Colette Avital ou l’emprise du passé

Colette Avital est une femme politique israélienne aujourd’hui à la retraite. Elle a été ambassadeur, consul général, députée, vice-présidente de la Knesset, et candidate à l’élection présidentielle.

Dans une interview au journal Haaretz, elle a récemment relaté qu’elle avait subi il y a près de quarante ans du harcèlement sexuel de la part de  Shimon Peres, Président de l’Etat et Prix Nobel, décédé en 2016. Par la suite ils ont néanmoins collaboré au plan professionnel, et Avital ne s’est jamais exprimée en public à propos des méfaits qu’elle impute maintenant à Peres.

Cette accusation est problématique, parce que si ce qu’Avital avance est vrai, elle n’est pas en mesure de le démontrer, et si elle ment, Peres n’est pas en mesure de se défendre.

Quoi qu’il en soit, le chanteur israélien Nissim Garamè, ami juré de Peres, a appelé les proches du défunt Président à faire entendre leur voix pour défendre sa mémoire. Il a en tous cas fait entendre la sienne, et a déclaré sans équivoque qu’il ne croyait pas Avital, qui d’après lui doit l’ensemble de sa carrière à Peres, sans lequel « elle aurait été employée de supermarché » (sic).  Il est convaincu qu’il s’agit d’une opération de relations publiques destinée à promouvoir l’ouvrage autobiographique d’Avital.

Rina Mazliah, journaliste vedette d’une des principales chaines de télévision, a invité Avital sur son plateau pour qu’elle s’explique sur ses allégations.   En guise de préambule la journaliste a salué le « courage » d’Avital sans que l’on puisse saisir en quoi il est courageux d’accuser un mort,  d’autant que ce genre de « révélation »  est plutôt populaire de nos jours. Mazliah s’est contentée de  présenter Avital comme « victime »  (et non pas comme plaignante), faisant l’impasse sur la présomption d’innocence due au disparu. Elle a bien entendu le droit de croire ce qu’elle veut,  mais un minimum de décence n’aurait pas nui à la qualité de son émission.

Guy Peleg, ce vigoureux zélote du politiquement correct, est un journaliste et commentateur spécialisé en matière juridique.  Il s’est exprimé à ce sujet en disant qu’il était enclin à croire Avital du fait qu’il ne voyait pas quel pourrait être son intérêt de formuler des accusations invérifiables. Il n’a cependant pas précisé dans quelle mesure il a cherché à vérifier.

Il y eut à l’époque une rumeur selon laquelle Avital et Peres entretenaient une liaison secrète, ce que les intéressés ont toujours nié.  Par ailleurs les deux ont été de farouches rivaux lors  des élections présidentielles de 2007, que Peres à fini par remporter.

Ces épisodes ont peut-être laissé des traces douloureuses chez Avital, qui maintenant éprouve le besoin de faire le point auprès du public.

Zemmour et les Juifs de France

Les Juifs de France ne devraient pas exiger de la nation qu’elle se soucie en priorité de leurs états d’âme. Ce grand pays a d’autres chats à fouetter, or il existe sur notre planète un autre Etat érigé spécialement pour répondre aux revendications juives.

Ils sont pathétiques, ces Juifs qui reprochent à Eric Zemmour de ne pas penser à eux. Assigner à résidence ethnique ce candidat présumé aux élections présidentielles est déplacé, et finit par déboucher sur une sorte de racisme à rebours. Aspirer à ce que 67 millions de Français choisissent leur président en fonction de ce que Zemmour pense ou ne pense pas de Vichy est ridicule.

Zemmour a de Gaulle pour modèle, or il faut se souvenir que c’est grâce à de Gaulle que Pétain n’a pas été fusillé, ni d’ailleurs jugé pour complicité de génocide ; que de Gaulle a œuvré pour le sortir de prison [1], et que lors de la Guerre des Six-Jours en 1967 de Gaulle a tenu des propos antisémites en lâchant Israël en échange de pétrole arabe. Cela n’a pas empêché de nombreux Juifs de voter pour lui.

Ceux parmi les Juifs qui décrient aujourd’hui les accointances de Zemmour avec la droite extrême sont souvent les mêmes qui naguère votaient pour Mitterrand quand il fraternisait avec les communistes, ces autres bienfaiteurs de l’humanité. Par ailleurs Mitterrand faisait fleurir la tombe de Pétain et fréquentait René Bousquet, ce dignitaire de Vichy organisateur de la rafle du Vél’ d’Hiv’.

Zemmour doit ratisser large pour gagner les élections. Son modèle de campagne est analogue à celui de Donald Trump, qui a un gendre, une fille et des petits-enfants juifs, mais qui n’a pas dédaigné les voix des suprémacistes, et qui a pris Steve Bannon – accusé d’antisémitisme – comme stratège politique.

Zemmour se réclame du RPR des années 1980. Mais ce Parti avait juré de ne jamais s’acoquiner avec le Front National. Le RPR a tenu parole, mais en est mort. C’est en retenant cette leçon – et en lecteur assidu de Machiavel qu’il doit être – que Zemmour s’est appliqué depuis des décennies à ne jamais indisposer le FN (maintenant RN), dont les racines sont pourtant – au moins en partie – nazies, fascistes et antisémites. C’est pour ne pas se couper de l’électorat des Le Pen qu’il entretient des relations cordiales avec eux, et échange même un bisou avec Marine quand il va déjeuner avec elle. C’est en ayant cela à l’esprit que l’on comprend ce qui emmène Zemmour à proposer une lecture spécieuse du rôle de Pétain lors du régime de Vichy.

Il faut savoir que pour un Français catholique intégriste, antidreyfusard, nostalgique de l’Action Française, de Bernanos, de Claudel, de Brasillach, de Céline ou de Drumont, cela fait plaisir d’entendre dire que Pétain n’était pas si méchant que ça. Quand Zemmour émet des réserves sur le fait que les enfants juifs massacrés à Toulouse aient été enterrés en Israël, c’est du même ordre : les vétérans du FN y voient une preuve de double allégeance de la part de Juifs qui ne veulent pas reposer en terre de France pour l’éternité.

Les Français vont sans doute devoir choisir entre une France multiculturelle et une France française. Zemmour étant cohérent avec ses principes, il est juif à la maison et français à la ville.

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[1] En mai 1951 de Gaulle déclare lors d’un discours à Oran qu’ « il est lamentable pour la France, au nom du passé et de la réconciliation nationale indispensable, qu’on laisse mourir en prison le dernier Maréchal »

Eric Zemmour et sa France

L’ouvrage « La France n’a pas dit son dernier mot » d’Eric Zemmour est une succession de scènes de vie d’un journaliste politique qui s’étale de 2006 à 2020. Pour ceux qui ne goutent pas ce genre de chronique mais qui ont néanmoins la curiosité de comprendre Zemmour, je recommande l’introduction de l’ouvrage,  et aussi sa conclusion.  C’est là que se trouve condensé l’essentiel de sa pensée.

J’ajoute que lire cet ouvrage en tant que Juif est la meilleure manière de n’y rien comprendre. C’est pour cela que je me suis efforcé de le faire comme si j’étais un Français qui se sentait français.

Voterais-je pour Zemmour si j’en avais la possibilité ? Sans doute que non. Mais voterais-je pour Zemmour s’il y avait un Zemmour israélien ? Sans doute que oui.

Dans l’introduction du livre on trouve résumée la doxa du « politiquement correct »  en dix points :

1) La race n’existe pas, mais les racistes existent.

2) Seuls les Blancs sont racistes.

3) L’identité – qu’elle soit ethnique ou sexuelle – ne doit pas être figée.

4) L’école a pour seule mission de lutter contre les inégalités.

5) La virilité est toxique.

6) L’islam est une religion d’amour.

7) Le capitalisme et le patriarcat tyrannisent les femmes comme ils détruisent la planète.

8) Il n’y a pas de culture française, il y a des cultures en France.

9) L’immigration est une chance pour la France.

10) La France ne peut rien sans l’Europe.

Le livre se termine par un chapitre en forme de conclusion. Le dernier paragraphe est à la fois un hommage à la France et un appel aux Français:

«Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Il concerne aussi ceux qui nous ont précédés, qui ont forgé la France dont nous avons hérité, la France si belle que nous aimons et que le monde entier admire, ces ancêtres à qui nous devons reconnaissance et respect, alors que nous ne cessons de les abreuver d’insultes et de reproches, ces ancêtres à qui nous devons de préserver la France telle qu’ils nous l’ont léguée. Nous sommes là pour perpétuer l’histoire de France. Pour ceux d’hier et ceux de demain, il ne s’agit plus de réformer la France, mais de la sauver. La France n’a pas dit son dernier mot.» 

Le « Dialogue des carmélites » et la question de la mort

Le « Dialogue des carmélites » est un scénario de George Bernanos[1] écrit peu avant sa mort. Plusieurs œuvres, dont un film[2] et un opéra[3], ont été réalisés sur base de cet ouvrage sobre et dense. Il s’agit  d’un thème chrétien, mais c’est aussi une réflexion sur la mort, et donc à portée universelle.

Nous sommes en 1789 à Compiègne, en France. Blanche de la Force est une jeune aristocrate qui depuis son enfance vit la peur au ventre. Elle ne se sent pas de taille à affronter la vie en société, et s’en ouvre à son père :

« Je ne supporte pas le monde. Il est à peine vrai de dire que je le crains, le monde est seulement pour moi comme un élément où je ne saurais vivre. Oui mon père, c’est physiquement que je n’en puis supporter le bruit, l’agitation ; les meilleures compagnies m’y rebutent, il n’est pas jusqu’au mouvement de la rue qui ne m’étourdisse, et lorsque je m’éveille la nuit, j’épie malgré tout, à travers moi, l’épaisseur de nos  rideaux et de nos courtines, la rumeur de cette grande ville infatigable, qui ne s’assoupit qu’au petit jour. »

Elle décide de prendre le voile et d’intégrer l’ordre des Carmélites. Elle se nommera désormais « Sœur Blanche de l’Agonie du Christ », et va vivre une existence de prière, de silence et de contemplation.

La mort est la valeur suprême de cette vie monacale. La vie d’ici-bas doit être considérée comme un prodrome à l’au-delà, ce qui revient à se préparer à la mort tout au long de sa vie.

Quand Sœur Blanche arrive au couvent il s’avère qu’il ne reste que peu de temps à la Prieure à vivre. Les Sœurs assistent à son agonie afin d’apprendre comment accueillir la mort le moment venu. Mais quand le médecin fait comprendre à la Prieure que sa fin est proche elle enrage et s’en prend à Dieu:

« Que suis-je à cette heure, moi misérable, pour m’inquiéter de Lui ! Qu’il s’inquiète donc d’abord de moi ! J’ai médité sur la mort chaque heure de ma vie, et cela ne me sert maintenant de rien.  Je suis seule, absolument seule, sans aucune consolation. » Avant de rendre son dernier souffle elle arrache son voile et s’exclame: « Mort… Peur… Peur de la mort… ! »

Ce spectacle surprend Sœur Blanche, mais elle persévère néanmoins dans son intention de passer le restant de ses jours au couvent afin de trouver la paix de l’âme.

La Révolution Française fait rage, et la situation politique se détériore dans tout le pays.  La congrégation du Carmel est mise à mal, les biens du clergé sont saisis et les ordres religieux dissous.  Les Carmélites sont rendues à la vie civile mais conservent le droit de rester vivre au couvent.

Deux ans plus tard les Carmélites sont accusées de cacher au couvent un prêtre réfractaire.  La troupe fait irruption dans le couvent et arrête les Sœurs, sauf la sous-prieure Mère Marie et Sœur Blanche, qui réussissent à s’échapper.

Les Carmélites passent en jugement au Tribunal Révolutionnaire et sont condamnées à mort.  N’ayant plus la possibilité de poursuivre leur vocation elles prononcent le vœu du martyre et accueillent le verdict avec exaltation.

Blanche vit cachée mais est mise au courant du procès et veut à tout prix sauver les Sœurs.   Mère Marie lui rend visite pour l’informer que pour sa part elle a décidé de rejoindre les Sœurs pour se conformer au serment du martyre.  Elle enjoint Sœur Blanche d’en faire autant.  Celle-ci refuse, et s’écrie dans un accès de colère « Mourir, mourir, vous n’avez plus que ce mot à la bouche. Je ne veux pas qu’elles meurent ! Je ne veux pas mourir ! »

Le jour dit les Carmélites sont extraites de la prison pour être exécutées sur la place publique. Sœur Blanche est dissimulée parmi la foule et assiste à la montée des Carmélites vers l’échafaud  en chantant le « Salve Regina ». Soudain elle se fraie un passage pour se diriger d’un pas décidé vers la guillotine sous l’œil médusé des badauds. Elle entonne elle aussi le « Salve Regina à pleins poumons et meurt sans peur avec ses compagnes.

C’est ainsi que la Prieure a vécu sa vie dans la sérénité, mais est morte dans la peur, alors que Sœur Blanche a vécu sa vie dans la peur mais est morte dans la sérénité.

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Il est courant d’entendre que la religion aide à faire face aux vicissitudes de la vie et à neutraliser l’angoisse existentielle. L’espérance d’une vie après la mort serait donc un antidote. Mais le « Dialogue des  Carmélites » nous montre que même quand on s’exerce la vie durant à se préparer à la mort, le moment venu on peut s’insurger contre elle, comme le fait la Prieure.  Mais la vie monacale n’est pas non plus concluante pour Sœur Blanche, qui ne trouve la sérénité que face à la mort.

Pour le croyant « être mort » pointe vers  la vie éternelle, mais cela ne repose sur rien de vérifiable du point de vue épistémologique. Mais quand bien même il y aurait une vie après la mort, il n’y a aucun moyen de savoir si la religion nous y prépare de manière adéquate. Après tout, les scélérats vivent ici-bas une bien meilleure vie que les Justes ,  alors il se pourrait que ce soit pareil dans l’au-delà.

Mais pour l’athée, « être mort » est une expression oxymorique, puisque quand la vie nous quitte on cesse, littéralement, d’être.

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La Torah et la mort :

 «Je prends aujourd’hui à témoin le ciel et la terre : J’ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Alors choisis la vie afin que tu vives, toi et ta descendance.[4] »

(הַעִדֹתִי בָכֶם הַיּוֹם, אֶת-הַשָּׁמַיִם וְאֶת-הָאָרֶץ–הַחַיִּים וְהַמָּוֶת נָתַתִּי לְפָנֶיךָ, הַבְּרָכָה וְהַקְּלָלָה; וּבָחַרְתָּ, בַּחַיִּים–לְמַעַן תִּחְיֶה, אַתָּה וְזַרְעֶךָ)

Epicure et la mort :

« Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n’est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d’une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l’immortalité.

Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus.[5] »

Spinoza et la mort :

« L’homme libre, c’est-à-dire celui qui vit selon le seul commandement de la Raison n‘est pas conduit par la crainte de la mort , mais désire le bien directement, c’est-à-dire qu’il désire agir, vivre et conserver son être selon le principe qu’il faut chercher l’utile qui nous est propre. Et par conséquent, il ne pense à rien moins qu’à la mort; mais sa sagesse est une méditation de la vie[6]

Finalement la peur de la mort n’est peut-être rien d’autre que la peur de vivre.

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[1] Ecrivain français, mort en 1948. Son œuvre essentiellement d’inspiration catholique est aussi teintée d’antisémitisme.

[2] Le « Dialogue des carmélites », film franco-italien de Philippe Agostini et Raymond Leopold Bruckberger.

[3] Le « Dialogue des carmélites »  opéra de Francis Poulenc.

[4] Deutéronome 29:9-30:20

[5] « Lettre à Ménécée »

[6] L’Ethique, Proposition 67.

Merav Michaeli ou le monde du contraire

Merav Michaeli est une journaliste et femme politique israélienne de 54 ans. Elle est députée du parti travailliste depuis une dizaine d’années, et en exerce actuellement la présidence. C’est une néoféministe radicale qui se revendique « child-free » (sans enfant par choix). Elle pense que le statut de mère est un fardeau, qu’il est source d’inégalité et qu’il constitue un handicap pour la vie professionnelle. Par ailleurs Michaeli est opposée à la GPA[1] (gestation pour autrui), estimant que la location d’utérus relève d’un trafic de femmes.

Michaeli estime que la cellule familiale est un lieu toxique pour beaucoup d’enfants, et qu’ils devraient être enlevés à leurs parents biologiques dès la naissance pour être confiés à l’Etat. Celui-ci se chargerait ensuite de les placer auprès de personnes dûment habilitées à les élever [2].

Michaeli est par ailleurs d’avis que la société devrait supprimer l’institution du mariage, celle-ci étant un vestige d‘une époque où les femmes n’avaient pas de droits[3].

Michaeli, ayant une large audience en Israël, doit avoir influencé de nombreuses femmes à être comme elle « childfree ». Mais la semaine dernière, coup de tonnerre dans un ciel rose : on apprend que Michaeli et son compagnon ont payé une mère porteuse pour mener à bien une grossesse pour leur compte.

Il n’est pas clair si l’embryon transplanté dans cette mère porteuse est génétiquement celui de Michaeli et de son compagnon. Interrogée sur son revirement, Michaeli déclare à la presse qu’elle n’a pas changé d’avis concernant la maternité, mais affirme avoir cédé au désir d’enfant de son compagnon. Aux dernières nouvelles elle n’a pas été soumise au détecteur de mensonge après cette déclaration.

Michaeli n’en est pas à son premier reniement : le parti travailliste qu’elle préside est depuis les origines du mouvement sioniste l’un de ses pionniers les plus illustres. C’est le parti de Ben Gourion, d’Itzhak Rabin et de nombreux autres héros d’Israël. Or Michaeli a décidé de donner un siège à la Knesset à Ibtisam Mara’ana, cinéaste antisioniste qui d’après ses propres dires aurait aimé écrire un scénario où elle imaginerait la destruction de la ville de Zikhron Ya’akov et expédierait ses habitants en Pologne ou aux Etats-Unis, tout en précisant que les Juifs sont un peuple lâche, cupide et dominateur.

Michaeli, femme de gauche, est actuellement ministre dans un gouvernement dirigé par un Premier ministre de droite. A la réflexion c’est logique dans le monde du contraire de Merav Michaeli.

[1] Cet article de 2013 cite le point de vue de Michaeli sur la GPA :

 אני רואה את זה כדבר מאוד מאוד בעייתי, סוג של סחר בגוף של נשים שמתבצע בחדווה שלא מתקבלת על דעתי. האופן שבו אנשים שאין להם יכולת להביא ילדים לעולם פונים לאישה שצריכה לעבור טיפולים הורמונליים, הריון ולידה עם כל מה שכרוך בזה ואז למסור את הילד, איך להגיד זה, זה לא נראה לי כסביר. הרי מי שעושות את זה הן נשים שזקוקות נואשות לכסף, זאת אומרת אלמנט הבחירה פה הוא קצת מפוקפק  לא בכדי חברות הפונדקאות הגדולות הן בכל מיני מקומות נחשלים בעולם בהן הנשים מוחלשות באופן דרמטי. גם במדינת ישראל מי שעושה פונדקאות זקוקה מאוד לכסף, והתמורה שנשים מקבלות עבור פונדקאות היא לדעתי ממש לא בפרופורציה למחיר שהן משלמות בגוף ובנפש על התהליך הזה. »

« אני חושבת שמי שלא יכולה ללדת ונורא רוצה ילדים וילדות הדבר ההגיוני לעשות הוא לאמץ ולא ללכת לפונדקאות, ואני אומרת את זה בלי שום הבדל מגדרי. אבל אם מותר בישראל לעשות פונדקאות אז זה צריך להיות נגיש לכולם. להגיד לך שזה מאבק שאני אנהל בשמחה- פחות. יחד עם זאת, ודאי שלא אתנגד לזה ואהיה שותפה. לעומת זאת, מה שאני כן אנהל בשמחה רבה ובמאמץ גדול זה את השוואת תנאי האימוץ. אין ספק שזה דבר שחייב להיעשות ואנחנו נעשה אותו בהקדם. -To do list  שלי, ודי גבוה

המשפחה הגרעינית, כפי שאנחנו מכירים אותה, היא המקום הכי פחות בטוח לילדים

 המדינה צריכה להציע שני הסכמי ברירת מחדל: אחד הוא המשמורת על הילדים. לילד יכולים להיות יותר משני הורים; הם לא חייבים להיות הוריו הביולוגיים בהכרח, ותנאי נוסף שלדבריה המדינה אמורה לקבוע הוא שאדם שיזכה להיות הורה לילד יהיה חייב לעמוד בקריטריונים שהמדינה תפקח עליהם, ובמסגרתם ציינה כי  זה צריך לכלול הרבה חופש עבור הילד, להיות מי שהוא או היא

[3] Il s’agit d’un discours d’une vingtaine de minutes à la télévision australienne, où Michaeli plaide pour l’annulation du mariage, arguant que cette institution n’a d’avantage que pour les hommes. Ce discours se termine par un appel vibrant aux femmes les exhortant à ne pas se marier:

« We must cancel marriage, so we can have a new dream, or better yet, many kinds of new dreams. And until then, create your own agreements, have your own arrangements, but, needless to say, don’t get married.

L’âme des peuples

Bien que né en Suisse suite aux aléas de la Seconde Guerre Mondiale, ma jeunesse  et l’essentiel de ma vie adulte s’est déroulée en Belgique dans la bonne ville flamande d’Anvers. Mes parents étaient polonais mais s’exprimaient en yiddish. J’ai été scolarisé en néerlandais mais la communauté juive était francophone.

Je ne me suis jamais identifié comme Suisse, Polonais ou Flamand, mais comme Juif. Il n’empêche que je me considérais comme citoyen belge à part entière, et ne voyais aucune incompatibilité entre cela et mon appartenance au peuple juif.

Il y avait dans la population un antijudaïsme endémique, mais l’Etat n’était pas antisémite, et plutôt bienveillant envers la communauté juive. Celle-ci lui était en tous cas reconnaissante de vivre dans un Etat de droit tout en constituant un peuple dans le peuple. Il n’est en effet pas anodin de relever que les cérémonies officielles des institutions juives d’Anvers se clôturaient non seulement par l’hymne national belge, mais aussi par l’israélien.

L’école juive que je fréquentais appliquait le programme d’Etat avec rigueur, et nous avions en plus de cela des cours d’hébreu, de judaïsme et de sionisme. Mais personne  ne trouvait anormal que l’on nous enseigne aussi que nos ancêtres étaient des Gaulois.  Nous étions même plutôt fiers d’apprendre  que Jules César considérait que « de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves »[1].

Au fur et à mesure de la construction de l’Europe je trouvais qu’en plus d’être juif il était légitime que je m’identifie également comme Européen.  Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la philosophe politique Hannah Arendt avait promu l’idée d’une nation juive à intégrer au sein d’une future Europe Fédérale qu’elle appelait de ses vœux. Elle pensait qu’après la Guerre  « les Juifs devraient y être reconnus en tant que nation, et représentés en tant que tels au Parlement européen[2]

Je savais pour ma part que l’Europe n’était pas une nation, mais j’étais en faveur d’une intégration des peuples qui la constituaient, qui finiraient par former une entité qui s’appellerait peut-être les « Etats-Unis d’ Europe », à l’image des Etats-Unis d’Amérique. En plus des avantages économiques d’un tel projet,  je pensais que l’interdépendance de peuples qui s’étaient combattus pendant si longtemps rendrait désormais la guerre impensable.

Je considérais les eurosceptiques comme réactionnaires et archaïques, et j’ai été choqué le jour où les Britanniques sont sortis de l’Union Européenne. J’y voyais un craquement dans ce continent pacifiée et prospère. J’estimais qu’une Europe politique était compatible avec des particularismes régionaux, et qu’il n’y avait pas de mal à ce que les nations de la vielle Europe cèdent une part de leur souveraineté à un pouvoir central. Je pensais que cela correspondait au bien commun.

Mais après avoir avoir émigré en Israël, ma perspective concernant l’Europe à changé.  Quand j’ai pris conscience qu’en Israël ma nouvelle citoyenneté et mon identité se confondaient, j’ai compris du même coup ceux qui voient dans l’Union Européenne un piège mortel pour l’âme des peuples.

Par association d’idées j’espérais que le jour arriverait où Israël aurait des relations apaisées avec ses voisins du monde arabo-musulman, mais pas au point de se fondre en une entité supranationale qui s’appellerait les « Etats-Unis du Moyen-Orient ».

J’ai le sentiment que les peuples peuvent vivre en bonne entente les uns à côté des autres,  mais qu’ils n’ont pas vocation à vivre les uns avec les autres.

[1] « Guerre des Gaules », Jules César

[2] « Hannah Arendt.  Ecrits juifs » Fayard, 2011.

Guerre et paix

Il y a plus de deux décennies je suis en vacances à Courchevel. Le temps est radieux et je décide de prendre le télésiège qui donne accès aux différentes stations du domaine skiable.  Je médite au fil de la montée sur le bonheur de pratiquer le ski. C’est une de ces journées parfaites qui n’existent qu’en montagne. Silence  total. Ciel immobile et   soleil glacé qui éclaire les sommets enneigés dans leur splendeur. Je me réjouis à l’avance de la descente que je vais faire.

Tout à coup surgissent quatre chasseurs de l’armée de l’air qui filent en direction de l’Est. Ils volent bas et j’arrive à  distinguer la silhouette des pilotes. Quelques secondes plus tard ils prennent de l’attitude et disparaissent dans l’azur en laissant une traînée blanche derrière eux mais qui se dissipe aussitôt.

Je passe une heure à enchainer les descentes. Je m’arrête au bout d’un moment sur une crête qui surplombe la vallée afin de reprendre mon souffle et admirer le paysage. Un vrombissement lointain annonce un nouveau passage d’avions. Je lève la tête et aperçois la même escadrille que tout à l’heure mais qui se déplace d’Est en Ouest cette fois-ci.  J’ai l’impression que ces appareils ont quelque chose de changé. Ils ont une allure plus fine. Moins pesante. Je les suis du regard et soudain je comprends. Ils n’ont plus de bombes sous leurs ailes.

Je me souviens que la guerre fait rage en Yougoslavie.  Mission accomplie ces pilotes rentrent à leur base après avoir largué leurs engins de mort. Bien que je ne sois pas concerné je prends conscience que j’ai assisté à un de ces épisodes au cours desquels des hommes bombardent d’autres hommes. Perplexe j’essaie d’intérioriser ce que je viens de vivre.  Finalement je me dis que cela n’a pas de sens et je continue à tracer mes virages dans la neige.

Un peu plus tard les ombres s’allongent. Le soleil disparaît et il commence à faire   froid. Je me dis qu’il est temps de rentrer.

C’était une belle journée.

La question juive et la crème glacée.

La marque américaine de crèmes glacées « Ben & Jerry’s » a annoncé qu’elle cesserait bientôt de vendre ses produits en Cisjordanie sous prétexte qu’il s’agit de territoires occupés. Les fondateurs de cette entreprise s’appellent Cohen et Greenfeld, deux Juifs honteux de l’être. Ils soutiennent ce boycott décidé par le conseil d’administration de « Ben & Jerry’s », considérant qu’il s’agit là « d’une étape particulièrement courageuse en accord avec les valeurs progressistes. » Il faut savoir que dans le jargon de la gauche bien-pensante américaine, être progressiste implique d’être antisioniste. Cohen et Greenfeld se sont  donc alignés sur l’idéologie  BDS, organisation antisémite notoire qui  conteste la légitimité de l’Etat juif et aspire à y mettre fin.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid a qualifié l’initiative de « Ben & Jerry’s » d’antisémite, et le président Yitzhak Herzog a évoqué à cette occasion « un nouveau genre de terrorisme ». D’une manière générale la majorité de la classe politique comme de l’opinion publique israélienne est choquée par la décision de « Ben & Jerry’s ».

Hannah Arendt estimait qu’être juif signifiait « d’abord et avant tout une appartenance politique et nationale », et que  « lorsque l’on est attaqué en qualité de Juif, c’est en tant que Juif que l’on doit se défendre ». Ce n’est manifestement pas l’opinion de Cohen et Greenfeld, qui préfèrent donner des gages à une gauche postmoderne qui a perdu à la fois ses repères et son honneur.

Cohen et Greenfeld sont américains, et ont donc le droit de se montrer hostiles à l’égard d’Israël.  Mais  le problème est qu’en tant que Juifs ils ont des liens avec Israël et sont donc éligibles à la « Loi du Retour », ce qui leur confère le droit de devenir citoyen israélien. Cette Loi précise même que « L’État d’Israël déploiera des efforts pour garantir la sécurité des membres du Peuple Juif et de ses citoyens se trouvant en détresse ou emprisonnés en raison de leur Judéité ou de leur citoyenneté ».

Si Cohen et Greenfeld veulent être cohérents avec leur aspiration à contribuer à la paix et à la justice en Palestine, ils devraient s’adresser à l’Ambassade d’Israël à Washington pour lui notifier qu’ils renoncent à la « Loi du Retour ». Mais comme ces compères ne semblent pas briller par leur courage, Israël pourrait prendre l’initiative et leur envoyer un courrier leur signifiant qu’ils sont déchus  du droit à la « Loi du Retour » eu égard à leur détestation d’Israël.

Mais alors, qu’adviendrait-il de ces distributeurs de sorbets au cas où ils seraient victimes à leur tour d’antisémitisme en Amérique, bien qu’ils aient tout fait pour plaire aux ennemis de Juifs ? A méditer.

Zemmour et Vichy ou la confusion des sentiments

Le « Suicide français » est un ouvrage de l’écrivain, journaliste et intellectuel Éric Zemmour. La thèse qui sous-tend cet essai est que la France est en déclin.  Un des chapitres contient un passage tendant à réfuter la manière donc Robert Paxton, historien de la Seconde Guerre Mondiale, analyse le régime de Vichy.

Zemmour note que Paxton constate dans son livre « La France de Vichy » que les trois quarts des Juifs français ont pu échapper à la mort sous le gouvernement de Pétain. L’explication en serait, d’après Paxton, que ce sont les opposants au régime, parmi lesquels les « Justes  des  Nations », qui ont sauvé ces  Juifs.

Mais, s’interroge Zemmour,  si l’on estime que  ce sont ces français-là qui ont rendu possible un sauvetage d’une telle ampleur,  comment se fait-il que les Hollandais n’ont pas réussi à en faire autant ? Le nombre de leurs « Justes » était supérieur celui de la France, mais les Juifs des Pays-Bas ont néanmoins été exterminés à près de 100 %.

D’après Zemmour, Paxton a tort de considérer que le régime de Vichy relevait du mal absolu. Il pense plutôt que l’intention avait été de se placer entre le marteau et l’enclume afin de modérer la folie criminelle nazie. Après tout la France avait été écrasée par un ennemi qui ne lui laissait guère le choix. Vichy aurait donc, dans ces conditions, pris le parti de jouer une sorte de double-jeu en  tentant de sauver ce qui pouvait l’être, tout en faisant mine de collaborer avec l’occupant.

Zemmour cite Raul Hilberg, spécialiste de l’histoire de la Shoah, selon lequel le gouvernement de Vichy se serait efforcé de contenir les exigences allemandes concernant les  Juifs. Mais ces pressions devenant de plus en plus intenses, il y eut un stade où Vichy ne pouvait plus s’y opposer de manière efficace.  En désespoir de cause le régime dut se résigner à lâcher les Juifs étrangers en échange de la vie sauve pour les Juifs français.

Zemmour soutient que le régime de Vichy étant essentiellement nationaliste, il ne lui restait qu’à se servir du peu de souveraineté qui lui restait pour protéger ses nationaux. Vichy aurait donc eu à cœur de protéger les Français juifs non pas parce qu’ils étaient juifs, mais parce qu’ils étaient français.

Petit saut en avant dans l’Histoire. En 1976 un vol d’Air France en provenance de Tel-Aviv est détourné par des terroristes palestiniens et allemands, et atterrit à l’aéroport d’Entebbe en Ouganda.  Les preneurs d’otage libèrent les passagers non-Juifs, mais enferment les Juifs dans un hangar. Il y a là comme un écho au « Statut de Juifs » de Vichy. Mais contrairement à Pétain, le commandant de bord Michel Bacos et son équipage décident de rester avec les Juifs jusqu’à leur libération.

Zemmour dénonce volontiers la soumission actuelle de la France à l’Islam, à l’Union Européenne, à la Chine ou aux Etats-Unis, mais bizarrement trouve des circonstances atténuantes à la soumission de  Vichy aux nazis. La fibre  nationale de Zemmour est respectable, mais en faire l’unique vecteur de la conscience quand elle est confrontée à la barbarie confine à l’inconscience. Trouver qu’il est légitime de discriminer entre humains aux prises avec la mort sur base de la seule préférence nationale témoigne d’une perte de repères.

Lors de la Deuxième Guerre mondiale, Rudolf  Kastner est un notable qui dirige le « Comité d’Aide et de Secours » des Juifs hongrois. Il négocie avec les nazis le sauvetage de 1684 Juifs en échange d’argent, d’or et de diamants. Mais outre le côté sordide de la transaction, il minimise sous la pression des nazis ce qui attend les Juifs qui n’ont pas les moyens de s’acheter la liberté.

Après la guerre, un journaliste Israélien accuse Kastner d’avoir collaboré avec les nazis. Il est poursuivi pour diffamation.  L’affaire prend une ampleur inattendue et se transforme en enquête sur la Shoah de Hongrie. Au bout du procès le tribunal donne raison au journaliste sur la plupart des points.  Le juge étaie sa décision en disant que du seul fait d’avoir traité avec les Nazis « Kastner avait vendu son âme au diable » .

Les arguties de Zemmour, aussi pertinentes soient-elles, ne tiennent pas devant l’ignominie d’un Vichy qui avait, lui aussi, vendu son âme au Diable.

GPA pour tous en Israël

La GPA (gestation pour autrui) est une technique médicale consistant à transplanter un embryon dans l’utérus d’une femme pour le compte d’autrui. La mère porteuse n’a ni droits ni devoirs envers l’enfant à venir. Une fois qu’elle a accouché, elle cède le nouveau-né à la contrepartie selon des modalités convenues à l’avance de manière contractuelle.

La GPA a été légalisée en Israël dès 1996 pour les couples hétérosexuels, et peu après amendée en faveur des femmes célibataires. Mais considérant que cette loi avait encore toujours un caractère discriminatoire, la Cour Suprême a fini par l’étendre aux couples homosexuels et aux hommes célibataires.

Mais légiférer en matière de GPA n’a pas de sens, parce que les questions éthiques ne peuvent être résolues ni par des juristes, ni par des scientifiques. L’Etat est un mal nécessaire qui n’a d’autre fonction que celle de régler les rapports entre citoyens, et non pas de décréter des valeurs. Il n’a pas à se prononcer sur l’intimité ou la liberté ontologique des êtres humains.

Concernant la GPA, il s’agit plutôt d’examiner si son application relève du droit naturel. Le droit naturel est un concept philosophique qui pose que chaque être humain possède des droits du seul fait de son appartenance à l’humanité. Par exemple, chacun a droit à la vie, à la santé, à la liberté et à la propriété.

Les partisans de la GPA revendiquent le droit d’avoir des enfants au nom du droit naturel d’être parent.

Les mères porteuses revendiquent le droit de gestation pour autrui au nom du droit naturel de disposer de son corps.

Mais les droits naturels devraient être applicables également aux enfants « produits » par GPA. Comme ceux-ci n’ont pas les moyens de se faire entendre avant de naître, ils pourraient exiger plus tard des éclaircissements et seraient justifiés de poser les questions suivantes :

Est-il éthique de priver d’office et d’avance un enfant du droit naturel de se construire une identité conforme à son origine génétique, à ses liens familiaux et à ses racines culturelles ?

Est-il éthique de priver d’office et d’avance un enfant du droit naturel d’être aimé et élevé par un couple constitué par une femme et un homme ?

En d’autres mots, la GPA est-elle éthique ?

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