine que la Waffen SS exterminait.  L’Etat Juif a même l’outrecuidance de le déclarer « persona no grata », ce qui est quand même un comble pour quelqu’un qui a adoré Hitler.

Mais aucune réaction, aucune pétition, aucune protestation ne peut avoir un effet aussi décisif que la lettre que Günther  Grass a reçue du vice-ministre de la Culture iranien, qui lui rend hommage pour avoir « dit la vérité », en espérant que cela « réveillera la conscience occidentale endormie ». Cette lettre, rendue publique par les médias iraniens  bien connus pour leur indépendance,  est la punition la plus terrible que l’on puisse imaginer pour un intellectuel qui se dit de gauche. Ceci parce qu’un compliment provenant du régime iranien est en soi une injure à l’intelligence, et devrait constituer un signal d’alarme pour quiconque  dispose d’un minimum de bon sens.

La faute de Günther  Grass consiste a s’être trompé en confondant la dictature iranienne et la démocratie israélienne. Cependant il ne viendrait à l’idée de personne de douter de son quotient intellectuel ou de sa culture. Ce n’est donc pas de ce côté-là qu’on trouvera l’explication de sa poétique insulte à l’Etat juif.  Une hypothèse plus vraisemblable est que Günther  Grass est resté attaché ses racines idéologiques, et que l’idée que les juifs disposent d’une force de dissuasion est insupportable pour cet érudit allemand qui a tout vu, tout lu, tout appris, mais rien compris.

Catherine Ashton ou l’oracle de Gaza

Catherine Ashton, Vice-présidente de l’Union Européenne, a mis sur un même plan le meurtre d’enfants juifs en France et la légitime défense qu’exerce Israël à Gaza.  Cette dérive illustre  l’état d’esprit qui anime une certaine classe politique européenne qui se complait comme au Moyen-âge à accuser les juifs de tout, y compris quand les juifs eux-mêmes sont l’objet d’un massacre. L’ignoble amalgame de Catherine Ashton consiste à insinuer que si Israël n’existait pas, on ne s’attaquerait pas aux juifs. Une sinistre mais simple compilation historique démontrerait pourtant qu’on tuait beaucoup plus d’enfants juifs avant la création de l’Etat d’Israël que depuis.

Les propos de Catherine Ashton sont aussi méprisables qu’impardonnables, non pas à cause d’un écart commis dans un moment d’égarement, mais suite à un enchaînement de déclarations et de prises de positions qui ne peuvent laisser aucun doute sur ses motivations. Il y a chez Catherine Ashton un délire apparent, mais qui masque en réalité une volonté délibérée de nuire aux juifs.

L’UPJF (Union des Patrons et Professionnels Juifs de France) demande au gouvernement français d’élever une protestation officielle à l’encontre de Catherine Ashton. L’UPJF relève que celle -ci est une récidiviste, qu’elle avait déjà fait l’apologie des kamikazes palestiniens dans le passé, qu’elle recourait au mythe du complot juif mondial, qu’elle avait apporté son soutien au Hamas lors du blocus de Gaza, qu’elle en avait rencontré le chef, et qu’elle a accusé les israéliens de trafic d’organes lors de l’opération israélienne de secours à Haïti.

Quand Catherine Ashton sympathise avec ceux qui ont pour programme explicite la liquidation d’Israël, elle perd toute légitimité et doit en tirer les conséquences. Les seuls au monde qui ont le droit de traiter avec le Hamas sont les israéliens eux-mêmes – s’ils en décident ainsi – parce que c’est leur peau qui est en jeu. Ni Catherine Ashton ni Régis Debray ni Stéphane Hessel ni Edgar Morin ni Jean Daniel ni Daniel Cohn-Bendit ni Rony Bruman ni les autres apôtres – juifs ou non-juifs – de cette bien-pensance européenne n’ont le droit d’être complaisants envers les terroristes de Palestine ou d’ailleurs.

Il n’y a aucune option digne de l’Union Européenne face au conflit israélo-palestinien, autre que celle d’un soutien franc et massif  à Israël, comme cela a été le cas de la plupart des pays d’Europe lors de la création de l’Etat Juif. Cela n’implique pas qu’Israël soit au dessus de toute critique, mais que l’Etat d’Israël doit être soutenu sur le fond de sa revendication, qui est celle de son droit à l’existence.

Ce que les responsables politiques européens doivent intégrer c’est que ce que les ennemis d’Israël ambitionnent  n’est ni une rectification de frontières ni une fin de l’occupation, mais l’éradication du peuple juif en passant par la destruction d’Israël, seule démocratie du Moyen-Orient où les arabes eux-mêmes sont des citoyens libres. Entre Israël et des régimes assassins comme ceux de Syrie, d’Iran, du Hezbollah ou du Hamas il n’y a pour l’Europe ni à être neutre ni à se contorsionner. Il y a à être solidaire d’Israël.

La Bête Immonde n’est pas morte à Toulouse

Stéphane Hessel, ancien résistant et auteur d’«Indignez-vous», sympathise avec le Hamas, ce frère jumeau de l’assassin de Toulouse et de Montauban. Jean-Luc Mélenchon, candidat à la Présidence de la République, admire Hugo Chavez, dictateur proche d’Ahmadinejad et de Kadhafi. Il y a ainsi des personnalités de la France politiquement correcte qui n’ont rien retenu du processus qui a emmené un jour le peuple de Voltaire à faire allégeance à Pétain.

Noyer les tueries de Toulouse et de Montauban dans une vague indignation contre le racisme est une forme de déni de quelque chose de grave et de criant, qui est l’islamisme radical. L’auteur des massacres de Toulouse a beau être français, ses motivations relèvent d’une tradition liée au nazisme. Déjà dans les années trente le Grand Mufti de Jérusalem avait vendu son âme à Hitler.

Le racisme existe depuis toujours et n’est pas près d’être éradiqué, mais l’antisémitisme est une variante qui a trouvé sa solution sous la forme politique que constitue l’Etat d’Israël. Nul doute que la France fait ce qu’elle peut pour lutter contre l’antisémitisme, mais il est temps qu’elle revienne à sa politique des années soixante consistant à reconnaître que la véritable réponse à l’antisémitisme ne relève pas de l’humanitaire mais du politique, et donc d’un soutien franc et massif à Israël.

Il y a encore trop de gens dans l’opinion publique française qui pensent qu’ils peuvent être en empathie avec les juifs tout en étant antisionistes. C’est une erreur tragique qui résulte de décennies de propagande anti-israélienne initiée par de Gaulle, position à la fois immorale et contreproductive à terme.

Philippe Karsenty, candidat favori à la 8eme circonscription (français de la Méditerranée) aux législatives, dénonce depuis des années la désinformation concernant Israël. Son combat autour de l’affaire Al-Durah (vidéo d’un homme et de son fils pris dans un feu croisé à Gaza), consiste à enrayer la machine de propagande islamiste radicale qui empoisonne les médias français, propagande qui vise non seulement Israël mais l’ensemble du monde occidental, et en fin de compte la France elle-même.

Les attentats de Toulouse et de Montauban ont ravagé des familles juives, musulmanes et chrétiennes. Mais si l’Europe ne prend pas la mesure de l’islamisme radical, les choses n’en resteront pas là. Les terroristes ont compris la facilité avec laquelle ils peuvent opérer en démocratie. Dans ces conditions, toute nation civilisée se doit de décréter une forme d’état d’urgence tout en s’efforçant de préserver l’Etat de droit.

Les tragédies de Toulouse et de Montauban pourraient avoir des répercussions sur la campagne électorale en cours en France, mais il faut espérer qu’aucun des candidats ne se trompe d’ennemi en stigmatisant telle ou telle catégorie de population. Il faudrait en revanche qu’ils intègrent que les ennemis d’Israël et ceux qui ont inspiré l’assassin de Toulouse et de Montauban sont les mêmes. Qu’ils n’appartiennent à aucune ethnie ni nationalité particulière, mais qu’ils sont atteints d’une même maladie de l’esprit, transmissible mais pas imparable.

Bertolt Brecht, poète allemand du siècle passé, disait à propos du fascisme que “le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde”.

Apartheid in the Middle-East

According a United Nations Development Program report, discrimination against women in the Arab world is a major obstacle to economic and social development. The status of women is lower there than in any other part of the world. In many of these countries, sidelining of women is enshrined in legislation. The family codes produce women exclusion through polygamy, child marriage, divorce, property or estate rules. Apartheid.

Christian communities in the Arab world are endangered. Christians suffer a second-class citizenship, are being bullied, segregated, red tape or persecuted. Apartheid.

Homosexual communities in the Arab world are subject to serious human rights violations. In most of these countries homosexuality is considered a crime. Apartheid.

Arab countries never agreed to integrate Palestinians after they incited them to leave Israel in 1948. The Arab League adopted in 1959 a resolution stating that no member could grant citizenship to Palestinians. In Lebanon Palestinians are not allowed to start a business. Apartheid.

Since 1948 more than eight hundred thousand Jews in the Arab world have been arrested, tortured, deported, robbed or murdered simply because they were Jews. Official decrees have denied them the most basic rights, and many were deprived from their nationality. Apartheid.

The President of the Israeli Court that sent the head of state to jail for sexual offenses is an Arab. Apartheid?

Israeli Arab members of Parliament are legislators just like all the others, even when they are openly anti-Zionists. Apartheid?

An Arab judge is a permanent member of the Supreme Court of Israel. Apartheid?

Israel is the only country in the Middle East where religious freedom is granted and where abstaining from any religion is an acceptable opinion. Apartheid?

Freedom of the press is unquestionable in Israel, including for supporters of enemies of the state. Apartheid?

The health system in Israel makes no distinction between users. Arabs and Jewish doctors cooperate in all respects. Arabs and Jews Patients are taken care off in an identical way. Apartheid?

Judge Goldstone, that can hardly be suspected of sympathy towards Israel since his « Cast Lead » report, states that as a former magistrate of South Africa he deems that « the charge that Israel is an apartheid state is  false and malicious » Apartheid?

Israel is a pluralistic society. None Arab in no Arab country enjoys citizen’s rights like in Israel. Apartheid?

An Arab woman was crowned Miss Israel only because she was attractive. Apartheid?

Apartheid au Moyen-Orient

Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement la discrimination envers les femmes dans le monde arabe est un frein majeur au développement économique et social. La place des femmes y est plus faible que dans toute autre partie du globe. Dans un grand nombre de ces pays la mise à l’écart des femmes est inscrite dans la législation. Les codes de la famille instituent l’exclusion au moyen de la polygamie, du mariage d’enfants, du divorce, de la propriété ou de la succession. Apartheid.

Les communautés chrétiennes du monde arabe sont en voie de disparition. Les chrétiens subissent un statut de citoyen de seconde zone, sont l’objet de brimades, de ségrégation, de tracasseries administratives ou de persécutions. Apartheid.

Les communautés homosexuelles du monde arabe font l’objet de graves violations des droits de l’homme. Dans la plupart de ces  pays l’homosexualité est considérée comme un crime. Apartheid

Les pays arabes n’ont pas voulu intégrer les palestiniens après les avoir incités à quitter Israël en 1948. La Ligue arabe a adopté en 1959 une résolution stipulant qu’aucun de ses membres ne pouvait accorder la citoyenneté aux palestiniens. Au Liban les palestiniens ont l’interdiction de créer une entreprise. Apartheid.

Depuis 1948 plus de huit cent mille juifs du monde arabe ont été arrêtés, torturés, expulsés, spoliés ou assassinés du seul fait qu’ils étaient juifs. Des décrets officiels leur ont dénié les droits les plus élémentaires, et beaucoup ont été déchus de leur nationalité. Apartheid.

Le président du tribunal israélien qui a expédié en prison le chef président de l’Etat pour délits sexuels est un Arabe. Apartheid?

Les députés arabes au Parlement israélien sont des législateurs comme les autres, même quand ils sont ouvertement antisionistes. Apartheid?

Un juge arabe siège de façon permanente à la Cour Suprême d’Israël. Apartheid?

Israël est le seul pays du Moyen-Orient où la liberté de culte est totale, et où l’abstention de culte est une opinion comme une autre. Apartheid?

La liberté de presse est absolue en Israël, y compris pour des sympathisants des ennemis de l’Etat. Apartheid?

Le système de santé en Israël ne fait aucune distinction entre usagers. Médecins arabes et juifs coopèrent sur tous les plans. Patients arabes et juifs sont soignés côte-à-côte de manière identique. Apartheid?

Le juge Goldstone, peu suspect de sympathie envers Israël depuis son rapport sur « Plomb Durci », affirme en tant qu’ex-magistrat d’Afrique du Sud que « l’accusation selon laquelle Israël est un État d’apartheid est un mensonge malveillant. » Apartheid?

Israël est une société pluraliste. Aucun arabe dans aucun pays arabe ne jouit des droits du citoyen comme en Israël. Apartheid?

Une femme arabe a été élue Miss Israël uniquement parce qu’elle était belle. Apartheid?

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